Patricio Paris (avatar)

Patricio Paris

Indoaméricano

Abonné·e de Mediapart

306 Billets

0 Édition

Billet de blog 18 novembre 2023

Patricio Paris (avatar)

Patricio Paris

Indoaméricano

Abonné·e de Mediapart

Palestine-Ukrainiens/ Lettre de solidarité des ukrainiens avec le peuple de palestine

En tant que militants attachés à la liberté, aux droits de l'homme, à la démocratie et à la justice sociale, nous condamnons fermement les attaques contre les populations civiles - qu'il s'agisse d'Israéliens attaqués par le Hamas ou de Palestiniens attaqués par les forces d'occupation israéliennes et les gangs de colons armés. Le ciblage délibéré de civils est un crime de guerre.

Patricio Paris (avatar)

Patricio Paris

Indoaméricano

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

À la fin, vous trouverez la liste des signataires. Et après la version en français, vous trouverez la version en anglais et en castillan.
Source : publié le 02.11.2023 par COMMONS,  | українською | en françaisen español | auf Deutsch | in italiano | em português | στα ελληνικά | v češtině | in het Nederlands

Illustration 1
© dreamstime.com

"Nous écrivons cette lettre de peuple à peuple."
Nous, chercheurs, artistes, militants politiques et syndicaux ukrainiens, membres de la société civile, sommes solidaires du peuple de Palestine qui, depuis 75 ans, subit et résiste à l'occupation militaire israélienne, à la séparation, à la violence coloniale, au nettoyage ethnique, à la dépossession des terres et à l'apartheid. Nous écrivons cette lettre de peuple à peuple. Le discours dominant au niveau gouvernemental et même parmi les groupes de solidarité qui soutiennent les luttes des Ukrainiens et des Palestiniens crée souvent des séparations. Par cette lettre, nous rejetons ces divisions et affirmons notre solidarité avec tous ceux qui sont opprimés et qui luttent pour la liberté.

En tant que militants attachés à la liberté, aux droits de l'homme, à la démocratie et à la justice sociale, et tout en reconnaissant pleinement les différences de pouvoir, nous condamnons fermement les attaques contre les populations civiles - qu'il s'agisse d'Israéliens attaqués par le Hamas ou de Palestiniens attaqués par les forces d'occupation israéliennes et les gangs de colons armés. Le ciblage délibéré de civils est un crime de guerre. Cependant, cela ne justifie pas la punition collective du peuple palestinien, l'identification de tous les résidents de Gaza au Hamas et l'utilisation aveugle du terme "terrorisme" appliqué à l'ensemble de la résistance palestinienne. Cela ne justifie pas non plus la poursuite de l'occupation. Faisant écho à de multiples résolutions des Nations unies, nous savons qu'il n'y aura pas de paix durable sans justice pour le peuple palestinien.

Le 7 octobre, nous avons été témoins de la violence du Hamas contre les civils en Israël, un événement qui est aujourd'hui pointé du doigt par beaucoup pour diaboliser et déshumaniser la résistance palestinienne dans son ensemble. Le Hamas, organisation islamiste réactionnaire, doit être replacé dans un contexte historique plus large et dans les décennies d'empiètement d'Israël sur les terres palestiniennes, bien avant que cette organisation ne voie le jour à la fin des années 1980. Lors de la Nakba ("catastrophe") de 1948, plus de 700 000 Palestiniens ont été brutalement chassés de chez eux, des villages entiers ont été massacrés et détruits. Depuis sa création, Israël n'a jamais cessé de poursuivre son expansion coloniale. Les Palestiniens ont été contraints à l'exil, fragmentés et administrés sous différents régimes. Certains d'entre eux sont des citoyens israéliens victimes de discriminations structurelles et de racisme. Ceux qui vivent en Cisjordanie occupée sont soumis à l'apartheid sous des décennies de contrôle militaire israélien. Les habitants de la bande de Gaza souffrent du blocus imposé par Israël depuis 2006, qui restreint la circulation des personnes et des biens, entraînant une augmentation de la pauvreté et des privations.

