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Billet de blog 17 novembre 2015

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Le néo-fascisme opportuniste !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

De l'excellent site paris-luttes.infos  :

" Nous refusons que la solidarité avec les victimes des attentats et leurs proches soit le prétexte à des actes racistes et islamophobes, comme cela avait déjà été le cas après les attentats à Charlie Hebdo [1]

Nous condamnons l’amalgame entre terroristes et migrants ou réfugiés, encouragé par les mesures démagogiques de l’Etat (comme le contrôle des frontières) tout comme la récupération politique de ces événements tragiques pour effectuer un nouveau tour de vis sécuritaire (loi renseignement bis après janvier, état d’urgence aujourd’hui).
Nous ne nous reconnaissons pas dans l’union sacrée, les discours va-t-en-guerre, et le regain de nationalisme sur lequel surfent les grands groupes de communication (ainsi la déferlante de profils "bleu-blanc-rouge" encouragée par Facebook). 
Car ces idées patriotes, islamophobes ou plus largement xénophobes, agitées depuis des mois par la classe politique ont des conséquences qui se traduisent en actes de violence sur le terrain.

En région parisienne :

  • A Créteil, « une dizaine de croix et marques réalisées à la peinture rouge sang ont été découvertes ce samedi matin (14 novembre), à 5 h 30, par les fidèles musulmans qui se rendaient à la première prière dans la mosquée Sahaba, située à l’angle de la rue Jean-Gabin et de la voie d’accès à la route de Choisy. Apposées sur le sol, les murs, les panneaux d’indication, le menu du restaurant de la mosquée ou encore le parking adjacent, ces croix et marques rouges dégoulinantes n’étaient pas encore sèches lorsque les premiers fidèles sont arrivés à l’aube. » [2]

Ailleurs en France :
En province, plusieurs rassemblements en hommage aux victimes des attentats de Paris ont eu lieu samedi 14 novembre dans l’après-midi, donnant parfois lieu à des tensions.

  • A Barantin, en Seine-Maritime, un kebab a été vandalisé et des pierres ont été jetées sur la voiture de livraison et la vitrine. [3]
  • A Lille, dans le Nord-Pas-de-Calais, où 500 personnes défilaient, une quinzaine de militants du Front national, portant des drapeaux tricolores, ont scandé : "Expulsons les islamistes" et fait éclater des pétards. Plusieurs manifestants les ont alors repoussés, en criant "Dehors les fachos", et les ont hués, avant qu’une quinzaine de CRS s’interposent en formant un cordon de sécurité, selon l’AFP [4].
  • A Pontivy, dans le Morbihan, le parti d’extrême droite breton Adsav a manifesté contre les migrants, réunissant 150 personnes au cri de « Breton, ouvre les yeux, ferme ta frontière ! » Un passant d’origine maghrébine a été frappé au sol par un groupe de militants d’extrême-droite. [5]
  • A Metz, en Moselle, une dizaine de militants identitaires ont perturbé le recueillement d’un demi-millier de personnes devant le monument aux morts avec des pétards, des fumigènes et une banderole proclamant "Expulsons les islamistes" [6].
  • A Cambrai, dans le Nord, un acte xénophobe a également été rapporté. Le conducteur d’une voiture a tiré sur un homme d’origine turque, parce qu’il "avait une couleur de peau qui ne convenait pas au tireur", a indiqué le parquet. [7]
  • A Reims, dans la Marne, un groupe d’une dizaine de personnes a perturbé l’hommage aux victimes. Il s’est positionné devant la cathédrale avec une grande banderole sur laquelle on pouvait lire : « On est chez nous islamisation hors de notre nation » en criant et en faisant des saluts nazis. [8]

Plusieurs mosquées ont également été vandalisées.

  • A Aubagne, près de Marseille, une tête de sanglier a été accrochée sur les grilles de la mosquée de la ville [9].
  • A Oloron, dans les Pyrénées-Atlantiques, des tags d’extrême droite faisant référence à la LVF [10], un groupe militaire collaborationniste de la seconde guerre mondiale, ont été écrits sur une boucherie halal et la mosquée de la ville.
  • A Pontarlier, en Franche-Comté, une croix gammée, et des tags « La France aux Français » et « Libéré la Gaule » ont été découverts sur les murs de la mosquée de la ville, déjà vandalisée à plusieurs reprises dans le passé. Du jambon a aussi été déposé devant le lieu de culte [11].
  • A Brest, dans le Finistère, dans la nuit de dimanche à lundi, deux coups de feux ont été entendus à proximité de la mosquée du quartier de Pontanezen, rapporte France Bleu Bretagne, citant la police. [12]
  • A Evreux, en Haute-Normandie, ville qui ne dispose pas de mosquée, des tags racistes « Mort aux musulmans », « la valise ou le cercueil » ont été inscrits sur la façade de la mairie et en différents endroits de la ville, a rapporté la municipalité samedi 14 novembre [13]

