Il est évident que l’attente d’une harmonisation planétaire serait fortement décourageante : il faut bien démarrer quelque part, en espérant que les autres suivront.
Pourtant, ne serait-ce qu’à l’échelon local, l’expérience serait compromise dès l’instant où l’ensemble des acteurs sociaux et économiques n’obéiraient pas à une même cohérence philosophique.
Tous seraient contraints de jouer collectif sans quoi l’établissement du RDB serait voué à l’échec.
Compte tenu de la complexité du jeu démocratique, ne serait-ce qu’à l’échelon local, on imagine sans peine la difficulté d’une telle mutualisation des consciences citoyennes.
En effet, on sait déjà à quel point toute augmentation annoncée d’une allocation (primes de rentrée scolaire, aides au logement, bourses étudiantes …) entraîne presque mécaniquement une hausse des prix. Le marché s’aligne presque instantanément !
Ainsi, quelque soit l’échelon choisi pour la mise en place du RDB, tout le tissu économique, social et politique devrait effectuer au préalable une colossale révolution culturelle. À moins, bien entendu, que nous en revenions aux heures sombres des diktats idéologiques, lesquels auraient été, pour l’occasion, vaguement relookés aux couleurs rassurantes d’un humanisme vert.
Donc, prudence et circonspection semblent toujours de mise.
Sagesse de voir le monde tel qu’il est et non pas tel que nous voudrions qu’il soit.
Sagesse de ne pas vouloir, une fois de plus, faire le bonheur des peuples sans même attendre leur avis puisqu’ils n’auraient aucune expertise sur le sens de leurs propres vies.
Sagesse d’accepter ce qui est…ou plutôt, comme je l’ai lu récemment, « accueillir ce qui est ».
L’accueil étant plus actif que l’acceptation.
L’accueil étant porté sur l’amélioration, tant qu’il est possible d’améliorer ce qui est…et tout en respectant le rythme de chacun.
C’est cela, faire évoluer « ensemble » le Monde tel qu’il est et s’interroger à chacune des étapes, sur les motivations profondes de nos projets collectifs.
Obéissons-nous à un inconscient collectif autodestructeur, à une déshumanisation rampante qui ne dirait pas son nom, ou bien à l’éclosion d’une conscience universelle où la priorité ne serait plus de se servir mais de « se mettre au service de ».
Servir les autres et apprendre d’eux, c’est être extrêmement bien servi soi-même, c’est construire dans la joie un bonheur frugal et durable à la fois, un bonheur partagé.