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Billet de blog 9 mars 2015

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Le 6 mai ou le FN

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a quelque chose qui ne colle pas dans les propos de Manuel Valls depuis quelques semaines s'agissant de la lutte contre le FN. Non dans ceux qui démontrent sa volonté sincère de combattre le FN , mais dans ceux qui désignent les potentiels responsables de sa montée. Car enfin qui est visé dans ce qu'il appelle "l'endormissement généralisé"? De qui parle t-il quand il craint que son pays ne se fracasse sur le FN? De nous, des gens, des électeurs qui n'iraient pas voté ou qui voteraient pour le FN? Au même moment, dans un certain nombre de journaux, sont relatées les discussions qui se tiendraient en ce moment en vue d'un remaniement ministériel après les élections départementales et nous y comprenons que le Premier Ministre veut bien de tout le monde en signe de rassemblement mais hors de question de changer de politique. Il le dit et le répète à l'envi. Je passe, car cela a déjà été beaucoup dit, sur le fait que ce rassemblement de la gauche s'est précisément brisé sur la politique gouvernementale ( celle d'Ayrault hier, comme celle de Valls aujourd'hui) et qu'on ne voit pas comment ce qui brise hier et aujourd'hui pourrait rassembler demain. C'est si vrai d'ailleurs que même la menace agitée, pourtant désormais bien réelle, d'un FN aux portes du pouvoir n'y fait  rien.  Et les électeurs de gauche sont au même point que leurs représentants: ou il y a une meilleure politique ,disent-ils en substance, ou on ne vote pas pour vous. Ou vous nous entendez et agissez en conséquence ou on ne vous entendra plus non plus. Voilà le choix que ( se)  laissent désormais  les Français. Triste et terrible choix. Face à ce choix, le premier ministre devrait réfléchir à la part de responsabilité ( je ne dis pas toute) de la politique qu'il conduit à la suite de celle menée par JM Ayrault. Car enfin, si les deux hommes différent par leur caractère ou leur tempérament, la question qui est posée lors d'un vote ( à la différence des sondages)  n'est pas le caractère que vous préférez mais bien la politique que vous choississez. Je pense, pour ma part, que cette politique est la même, à contre courant des engagements de François Hollande lors de la campagne présidentielle. La seule différence est sans doute qu'elle est mieux assumée par Manuel Valls qu'elle ne l'était pas JM Ayrault. Mais elle est identique. Non les Français ne sont pas endormis, ils s'abstiennent. Oui les Français sont mécontents et le font ( mal) savoir! Oui les Français prennent des risques immenses et cela doit leur être répété. Mais il est impossible de dire dans le même temps : il y a un danger immense et/mais je ne changerais pas de politique! Manuel Valls a raison d'exhorter les Français à se réveiller mais il doit enclencher la sonnerie du réveil. Les incantations de langage n'y suffiront pas. La confiance des français doit être retrouvée là où elle a été laissée pour compte le 6 mai. A défaut, oui le risque est grand que les Français prennent leurs responsabilités, leurs terribles responsabilités: la vengeance par le vote ou l'abstention. Celle qui légitime devant l'histoire le bon droit de ceux qui se pensent  les victimes ( réelles ou supposées) d'un système en crise et leur donnent le sentiment de contrecarrer leurs souffrances. De la même manière qu'il ne peut se contenter de parler à quelqu'un qui souffre ( même si c'est important), le médecin doit agir, soulager puis guérir.  

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