Ailleurs dans le monde :

  • Aux Pays-Bas, plusieurs mosquées ont également été la cible d’actes de malveillance, comme à Bergen-op-Zoom et Rosendael.
  • En Allemagne, un centre d’hébergement pour réfugiés qui devaient ouvrir jeudi a été incendié [14].
  • A Peterborough, au Canada (Ontario), la mosquée de la ville a été touchée par un incendie, vraisemblablement d’origine criminelle.

Sources : Le MondeLe ParisienFrance Bleu, le Midi Libre, le Républicain Lorrainl’Est RépublicainOstsee ZeitungConfisionnisme.infoEurope 1,France 3, L’Express, l’Union, le Nouvel Obs...

Notes

[1] Voir cet article publié en janvier.

[2] Ces actes d’intimidation ont des conséquences, l’article du Parisien précise : "Les activités cultuelles ont été préservées, mais les activités secondaires, comme les cours d’arabe ou de soutien, sont annulés jusqu’à nouvel ordre."

[3] Lu sur Normandie Actu

[4] Le dimanche 8 novembre, une manifestation anti-migrants avait déjà eu lieu à Calais, avec drapeaux bleu-blanc-rouge, banderole "non à l’islam", slogans xénophobes et insultes racites envers les passants.

[5] Des voisins en ont témoigné sur France Bleu, comme cette commerçante située à proximité des lieux du drame : « non loin de notre magasin, un monsieur d’origine maghrébine a été pris par le col. six personnes l’ont mis à terre. C’était un défoulement sur lui. C’était déchirant, on ne pouvait pas lui porter assistance. Plus loin c’était exactement pareil. C’était de la violence et de la haine. On voyait qu’on était cerné dans la rue principale. Tous les magasins se sont fermés au fur et à mesure. On avait l’impression qu’on était en état de siège. C’était terrible, terrible… C’est une haine, une haine… Il y avait des jeunes mais aussi des quadragénaires. Ils disaient à la police et à la gendarmerie « on va les tuer, ils n’ont rien à faire ici ». Vraiment c’est la haine. » Un autre habitant a témoigné du désarroi des passants et du climat de terreur qui a régné hier dans la petite ville bretonne : « Les gens couraient, les gens criaient, c’était la panique. »

[6] Voir les photos 14 à 25 sur la page du Républicain lorrain.

[7] Voir l’Express qui publiait aussi cet article sur la montée de l’islamophobie post-Charlie.

[8] Voir l’Union.

[9] Voir le Midi Libre.

[10] La Légion des volontaires français contre le bolchévisme (dite Légion des volontaires français ou LVF) est créée le 8 juillet 1941, 15 jours après le déclenchement de l’opération Barbarossa (l’invasion de l’URSS par l’Allemagne). Cette naissance est portée par une galaxie de partis collaborationnistes (notamment le RNP de Marcel Déat, le PPF de Jacques Doriot, et le MSR d’Eugène Deloncle). Elle est transformée un an plus tard en Légion tricolore. En 1944 elle est principalement intégrée à la Division SS Charlemagne. La LVF utilisait comme étendard le drapeau tricolore français.

[11] Voir l’Est Républicain.

[12] Voir Libération.

[13] Voir le Nouvel Obs.

[14] Voir le Ostsee Zeitung, en allemand."

Et ceci transmis par Rebellyion :

Vague raciste et islamophobe à Lyon et ailleurs

 A Lyon :

Jessim, 17 ans, a été violemment agressé Samedi 14 novembre par une dizaine d’islamophobes appartenant à la mouvance « identitaire ». Le jeune homme a été frappé sur la place Bellecour vers 18h à Lyon. Selon un communiqué du CRI, le jeune homme a été lynché au sol sur fond de slogans islamophobes tels que « Islam hors d’Europe ». Un passant a réussi à mettre en fuite les agresseurs en lâchant son chien sur le groupe.

Selon les premières analyses médicales, le jeune homme a obtenu 30 jours d’ITT. Il a plusieurs vertèbres brisés, des hématomes et contusions.

Le CRI annonce qu’il va suivre l’affaire, porter plainte et saisir les vidéos de surveillance de la Place Bellecour." 

Il y a à craindre que cette liste ne soit pas exhaustive ! Ni close dans les jours qui viennnet ! 

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