Depuis le 7 octobre et à l'heure où nous écrivons ces lignes, le nombre de morts dans la bande de Gaza s'élève à plus de 8 500 personnes. Les femmes et les enfants représentent plus de 62 % des victimes, tandis que plus de 21 048 personnes ont été blessées. Ces derniers jours, Israël a bombardé des écoles, des zones résidentielles, l'église orthodoxe grecque et plusieurs hôpitaux. Israël a également coupé l'approvisionnement en eau, en électricité et en carburant dans la bande de Gaza. Il y a une grave pénurie de nourriture et de médicaments, ce qui provoque l'effondrement total du système de santé.

La plupart des médias occidentaux et israéliens justifient ces morts comme de simples dommages collatéraux de la lutte contre le Hamas, mais restent silencieux lorsqu'il s'agit des civils palestiniens pris pour cible et tués en Cisjordanie occupée. Rien que depuis le début de l'année 2023, et avant le 7 octobre, le nombre de morts du côté palestinien s'élevait déjà à 227. Depuis le 7 octobre, 121 civils palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée. Plus de 10 000 prisonniers politiques palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes. Une paix et une justice durables ne sont possibles qu'avec la fin de l'occupation en cours. Les Palestiniens ont le droit à l'autodétermination et à la résistance contre l'occupation israélienne, tout comme les Ukrainiens ont le droit de résister à l'invasion russe.

Notre solidarité vient d'un sentiment de colère face à l'injustice et d'une profonde douleur de connaître les effets dévastateurs de l'occupation, du bombardement des infrastructures civiles et du blocus humanitaire dont nous avons fait l'expérience dans notre pays d'origine. Certaines parties de l'Ukraine sont occupées depuis 2014, et la communauté internationale n'a pas réussi à arrêter l'agression russe à l'époque, ignorant la nature impériale et coloniale de la violence armée, qui s'est par conséquent intensifiée le 24 février 2022. Les civils en Ukraine sont bombardés quotidiennement, dans leurs maisons, dans les hôpitaux, aux arrêts de bus, dans les files d'attente pour le pain. En raison de l'occupation russe, des milliers de personnes en Ukraine vivent sans accès à l'eau, à l'électricité ou au chauffage, et ce sont les groupes les plus vulnérables qui sont les plus touchés par la destruction des infrastructures essentielles. Pendant les mois de siège et de bombardement intensif de Marioupol, il n'y a pas eu de corridor humanitaire. En voyant les Israéliens prendre pour cible les infrastructures civiles à Gaza, le blocus humanitaire israélien et l'occupation du territoire résonnent douloureusement en nous. Depuis ce lieu de douleur, d'expérience et de solidarité, nous appelons nos compatriotes ukrainiens dans le monde entier et tous les peuples à élever la voix pour soutenir le peuple palestinien et condamner le nettoyage ethnique de masse israélien en cours.

"Nous rejetons les déclarations du gouvernement ukrainien qui expriment un soutien inconditionnel aux actions militaires d'Israël, et nous considérons que les appels lancés par le ministère ukrainien des Affaires étrangères pour éviter les pertes civiles sont tardifs et insuffisants."

Nous rejetons les déclarations du gouvernement ukrainien qui expriment un soutien inconditionnel aux actions militaires d'Israël, et nous considérons que les appels lancés par le ministère ukrainien des Affaires étrangères pour éviter les pertes civiles sont tardifs et insuffisants. Cette position constitue un recul par rapport au soutien des droits des Palestiniens et à la condamnation de l'occupation israélienne, que l'Ukraine a suivis pendant des décennies, y compris en votant à l'ONU.  Conscients du raisonnement géopolitique pragmatique qui sous-tend la décision de l'Ukraine de se faire l'écho des alliés occidentaux, dont nous dépendons pour notre survie, nous considérons que le soutien actuel à Israël et le rejet du droit des Palestiniens à l'autodétermination sont en contradiction avec le propre engagement de l'Ukraine en faveur des droits de l'homme et de la lutte pour notre terre et notre liberté. En tant qu'Ukrainiens, nous devrions être solidaires non pas des oppresseurs, mais de ceux qui subissent l'oppression et y résistent.

