Ils parlent un Français de souche. Ils sont jolis, bien habillés comme pour la messe. Ils ont des sicaves, une maison de campagne, un crédit, des investissements. On les voit partout, ils sont souriants, disent :"bonjour chez vous". On leur tient même la porte. Parfois ils disent merci. Il votent à droite, c'est la tradition... Les extrêmes, très peu pour eux. Mais bon... la gauche, un ramassis de racailles. Leur bouche, organe de tous les affronts, libère un souffle aigre où se mêlent les effluves du conservatisme moisi et de la xénophobie déconstruite à l'heure du café froid sur fond de bouse médiatique payé par le Captain thune local. Ils prônent la respect tout en la niant aux autres. Ils défendent Israël avec l’élégance d’un missile, en invoquant le droit à la légitime défense comme on justifie un massacre au nom du jardinage. Pour eux, un tank n’est pas une arme, mais une extension naturelle de la démocratie. Chez ces gens-là que nous appelleront pour des raisons de commodité les Bernard-Henri, ils ont le rare talent d’enrober l’indignité d’un vernis de respectabilité, un peu comme on napperait un étron de chantilly maison. Ils hurlent leur mépris du droit avec la bouche pleine de certitudes coloniales.
À chaque phrase, c’est un rot idéologique parfumé au "on peut plus rien dire", où l’on devine un arrière-goût de France sans Arabes et de retraite à 67 ans.
Respirez bien, offrez leur un chewing-gum et écouter Van-haleine !

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