La langue française est comme la France : une prison. Elle enferme les gens dans ses règles de grammaire et d’orthographe. Sous le poids des conventions de la langue, plus rien d’original ne peut sortir des murs étroits de la pensée raisonnable et rationaliste du français ; que du ressassé, du vu et revu, rien de nouveau. Les règles de français sont mises en place pour qu’une minorité impose sa volonté à tous ; une normalisation étroite, voulue et contrôlée. Ceci procède d’un contrôle sur les récits, sur la littérature et sur l’histoire, pour tout figer dans un cadre imposé par cette minorité.
Il suffit de voir comment cette élite méprise toute tentative de la population de se réapproprier sa langue ; comment elle dévalorise toute nouveauté qui lui échappe ; comment elle disqualifie tous discours qui n’utiliseraient pas les codes normalisés mis en place par elle. Il suffit aussi de voir comment cette minorité effectue un tri par la langue en discréditant tous les documents fournis dans un français approximatif : CV, lettre de motivation, rapport, etc. (en se moquant parfois des populations qui ne maîtrisent pas la langue française). Il suffit aussi de voir comment ce contrôle des règles lui donne un pouvoir sur la production des récits, par exemple, une « faute » de français permettant de rejeter un document sans examen du fond, voire de rendre le contenu non recevable. La langue française est à l’image de la France, une prison pour les populations. Une minorité savante et culturelle effectue une rétention hégémonique des moyens de diffusion et maintient un monopole pour contrôler la production culturelle et intellectuelle, pour dominer les populations.