Nous nous opposons fermement à l'assimilation par certains hommes politiques de l'aide militaire occidentale à l'Ukraine et à Israël. L'Ukraine n'occupe pas les territoires d'autres peuples, mais lutte contre l'occupation russe, et l'aide internationale sert donc une cause juste et la protection du droit international. Israël a occupé et annexé des territoires palestiniens et syriens, et l'aide occidentale qui lui est apportée confirme un ordre injuste et démontre qu'il y a deux poids deux mesures par rapport au droit international.

Nous nous opposons à la nouvelle vague d'islamophobie, comme le meurtre brutal d'un enfant palestinien américain de 6 ans et l'agression de sa famille dans l'Illinois, aux États-Unis, ainsi qu'à l'assimilation de toute critique d'Israël à de l'antisémitisme. Dans le même temps, nous nous opposons à ce que tous les Juifs du monde entier soient tenus pour responsables de la politique de l'État d'Israël et nous condamnons la violence antisémite, telle que l'attaque de la foule contre l'avion au Daghestan, en Russie. Nous rejetons également la renaissance de la rhétorique de la "guerre contre le terrorisme" utilisée par les États-Unis et l'UE pour justifier les crimes de guerre et les violations du droit international qui ont sapé le système de sécurité international, causé d'innombrables morts, et qui a été empruntée par d'autres États, notamment la Russie pour la guerre en Tchétchénie et la Chine pour le génocide des Ouïghours. Aujourd'hui, Israël l'utilise pour procéder à un nettoyage ethnique.

========================

In ENGLISH.

We, Ukrainian researchers, artists, political and trade union activists and members of civil society, stand in solidarity with the people of Palestine, who for 75 years have endured and resisted Israeli military occupation, separation, colonial violence, ethnic cleansing, land dispossession and apartheid. We write this letter from people to people. The dominant discourse at government level and even among solidarity groups supporting the struggles of Ukrainians and Palestinians often creates separations. With this letter, we reject these divisions and affirm our solidarity with all those who are oppressed and struggling for freedom.

As activists committed to freedom, human rights, democracy and social justice, and while fully recognizing power differences, we strongly condemn attacks on civilian populations - whether Israelis attacked by Hamas or Palestinians attacked by Israeli occupation forces and armed settler gangs. The deliberate targeting of civilians is a war crime. However, it does not justify the collective punishment of the Palestinian people, the identification of all Gaza residents with Hamas and the indiscriminate use of the term "terrorism" applied to the whole of Palestinian resistance. Nor does it justify the continuation of the occupation. Echoing multiple United Nations resolutions, we know that there can be no lasting peace without justice for the Palestinian people.

On October 7, we witnessed Hamas' violence against civilians in Israel, an event that is now being singled out by many to demonize and dehumanize the Palestinian resistance as a whole. Hamas, a reactionary Islamist organization, must be seen in a broader historical context, and in the context of Israel's decades-long encroachment on Palestinian lands, long before the organization came into being in the late 1980s. During the Nakba ("catastrophe") of 1948, over 700,000 Palestinians were brutally driven from their homes, and entire villages were massacred and destroyed. Since its creation, Israel has never ceased its colonial expansion. Palestinians have been forced into exile, fragmented and administered under different regimes. Some are Israeli citizens, victims of structural discrimination and racism. Those living in the occupied West Bank are subject to apartheid under decades of Israeli military control. Inhabitants of the Gaza Strip suffer from the blockade imposed by Israel since 2006, which restricts the movement of people and goods, leading to increased poverty and deprivation.

Since October 7 and at the time of writing, the death toll in the Gaza Strip has risen to over 8,500. Women and children account for more than 62% of the victims, while more than 21,048 people have been injured. In recent days, Israel has bombed schools, residential areas, the Greek Orthodox Church and several hospitals. Israel has also cut off water, electricity and fuel supplies to the Gaza Strip. There is a severe shortage of food and medicine, leading to the total collapse of the health system.

