Israël et l'Arabie Saoudite viennent de révéler officiellement qu'ils s'entretenaient "secretement" depuis début 2014 afin de contrecarrer l'Iran.
Un article intéressant et assez détaillé de Eli Lake sur BloombergView relate cet évènement:
http://www.bloombergview.com/articles/2015-06-04/israelis-and-saudis-reveal-secret-talks-to-thwart-iran
Les médias anglo-saxons et israéliens ont également relayé l'information sous diverses formes (NYTimes ici, TimesOfIsraël là)
Depuis le début de 2014, les représentants d'Israël et de l'Arabie Saoudite ont tenu cinq réunions secrètes pour discuter de leur ennemi commun, l'Iran. Ce jeudi, ils ont révélé cette diplomatie secrète lors d'une session du Council on Foreign Relations à Washington.
Parmi ceux qui suivent un peu les évènements du Moyen-Orient, c'est un secret de polichinelle que Israël et l'Arabie Saoudite ont l'Iran comme premier ennemi. Mais jusqu'à ce jeudi, les contacts réels entre les deux pays n'avaient jamais été reconnus officiellement.
L'article note que Israël et l'Arabie Saoudite ont encore quelques divergences. Ainsi les Saoud veulent un changement de régime à Téhéran, alors que les Israéliens n'y tiennent pas spécialement. Par contre sur le Hezbollah (et donc la Syrie) ils semblent d'accord...
La conclusion de l'article de Eli Lake:
The two nations worry today that President Barack Obama's efforts to make peace with Iran will embolden that regime's aggression against them. It's unclear whether Obama will get his nuclear deal. But either way, it may end up that his greatest diplomatic accomplishment will be that his outreach to Iran helped create the conditions for a Saudi-Israeli alliance against it.
Les deux nations craignent aujourd'hui que les efforts du président Barack Obama pour faire la paix avec l'Iran ne fassent qu'encourager l'agression de ce régime contre eux. Il est difficile de savoir si Obama va obtenir cet accord sur le nucléaire avec l'Iran. Mais de toute façon, il se peut finalement que sa plus grande réalisation diplomatique soit que ce rapprochement ait aidé à créer les conditions d'une alliance Israélo-Saoudienne contre l'Iran.
Le lien sur le site du CFR: http://www.cfr.org/saudi-arabia/regional-challenges-opportunities-view-saudi-arabia-israel/p36610
Pendant ce temps le journal de déréférence (LeMonde) sort un Nième billet sur les bombes-barril du méchant Assad. Et Médiapart un Nième article sur "Erdogan est méchant" (article où on est bien obligé d'évoquer oh surprise que le MHP est plus à droite que l'AKP du vilain Erdogan...)
Une autre information intéressante sur L'Orient le Jour du 07/06 relayant des informations OLJ/AFP et OSDH titrée:
Syrie: la coalition frappe l'EI pour la 1ere fois en soutien aux rebelles
"c'est la première fois que la coalition apporte une aide aérienne à des groupes non kurdes dans leur combat contre l'EI en Syrie", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Autant pour ceux qui pensait que la coalition faisait quelque chose contre l'EI jusque là...
"Les frappes, qui ont fait huit morts dont un chef dans les rangs de l'EI, peuvent être considérées comme un soutien aux rebelles même si ces derniers incluent le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda", relève M. Abdel Rahmane. "Cela peut être vu comme un soutien indirect à el-Qaëda", alors qu'al-Nosra est classé comme une "organisation terroriste" par Washington. Malgré cela, "les Etats-Unis auraient pris une décision d'empêcher l'EI de parvenir à Aazaz", indique-t-il.
Cela, ainsi que l'ensemble des informations sur les derniers développements, semble confirmer que la "coalition" va officiellement s'appuyer sur le front Al-Nusra, c'est à dire Al-Qaida en Syrie; jusqu'à présent c'était officieux, via le Qatar, Israël etc..On peut suspecter que l'opération Yemen amènera le même résultat (pour mémoire, les assassins de Charlie se réclamaient de Al-Qaida au Yemen).
Al-Nusra est bien la colonne vertébrale de l'opération anti-Iran (anti-Assad anti-Hezbollah). L'EI joue surtout un rôle de supplétif: on le laisse agir en Irak et en Syrie de façon à ce que les adversaires (Iraq, armée syrienne, Hezbollah) s'affaiblissent en luttant contre lui.