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Billet de blog 30 septembre 2012

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Venezuela élections : candidature ouvrière d'Orlando Chirino

Manifeste international en soutien à la candidature ouvrière d'Orlando Chirino à l'élection présidentielle de VenezuelaL'élection présidentielle aura lieu au Venezuela le 7 octobre 2012. Ils se présentent, d'une part, l'actuel président Hugo Chávez, du PSUV, et, d'autre part, Henrique Capriles, candidat de la MUD (Coalition de l'Unité démocratique), représentant des forces de la droite traditionnelle.Mais, encore que moins connue, il y a aussi une troisième option: c'est la candidature présidentielle du dirigeant ouvrier Orlando Chirino, au nom du PSL (Parti Socialisme et Liberté). Il s'agit d'une candidature qui lève l'étendard de l'indépendance politique des travailleurs, c'est-à-dire, sans des pactes ni des accords avec les patrons nationaux ou des étrangers, et au nom du véritable socialisme.

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Manifeste international en soutien à la candidature ouvrière d'Orlando Chirino à l'élection présidentielle de Venezuela

L'élection présidentielle aura lieu au Venezuela le 7 octobre 2012. Ils se présentent, d'une part, l'actuel président Hugo Chávez, du PSUV, et, d'autre part, Henrique Capriles, candidat de la MUD (Coalition de l'Unité démocratique), représentant des forces de la droite traditionnelle.

Mais, encore que moins connue, il y a aussi une troisième option: c'est la candidature présidentielle du dirigeant ouvrier Orlando Chirino, au nom du PSL (Parti Socialisme et Liberté). Il s'agit d'une candidature qui lève l'étendard de l'indépendance politique des travailleurs, c'est-à-dire, sans des pactes ni des accords avec les patrons nationaux ou des étrangers, et au nom du véritable socialisme.

Pour de nombreux travailleurs, jeunes, militants anti-impérialistes et de gauche d'autres pays qui, pendant longtemps, ont écouté les critiques de Chávez contre "l'empire" en nom du soi-disant Socialisme du Siècle XXI, la candidature d'Orlando Chirino peut sembler une erreur ou une action douteuse. Ces doutes sont encouragées dès secteurs du chavisme en accusant le camarade Chirino de "divisionniste" et de "servir" au candidat de la droite pro-américaine Henrique Capriles et en disant qu'il existe le danger de «d'un retour au pouvoir de la droite putschiste". Cet argument a été aussi utilisé, à plusieurs reprises, par le gouvernement chaviste contre tous ceux qui sont en désaccord avec sa politique et qui ont lutté par leurs justes revendications. De cette façon, ce gouvernement réaffirme son caractère autoritaire.

Nous comprenons les doutes que des honnêtes camarades puissent avoir sur la candidature d'Orlando Chirino, mais nous ne les partageons pas. Nous voulons répondre ces doutes en montrant aux camarades anti-impérialistes et de gauche quelle est la réalité de Venezuela. Le gouvernement de Chávez ne marche pas vers aucun socialisme et, s'il y a quelque possibilité que, par le vote, les vieux politiques patronaux et pro-américains (qu'ont été les putschistes d'avril de 2002) reviennent au pouvoir, c'est leur responsabilité. D'abord, parce que le propre président Chávez a amnistié aux putschistes quand le peuple voulait leur punition. Et surtout, parce que pendant les 13 années de gouvernement, il n'a pas accompli la promesse de résoudre les problèmes des travailleurs et du peuple de Venezuela.

Le gouvernement de Chávez ne conduit pas à aucun socialisme

La triste vérité consiste en que Chávez fait des discours contre le "empire" mais il a pactisé avec les multinationales du pétrole par moyen des entreprises mixtes. Le gouvernement est associé à Chevron, à Mitsubishi, à Total, à Repsol, à Petrobras, à des entreprises norvégiennes, russes et chinoises.

Chavez critique l'"empire", mais le mois d'avril du 2011 a livré à exilé colombien Joaquín Pérez Becerra au gouvernement pro-américain de Juan Manuel Santos, de la Colombie, sans respecter aucune législation internationale. Il s'agit d'une scandaleuse violation des droits humains qui a provoqué la répudiation généralisée de larges secteurs de la gauche mondiale, y compris de nombreux de sympathisants du chavisme.