Most Western and Israeli media justify these deaths as mere collateral damage in the fight against Hamas, but remain silent when it comes to Palestinian civilians targeted and killed in the occupied West Bank. Since the beginning of 2023 alone, and before October 7, the death toll on the Palestinian side had already reached 227. Since October 7, 121 Palestinian civilians have been killed in the occupied West Bank. Over 10,000 Palestinian political prisoners are currently being held in Israeli jails. Lasting peace and justice are only possible with an end to the current occupation. Palestinians have the right to self-determination and resistance against Israeli occupation, just as Ukrainians have the right to resist Russian invasion.

Our solidarity comes from a sense of anger at injustice and a deep sorrow at the devastating effects of occupation, the bombardment of civilian infrastructure and the humanitarian blockade we have experienced in our homeland. Parts of Ukraine have been occupied since 2014, and the international community failed to stop Russian aggression then, ignoring the imperial and colonial nature of the armed violence, which consequently escalated on February 24, 2022. Civilians in Ukraine are bombarded daily, in their homes, in hospitals, at bus stops, in bread queues. As a result of the Russian occupation, thousands of people in Ukraine live without access to water, electricity or heating, and it is the most vulnerable groups who are hardest hit by the destruction of essential infrastructure. During the months of siege and intensive bombardment of Marioupol, there was no humanitarian corridor. As we watch the Israelis target civilian infrastructure in Gaza, the Israeli humanitarian blockade and occupation of the territory resonate painfully within us. From this place of pain, experience and solidarity, we call on our fellow Ukrainians around the world and all peoples to raise their voices in support of the Palestinian people and condemn the ongoing Israeli mass ethnic cleansing.

We reject the Ukrainian government's statements expressing unconditional support for Israel's military actions, and consider the Ukrainian Foreign Ministry's appeals to avoid civilian casualties to be belated and insufficient. This position represents a retreat from support for Palestinian rights and condemnation of the Israeli occupation, which Ukraine has followed for decades, including by voting at the UN.  Aware of the pragmatic geopolitical reasoning behind Ukraine's decision to echo the Western allies on whom we depend for our survival, we consider the current support for Israel and rejection of the Palestinians' right to self-determination to be at odds with Ukraine's own commitment to human rights and the struggle for our land and freedom. As Ukrainians, we should stand in solidarity not with the oppressors, but with those who suffer and resist oppression.

We strongly oppose the assimilation by some politicians of Western military aid to Ukraine and Israel. Ukraine is not occupying the territories of other peoples, but fighting against Russian occupation, and international aid therefore serves a just cause and the protection of international law. Israel has occupied and annexed Palestinian and Syrian territories, and Western aid to it confirms an unjust order and demonstrates a double standard in relation to international law.

We oppose the new wave of Islamophobia, such as the brutal murder of a 6-year-old Palestinian American child and the attack on his family in Illinois, USA, as well as the equation of any criticism of Israel with anti-Semitism. At the same time, we oppose holding all Jews worldwide responsible for the policies of the State of Israel, and condemn anti-Semitic violence such as the mob attack on the plane in Dagestan, Russia. We also reject the revival of the "war on terror" rhetoric used by the US and the EU to justify war crimes and violations of international law that have undermined the international security system, caused countless deaths, and which has been borrowed by other states, notably Russia for the war in Chechnya and China for the genocide of the Uighurs. Today, Israel is using it to carry out ethnic cleansing.

Call for action

We urge the implementation of the ceasefire call put forward by the UN General Assembly resolution.

We call on the Israeli government to immediately cease attacks on civilians and to provide humanitarian aid; we insist on the immediate and indefinite lifting of the siege of Gaza and on an urgent relief operation to restore civilian infrastructure. We also call on the Israeli government to end the occupation and recognize the right of displaced Palestinians to return to their lands.

We call on the Ukrainian government to condemn the use of state-sanctioned terror and the humanitarian blockade against the civilian population of Gaza, and to reaffirm the right of the Palestinian people to self-determination. We also call on the Ukrainian government to condemn the deliberate aggression against Palestinians in the occupied West Bank.

