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Le syndrome du larbin, c'est quoi ? C’est cette drôle de condition qui te pousse, contre toute logique, à défendre bec et ongles les intérêts d’une classe bourgeoise qui te méprise et qui, honnêtement, se demande à peine si tu es bien payé pour pousser les charriots dans la mine au profit de Agnès Pannier Runacher. Alors oui, ça va un peu de minimiser à longueur de journée les injustices du système. À croire que c'est Dieu lui même qui les avaient gravés dans les toilettes des premiers chrétiens.
Le bon chien-chien
Celui-là, c’est le plus commun. Il est certain que le ruissellement va arriver comme les allemands en 40. C'est mathématique. Les millions du CAC 40 vont bientôt déborder des centres d'affaires pour s'abattre sur les hordes de gueux zombifiés par les promotions sur les écrans plats, qu'ils achètent en masse avec la prime de rentrée. C'est sûr l'abbé Pierre et la terre plate existent et chaque année le Nutella se transforme en caviar.
Le schtroumpf grognon
Lui, c’est le Che Guevara des larbins en moins coco. Il crie au communisme dès qu’il entend parler d’augmentations de salaires pour les gueux ou d'arrêts maladies. Sa logique ? "Si y'en a pour eux, y'en a pour moi !" Lui-même martyrise ses collègues pour s’assurer que personne n’aura plus de droits que lui, histoire de bien veiller sur la pyramide de l’injustice.
Le larb'tiens voilà du boudin
Il sort son béret à la moindre occasion : "En 40 avec les allemands, au moins, c'était propre." C'est la crise ? putain de gauchos ! Il faut sauver le soldat compétition ! Pas de hausse de salaire, pas de repos, tout le monde à l’usine ! Il porte fièrement la cause nationale avec le RN… tout en applaudissant les multinationales qui, discrètement, partent déposer leurs bénéfices dans des paradis fiscaux. Sa phrase fétide préférée: "les jeunes ne veulent plus bosser... alors mourrir pour la patrie, tu penses bien!"
Le larbon à rien
Celui-là, il te sort des citations à n’en plus finir : "On a tous le droit au bonheur" ou "Le travail c'est la santé." ou encore "Chabadabada... le capitalisme, on a trouvé pire, mais pas trouvé mieux !" Il oublie juste de dire que le travail est la santé surtout pour ceux qui n’ont pas à le faire pour vivre. Ce larbin-là est prêt à sacrifier ses propres intérêts en se convainquant que chercher les promos à LIDL est un art de vivre, un choix, une raison de vivre… Mais ça c'est pour la plèbe, pas pour lui.
Le syndrome du larbin, c’est le génie du capitalisme à son meilleur niveau: avoir créé une armée de travailleurs qui applaudissent tout les soirs à 8 heure tapante leurs geôliers. Des fidèles qui défendent un système qui les maintient sous la pression de la médiocrité ambiante, et des gens convaincus que le bonheur viendra peut-être un jour en jouant au loto ou en fermant bien à leur gueule, mais en disant quand même du mal de Mélanchon, de metoo, des wokistes, des gilets jaunes, des black blocs, des musulmans... Enfin de tout ceux qui nous donnent un déraisonnable espoir d'entrevoir un jour ce qui s'appelle: un avenir. Le syndrome du larbin... le jour où il s’éteindra, là, on pourra vraiment aller à la pêche aux moules.
Comment reconnaître un larbin ?
Les phrases cléfs du larbin:
- "Il a réussi grâce à son mérite"
- "La réussite, c'est des sacrifices"
- "Si on donne trop aux travailleurs, ça va détruire l’économie"
- "Les patrons prennent des risques, ils méritent leurs millions"
- "Il faut être flexible pour s'adapter au marché"
- "Il faut penser à la compétitivité de l’entreprise"
- "C’est la loi du marché"
PS: Si vous avez des amis qui prononcent ces phrases, ce ne sont pas vos amis.
Mon seul salaire, un commentaire, une recommandation.
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