Jamel, Omar et Nicolas, trois amis, trois réussites exceptionnelles, trois hommes de Trappes. Incroyable parcours à l'américaine, où parti de rien (ou de pas grand chose), chacun a pu gravir les étages de l'ascension sociale jusqu'à atteindre des sommets qui font rêver. Les raisons de cet incroyable destin commun? Le reportage n'a aucun doute: le courage individuel de chacun, des familles en or et aimantes, un travail acharné pour réussir. Bref, un modèle pour tous ceux qui douteraient de leur possible sort. Croyez en vous et vous vous en sortirez ( et excellement encore... la preuve...eux). Franchement, Sarkozy n'aurait pas mieux dit. Franchement, on était pas loin du pays des bisounours.
Rien, pas un mot, un clin d'oeil même, à ce qui a fait d'eux, pour partie au moins, ce qu'ils sont. La Ville de Trappes ( et je ne suis pas trappiste). Pas un mot, sur leurs écoles où chacun a bien dû étudier, pas un mot sur leurs enseignants, pas un mot sur les associations qu'ils ont fréquenté et où ils ont sûrement appris les sens du collectif, la citoyenneté et les rudiments de la création artistique. Rien, mais rien, sur ce collectif que sont les habitants de Trappes qui ont contribué à créer ou à installer ou à construire des écoles, des cinémas, des stades, de lieux d'entrainements... Rien. Même pas un remerciements. Franchement, si j'étais trappiste, j'aurai un peu les boules.
Je travaille à Sainte Geneviève des Bois, en Essonne. Il y a dix ans, Dany Brillant était venu recevoir la médaille de la Ville dans laquelle il avait passé une partie de son adolescence. Beaucoup s'étaient moqués de ce crooner qui venait servir de faire valoir aux élus, croyaient-ils. Tout le monde s'est tû avec respect quand le chanteur a dit: " En venant ici, je suis passé devant tant de choses qui me rappelle mon enfance, l'école, le Parc, la salle...Je sais que c'est aussi grâce à elles que je suis ce que je suis devenu".
De la graine à prendre, messieurs les Trappistes. La réussite que la vie vous accorde ne suffira pas à faire de vous des hommes bien. Il faudra sans doute y ajouter quelques graines de reconnaissance, de considération et de respect pour tous ceux ( anonymes pour vous) qui ont oeuvré à faire de vous ce que vous êtes aujoud'hui. Ils n'ont pas fait tout le travail, visiblement. A vous de faire le reste. A nous... plus tard... de juger du résultat.