We call on the international media to stop pitting Palestinians and Ukrainians against each other, where hierarchies of suffering perpetuate racist rhetoric and dehumanize those under attack.

We have seen the world unite in solidarity for the Ukrainian people, and we call on everyone to do the same for the Palestinian people.

==============================

En castellano.

Nosotros, investigadores ucranianos, artistas, activistas políticos y sindicales y miembros de la sociedad civil, nos solidarizamos con el pueblo de Palestina que, durante 75 años, ha soportado y resistido la ocupación militar israelí, la separación, la violencia colonial, la limpieza étnica, el despojo de tierras y el apartheid. Escribimos esta carta de pueblo a pueblo. El discurso dominante a nivel gubernamental e incluso entre los grupos de solidaridad que apoyan las luchas de ucranianos y palestinos suele crear separaciones. Con esta carta, rechazamos estas divisiones y afirmamos nuestra solidaridad con todos los que están oprimidos y luchan por la libertad.

Como activistas comprometidos con la libertad, los derechos humanos, la democracia y la justicia social, y reconociendo plenamente las diferencias de poder, condenamos enérgicamente los ataques contra la población civil, ya sean israelíes atacados por Hamás o palestinos atacados por las fuerzas de ocupación israelíes y las bandas armadas de colonos. Atacar deliberadamente a civiles es un crimen de guerra. Sin embargo, esto no justifica el castigo colectivo del pueblo palestino, la identificación de todos los residentes de Gaza con Hamás y el uso indiscriminado del término "terrorismo" aplicado a toda la resistencia palestina. Tampoco justifica la continuación de la ocupación. Haciéndonos eco de numerosas resoluciones de las Naciones Unidas, sabemos que no habrá paz duradera sin justicia para el pueblo palestino.

El 7 de octubre fuimos testigos de la violencia de Hamás contra civiles en Israel, un suceso que ahora muchos señalan para demonizar y deshumanizar a la resistencia palestina en su conjunto. Hamás, una organización islamista reaccionaria, debe considerarse en un contexto histórico más amplio y en el contexto de la usurpación de tierras palestinas por parte de Israel durante décadas, mucho antes de que surgiera la organización a finales de la década de 1980. Durante la Nakba ("catástrofe") de 1948, más de 700.000 palestinos fueron brutalmente expulsados de sus hogares y pueblos enteros fueron masacrados y destruidos. Desde su creación, Israel nunca ha cesado su expansión colonial. Los palestinos se han visto obligados a exiliarse, fragmentados y administrados bajo distintos regímenes. Algunos de ellos son ciudadanos israelíes, víctimas de discriminación estructural y racismo. Los que viven en la Cisjordania ocupada están sometidos al apartheid bajo décadas de control militar israelí. Los habitantes de la Franja de Gaza sufren el bloqueo impuesto por Israel desde 2006, que restringe la circulación de personas y mercancías, lo que provoca un aumento de la pobreza y las privaciones.

Desde el 7 de octubre y en el momento de redactar este informe, más de 8.500 personas han muerto en la Franja de Gaza. Las mujeres y los niños representan más del 62% de las víctimas, mientras que más de 21.048 personas han resultado heridas. En los últimos días, Israel ha bombardeado escuelas, zonas residenciales, la iglesia ortodoxa griega y varios hospitales. Israel también ha cortado el suministro de agua, electricidad y combustible en la Franja de Gaza. Hay una grave escasez de alimentos y medicinas, lo que ha provocado el colapso total del sistema sanitario.

La mayoría de los medios de comunicación occidentales e israelíes justifican estas muertes como meros daños colaterales en la lucha contra Hamás, pero guardan silencio cuando se trata de los civiles palestinos atacados y asesinados en la Cisjordania ocupada. Sólo desde principios de 2023, y antes del 7 de octubre, el número de muertos en el lado palestino ya había ascendido a 227. Desde el 7 de octubre, 121 civiles palestinos han sido asesinados en la Cisjordania ocupada. Actualmente hay más de 10.000 presos políticos palestinos en cárceles israelíes. Una paz y una justicia duraderas sólo son posibles con el fin de la actual ocupación. Los palestinos tienen derecho a la autodeterminación y a la resistencia contra la ocupación israelí, igual que los ucranianos tienen derecho a resistir la invasión rusa.

