Le type, il se lève le matin comme tous les jours, il pousse les volets, air frais, même froid, mais pur, on sent la fumée de la cheminée, une partie en retombe près du bâtiment, mais pas assez pour que l'odeur de châtaignier vous dérange, c'est plutôt comme un parfum.
Le type, il a des choses à faire, il saute dans sa voiture, qu'il a laissé ouverte toute la nuit, garée à trois pas, sans difficultés la veille. L'été, c'est pas la même. Le plus souvent, il laisse les clés dedans, un peu planquées, dans le vide poche de la portière, si tu les laisses dessus, attention aux enfants, surtout l'été.
Les gosses, en bande, ça fait n'importe quoi... Il y en a que ça laisse raide dingue, c'est qu'ils devraient penser aux adultes en bande, à quel point, ils peuvent pousser le bouchon.... Ça commence aux urnes et ça se termine sur les champs de bataille.
Le type, il descend faire ses commissions, il croise zéro, une, deux voitures? Les jours de foule, je veux dire en cette saison, c'est comme ça.
Y a du passage, attention, ce n'est pas le désert, c'est fou comme les ouvriers font du boulot dans le canton, mais ils ont leurs heures, là, il vaut mieux se ranger, vite arrivés, encore plus vite au départ.
Sinon, quatre mois de l'année, ça devient la foule, on en croise trois, quatre, cinq? Ouais, et des autobus, les touristes viennent en bande, celles dont on parlait justement.
Mais eux aussi, ils ont leurs heures, en fait, l'animal à deux pattes a son parcours, toujours.
C'est ainsi que les chasseurs attrapent les bestioles et que les éleveurs peuvent conduire, s'ils sont malins, des troupeaux qui ne varient que par l'énormité du nombre de têtes.
Pour les gens, c'est pareil, habitudes et circuit, routines et quelquefois un peu d'originalité, mais elle aussi prend chaque fois les mêmes chemins.
Même l'imprévisible devient prévisible, dans le mal comme le bien.
Hum. C'est vite fait et c'est parce que c'est très cher, un petit panier de rien, trois fois à quatre fois le prix du super.. Oh pas pour tout.
Le supermarché, le "je ne dis pas la marque, les salauds", c'est pratique, moins cher, bien qu'on soit rendu aux tarifs des épiceries du coin autrefois, la qualité en moins et l'envie de se tuer ou d'abattre quelqu'un en plus.
LA plupart du temps, ce n'est pas évident de prendre conscience de la détresse que le quidam peut avoir à faire ses courses, pourtant, avec le fric qu'il laisse dans la nasse à la sortie, et les choses qu'il va cuisiner ou dont il va se servir, tout le monde devrait être super content, non?
Le bonheur d'avoir sous la main des trucs qui vont nous faire du bien.
Non, on dirait que tout le monde s'ennuie, j'utilise le terme poli.
Sauf les gamins. eux ils savent l'endroit farci de coins stratégiques, ici, le chocolat, là, les bonbons et par là-bas, les sirops et les sodas.
On aurait dû faire des supermarchés rien que pour les gamins, pour que les adultes aillent les visiter afin de retrouver le goût d'acheter.
Je suis bête, ça existe, les supers, magasins de jouet. tout se fait en gros. Et tout devient une corvée.
Pourtant, amusez vous, regardez une gamine aller se prendre une paire de boots ou un tricot. Dieu les bénisse! Je veux dire, les gosses, et ce qu'ils deviendront, c'est pas joué, et c'est pas gagné, mais c'est pas de leur faute non plus, on est moulé par l'adn et je ne sais quoi.
Bon, le type aa pris deux trucs, ils feront pas fortune avec lui, forcément, tout le monde n'a pas une mine d'or sous le numéro de son compte en banque, ça, c'est prouvé.
Par contre les commerçants sont hyper serviables, hyper accueillants et ont une vraie mentalité de service, du très sérieux, pas de sourire bidon, juste quand il faut, sans jamais être ni envahissants, ni vas-y qye je te passe la main dans le dos. On voit l'aspiration à bien faire son boulot, sans te prendre la tête, c'est très bien, ça fait un équilibre.
Bon, on reprend la bagnole et on se tire, ici, il n'y a pas foule, mais c'est tout comme.
L'été, il faut éviter, on se croirait presqu'en ville. Vous rencontrez même des embouteillages, qui durent trois minutes. C'est tuant. De temps en temps, un abruti qui ne sait pas faire une marche arrière vous bloque un camion, là, cela devient homérique. Les passants sur roulettes peuvent alors rester coincés une demi-heure! De quoi discuter des heures, le reste de la journée, avec le public traumatisé.
Bon, il existe des inconvénients, du sérieux, à rester par ici.
Le type ne ne sait pas trop, il n'y pense pas.
C'est pas facile, c'est vrai.
Il n'aurait pas pu vivre ailleurs.
Il le sait, il a essayé.