Le 23 février, le Gouvernement a annoncé la gratuité des protections périodiques pour toutes les étudiantes en promettant l’installation de distributeurs dans les résidences des CROUS et des services de santé universitaires. Cette avancée est salutaire mais la lutte contre la précarité menstruelle doit être beaucoup plus ambitieuse et plus inclusive.
La proposition du Gouvernement concerne exclusivement les étudiantes et ne tient donc pas compte des 15 millions de Françaises en âge d’avoir leurs règles. Pourtant, parmi ces femmes, près de 1,7 million sont touchées par la précarité menstruelle, un phénomène qui frappe par ailleurs près d’une femme sur dix dans le monde.
Pourtant, l’enjeu de la lutte contre la précarité menstruelle fait partie intégrante de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes tant d’un point de vue sanitaire, économique que social. Au cours de sa vie, une femme dépense au minimum 3 800 € pour son hygiène pour ces menstruations représentant en moyenne 5 % de son budget mensuel1.
À l’instar du modèle écossais, qui a permis le libre accès aux produits d’hygiène menstruelle dans les établissements scolaires, les bâtiments publics ainsi que sur les lieux de travail, nous demandons la généralisation de la mise en disposition de protections hygiéniques dans ces lieux.
La mise en place de dispositifs de lutte contre la précarité menstruelle ne peut reposer uniquement sur les initiatives locales, départementales ou régionales – à travers la distribution dans les services publics communaux, les collèges et lycées – ainsi que sur le travail mené par les associations.
Il est donc urgent de généraliser ce dispositif à tous les lieux accueillant des personnes susceptibles d’être en situation de précarité menstruelle : les établissements scolaires, les hébergements d’urgence, les hôpitaux ; mais également dans des lieux publics (rues, gares, etc.) ainsi que dans les lieux privés (centres commerciaux, bars et restaurants, etc.) ; à l’image de ce qui se fait déjà pour les préservatifs.
Par ailleurs, la formation au sujet des règles souvent taboues, à l’hygiène ainsi que l’éducation au bien-être menstruel est un travail de fond qui doit être mené. Il est également fondamental de responsabiliser les fabricants sur les composants des produits.
Enfin, L’accès universel et gratuit aux protections d’hygiène menstruelle est le meilleur moyen de réduire les inégalités entre les femmes et les hommes.
Nous appelons donc le Gouvernement à mener une politique plus volontariste et plus globale ne se limitant pas simplement à une mesure déployée dans les universités.
Signataires :
Patrice Bessac, maire de Montreuil et président d'Est-Ensemble ; Nathalie Appéré, maire de Rennes ; Eric Piolle, maire de Grenoble ; Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF ; Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris ; Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis ; Patrick Chaimovitch, maire de Colombes ; Léonore Moncond'huy, maire de Poitiers ; Éliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis ; Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen ; Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis ; Monique Des Marco, sénatrice de Gironde ; Rachid Temal, sénateur de Val d'Oise ; Raymonde Poncet Monge, sénatrice du Rhône ; Marie-George Buffet, députée de Seine-Saint-Denis ; Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique ; Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis ; Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais ; Sophie Taillé-Polian, sénatrice du Val-de-Marne ; Jacqueline Belhomme, Maire de Malakoff ; Marc Gricourt, Maire de Blois ; Hautin Maryvonne, maire de Saran ; Olivier Klein, maire de Clichy-sous-Bois ; Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers ; Gilles Leproust, maire d'Allonnes ; Philippe Rio, maire de Grigny ; Olivier Thomas, maire de Marcoussis ; François Asensi, maire de Tremblay-en-France ; Jean-Pierre Bosino, maire de Montataire ; Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère ; Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis ; Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis ; Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne ; Hussein Bourgi, sénateur de l'Hérault ; Céline Malaisé, conseillère régionale d'Île-de-France ; Ghislaine Senée, conseillère régionale d'Île-de-France ; Maxime des Gayets, conseiller régionale d'Île-de-France ; Vanessa Ghiati, conseillère régionale d'Île-de-France ; Camara Lamine, conseiller régionale d'Île-de-France ; Sylvie Fuchs, conseillère régionale d'Île-de-France ; Didier Mignot, conseiller régionale d'Île-de-France ; Annie Lahmer, conseillère régionale d'Île-de-France ; Jonathan Kienzlen, conseiller régionale d'Île-de-France ; Isabelle This Saint-Jean, conseillère régionale d'Île-de-France ; Yannick Trigance, conseiller régionale d'Île-de-France ; Pierre Kanuty, conseiller régionale d'Île-de-France ; Michel Jallamion, conseiller régionale d'Île-de-France ; Jean-Philippe Daviaud, conseiller régionale d'Île-de-France ; Jérôme Guedj, conseiller départemental de l'Essonne ; Mama Doucouré, conseillère municipale de Montreuil ; Agathe Fort, adjointe au maire de Villeurbanne ; Calista Bourrat, conseillère municipale de Tremblay en France ; Oriane Filhol, adjointe au maire de Saint-Denis ; Coralie Breuille-Jean, adjointe à la maire de Poitiers ; Fatoumata Sow, 1ère adjointe au maire de Colombes ; Alexandra Duval, conseillère municipale de Poitiers ; Claire Douay, conseillère municipale de Poitiers.