Nuestra solidaridad surge de un sentimiento de rabia ante la injusticia y de profundo dolor por los efectos devastadores de la ocupación, el bombardeo de infraestructuras civiles y el bloqueo humanitario que hemos sufrido en nuestro país de origen. Partes de Ucrania llevan ocupadas desde 2014, y la comunidad internacional no detuvo la agresión rusa entonces, ignorando la naturaleza imperial y colonial de la violencia armada, que en consecuencia se intensificó el 24 de febrero de 2022. Los civiles de Ucrania son bombardeados todos los días, en sus casas, en los hospitales, en las paradas de autobús, en las colas del pan. Como consecuencia de la ocupación rusa, miles de personas en Ucrania viven sin acceso a agua, electricidad o calefacción, y son los grupos más vulnerables los más afectados por la destrucción de infraestructuras esenciales. Durante los meses de asedio y bombardeo intensivo de Marioupol, no hubo ningún corredor humanitario. Al ver a los israelíes atacar infraestructuras civiles en Gaza, el bloqueo humanitario y la ocupación israelíes del territorio resuenan dolorosamente en nosotros. Desde este lugar de dolor, experiencia y solidaridad, hacemos un llamamiento a nuestros compatriotas ucranianos de todo el mundo y a todos los pueblos para que alcen sus voces en apoyo del pueblo palestino y condenen la actual limpieza étnica masiva israelí.

Rechazamos las declaraciones del gobierno ucraniano expresando su apoyo incondicional a las acciones militares de Israel, y consideramos que los llamamientos del Ministerio de Asuntos Exteriores ucraniano para evitar víctimas civiles son tardíos e insuficientes. Esta postura representa un retroceso en el apoyo a los derechos palestinos y la condena de la ocupación israelí que Ucrania ha seguido durante décadas, incluso votando en la ONU.  Conscientes del razonamiento geopolítico pragmático que subyace a la decisión de Ucrania de hacerse eco de los aliados occidentales de los que dependemos para nuestra supervivencia, consideramos que el actual apoyo a Israel y el rechazo del derecho de los palestinos a la autodeterminación están reñidos con el propio compromiso de Ucrania con los derechos humanos y la lucha por nuestra tierra y nuestra libertad. Como ucranianos, no debemos solidarizarnos con los opresores, sino con quienes sufren y resisten la opresión.

Nos oponemos firmemente a que algunos políticos equiparen la ayuda militar occidental con Ucrania e Israel. Ucrania no está ocupando territorios de otros pueblos, sino que lucha contra la ocupación rusa, por lo que la ayuda internacional sirve a una causa justa y a la protección del derecho internacional. Israel ha ocupado y anexionado territorios palestinos y sirios, y la ayuda occidental a este país confirma un orden injusto y demuestra un doble rasero en relación con el derecho internacional.

Nos oponemos a la nueva ola de islamofobia, como el brutal asesinato de un niño palestino-estadounidense de 6 años y el ataque a su familia en Illinois (Estados Unidos), y a la equiparación de cualquier crítica a Israel con el antisemitismo. Al mismo tiempo, nos oponemos a que se responsabilice a todos los judíos del mundo de las políticas del Estado de Israel y condenamos la violencia antisemita, como el ataque de la turba contra el avión en Daguestán (Rusia). También rechazamos el resurgimiento de la retórica de la "guerra contra el terror" utilizada por EE.UU. y la UE para justificar crímenes de guerra y violaciones del derecho internacional que han socavado el sistema de seguridad internacional y causado innumerables muertes, y que ha sido tomada prestada por otros Estados, en particular Rusia para la guerra de Chechenia y China para el genocidio de los uigures. Hoy, Israel la utiliza para llevar a cabo una limpieza étnica.

Llamamiento a la acción

Instamos a que se aplique el llamamiento al alto el fuego formulado en la resolución de la Asamblea General de las Naciones Unidas.

Pedimos al gobierno israelí que cese inmediatamente los ataques contra civiles y que proporcione ayuda humanitaria; insistimos en el levantamiento inmediato e indefinido del asedio a Gaza y en una operación urgente de ayuda para restaurar la infraestructura civil. También pedimos al gobierno israelí que ponga fin a la ocupación y reconozca el derecho de los palestinos desplazados a regresar a sus tierras.

Pedimos al gobierno ucraniano que condene el uso del terror sancionado por el Estado y el bloqueo humanitario contra la población civil de Gaza y que reafirme el derecho del pueblo palestino a la autodeterminación. También pedimos al gobierno ucraniano que condene la agresión deliberada contra los palestinos en la Cisjordania ocupada.

Pedimos a los medios de comunicación internacionales que dejen de enfrentar a palestinos y ucranianos, donde las jerarquías del sufrimiento perpetúan la retórica racista y deshumanizan a los agredidos.

Hemos visto al mundo unirse en solidaridad con el pueblo ucraniano y pedimos a todos que hagan lo mismo por el pueblo palestino.
==========================

Signatures (as of 2023/11/02)

  1. Volodymyr Artiukh, researcher
  2. Levon Azizian, human rights lawyer
  3. Diana Azzuz, artist, musician
  4. Taras Bilous, editor
  5. Oksana Briukhovetska, artist, researcher, University of Michigan
  6. Artem Chapeye, writer
  7. Valentyn Dolhochub, researcher, soldier
  8. Nataliya Gumenyuk, journalist
  9. John-Paul Himka, professor emeritus, University of Alberta
  10. Karina Al Khmuz, biomedical engineer programmer
  11. Yuliia Kishchuk, researcher
  12. Amina Ktefan, fashion influencer, digital creator
  13. Svitlana Matviyenko, media scholar, SFU; Associate Director of Digital Democracies Institute
  14. Maria Mayerchyk, scholar
  15. Vitalii Pavliuk, writer, translator
  16. Sashko Protyah, filmmaker, volunteer
  17. Oleksiy Radynski, filmmaker
  18. Mykola Ridnyi, artist and filmmaker
  19. Daria Saburova, researcher, activist
  20. Alexander Skyba, labour activist
  21. Darya Tsymbalyuk, researcher
  22. Nelia Vakhovska, translator
  23. Yuliya Yurchenko, researcher, translator, activist
  24. Iryna Zamuruieva, ecofeminist researcher, artist, climate & land policy project manager
  25. Alisha Andani, history of art student
  26. Daša Anosova, curator, researcher, UCL SSEES
  27. Lilya Badekha, activist, culturologist, social media manager of the Spilne journal
  28. Anastasia Bobrova, researcher
  29. Anastasiia Bobrovska, dj, activist, digital strategy consultant
  30. Mariana Bodnaruk, researcher
  31. Yuriy Boyko, researcher, scientific assistant
  32. Vladislava Chepurko
  33. Daria Demia, artist
  34. Olena Dmytryk, researcher
  35. Olha Dobrovolska, teacher, culture researcher
  36. Svitlana Dolbysheva, artist, filmmaker
  37. Hanna Dosenko, anthropologist
  38. Vitalii Dudin, activist of NGO ‘Sotsialnyi Rukh’
  39. Oksana Dutchak, sociologist
  40. Nastya Dzyuban, choreographer and performer
  41. Kateryna Farbar, journalist
  42. Taras Gembik, culture worker, co-organizer of SDK Slonecznik at Musuem of Modern Art in Warsaw
  43. Anna Greszta researcher, co-founder of Collect4Ukraine
  44. Olenka Gu, sociologist
  45. Tetiana Hanzha, documentary film director
  46. Andrii Hulianytskyi, researcher
  47. Serhii Ishchenko, journalist
  48. Hanna Karpishena
  49. Milena Khomchenko, curator and writer, chief editor of SONIAKH digest
  50. Daria Khrystych, researcher, activist
  51. Amira Khussein, fashion business manager
  52. Kyrylo Klymenko, historian
  53. Lyuba Knorozok, producer, documentary filmmaker
  54. Oleksandra Kokhan, researcher
  55. Vladyslav Kononok, project manager
  56. Mariia Kosenko, translator
  57. Olga Kostyrko, independent researcher, activist, editor
  58. Iaroslav Kovalchuk, PhD Candidate, historian
  59. Anna Kovtoniuk, software developer
  60. Dmytro Kozak, PhD candidate, anthropologist
  61. Ruslana Koziienko, PhD candidate, social anthropologist
  62. Yustyna Kravchuk, cultural worker, translator
  63. Yulia Krivich, artist, co-organizer of SDK Slonecznik at Museum of Modern Art in Warsaw, PhD fellow at Academy of Arts in Krakow, Poland
  64. Amir Ktefan, personal translator and voice over artist
  65. Olexii Kuchanskyi, researcher, film programmer
  66. Veronika Kulak, student of business economics
  67. Yuliia Kulish, researcher
  68. Kateryna Lysovenko, artist
  69. Kostiantyn Maleoniuk, activist
  70. Daryna Mamaisur, filmmaker, visual artist, researcher
  71. Daniil Marchenko, bike messenger, cook
  72. Anastasia Marusii, art historian
  73. Mykyta Mikhalkov, student, volunteer
  74. Andrii Myroshnychenko, cultural manager and translator
  75. Pavlo Molochko, signaller in the AFoU
  76. Andriy Movchan, publicist
  77. Serhii Movchan, left activist, volunteer
  78. Zarina Netovkina
  79. Zhanna Ohanesian, researcher, humanitarian worker
  80. Kateryna Olieshko, artist, activist, creative producer
  81. Olga Papash, researcher, producer, volunteer
  82. Anton Parambul, soldier
  83. Mariia Pastukh, activist, head of Ukraine solidarity collective “Vsesvit”
  84. Valerii Petrov, game maker
  85. Julie Poly, artist
  86. Mariia Ponomarova, film director, creative producer
  87. Zakhar Popovych, activist
  88. Nina Potarska, researcher
  89. Dariia Puhach, computer linguist
  90. Olha Pylypenko, art manager
  91. Anna Rebrii, journalist, PhD student, activist
  92. Maksym Romanenko, doctor
  93. Marta Romankiv, artist, researcher, PhD fellow at Academy of Fine Arts in Gdansk
  94. Betya Roytburd, artist, organizer, curator
  95. Kseniia Rybak, researcher
  96. Bohdana Rybenchuk
  97. Mariia Salan, artist
  98. Abdula Sarkhan, digital artist
  99. Yulia Serdyukova, film producer
  100. Mariia Shynkarenko, researcher
  101. Maria Sonevytsky, professor, researcher
  102. Veronika Stancheva, psychologist
  103. Vladyslav Starodubtsev, historian
  104. Oleksandr Svitych, researcher
  105. Olena Syrbu, researcher, cultural worker
  106. Nast’ey Teor, graphic artist and designer
  107. Natasha Tseliuba, feminist, activist, artist, curator
  108. Dr. Nataliya Tchermalykh, University of Geneva
  109. Marharyta Tokarieva researcher, filmmaker
  110. Leo Trotsenko, artist
  111. Viacheslav Tsyba, philosopher, translator, editor
  112. Elen Udud
  113. Tetiana Usova, translator, filmmaker
  114. Kateryna Volochniuk, researcher
  115. Valeriia Voronova fashion influencer, digital creator, interior designer
  116. Bogdana Yakovenko, photographer, activist, volunteer
  117. Mariana Yaremchyshyna, culture worker, activist
  118. Aisha Yusupova, psychologist, creator
  119. Fattukh Zhalal, student of international economic relations
  120. Roma Zimenko, humanitarian worker
  121. Yevheniia Stepko, editor
  122. Oksana Karpovych, filmmaker
  123. Rita Adel, research analyst

The list of signatures will be updated gradually

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.