Le gouvernement Chavez se proclame de gauche, populaire et démocratique, mais il refuse de soutenir les révolutions des peuples arabes contre leurs dictateurs. Il arrive au comble de défendre les dictatures génocides comme celle de Kadhafi, de la Libye, ou celle de Bacher À l'Assad, de la Syrie, en leur qualifiant de "gouvernements anti-impérialistes".

Le gouvernement Chavez se proclame "ouvriériste", mais il ne respecte pas les conventions collectives des travailleurs, en ignorant, souvent, le droit de grève. Il ne respecte pas l'autonomie syndicale, il accuse les travailleurs de l'État, que font des grèves, de "contre-révolutionnaires" et il criminalise la protestation syndicale. Le dirigeant syndical Rubén González, par exemple, a été emprisonné plus d'un an parce qu'il a dirigé une grève.

Le gouvernement vénézuélien a mis en œuvre des dures mesures d'austérité depuis 2008, qui comprend l'augmentation d'un tiers de l'Impôt à la Valeur Ajoutée, la congélation des conventions collectives, la libération des prix de la plupart des aliments et la dévaluation de la monnaie en 100%. Selon l'Institut National de Statistique, en 1998 l'ensemble de la bourgeoisie s'est approprié du 36,2% de la richesse produite, contre le 39,7% en mains de l'ensemble des salariés; en 2008 cette proportion a changé en faveur des patrons, qu'ils sont passés à s'approprier du 48,8% de la richesse produite face aux 32,8 % des travailleurs salariés.

Chávez dénonce "le capitalisme" et il prétend «construire le socialisme", mais le secteur privée de l'économie a augmenté, dans son ensemble, face au secteur public. Selon le BCV, en 1998 le secteur privé apportait le 65% du PIB, alors que le secteur public produisait le 34,8%. Dans le 2009, le secteur privé représentait le 70,9% du PIB, et le secteur public s'est réduit aux 29,1%. La banque, le commerce et le secteur des télécommunications sont les secteurs bourgeois plus favorisés par le gouvernement chaviste. Les télécommunications sont fortement pénétrées par le capital transnational et portent plus de trois ans avec une croissance continue. Pour leur part, les profits de la banque se sont situés en 2011 en 14.490 millions bolivars (quelques 3.369 millions de dollars), une croissance de 92,3% par rapport aux bénéfices obtenus l'année antérieur. Il n'y a pas de "construction du socialisme" avec Chevron, Ford, Mitsubishi ou les banquiers privés, et avec des attaques aux salaires.

Pour ces raisons, au Venezuela, il y a de plus en plus des protestations syndicales et des revendications sociales contre la manque de logement, d'électricité ou par le terre. Les programmes gouvernementaux (missions) tels comme ceux de santé (Barrio Adentro), qu'ont été une conquête du peuple, ne sont jamais passé d'une assistance primaire et, en plus, ils se sont détérioré par la manque des fonds et de la corruption. En même temps, il n'y a eu jamais de plus grand budget pour les hôpitaux et le système de santé. C'est pourquoi il y a des protestations des infirmières et les travailleurs de la santé.

Encore une fois, comme au Nicaragua dans les années 80 avec les sandinistes au pouvoir, les projets "nationaux et populaires" échouent à nouveau à cause des entreprises mixtes et les pactes et les accords avec la bourgeoisie. Au Nicaragua ces projets furent soutenus par Fidel Castro et la direction du Parti Communiste du Cuba, comme maintenant ils soutiennent à Chávez. Ces projets parlent beaucoup de socialisme, mais ils finissent avec des pactes avec les multinationales, les patrons, les militaires et les bureaucraties syndicales.

La candidature de Capriles n'est pas non plus une sortie politique pour les travailleurs

Les politiques anti-ouvrières, ainsi que les continus affaires de corruption, ont provoqué l'éloignement et la déception entre les travailleurs et les secteurs du peuple face au gouvernement de Chávez. C'est pourquoi il y a aujourd'hui des secteurs populaires et des ouvriers que, fatigués du chavisme, pourraient prendre le chemin erroné de voter à Capriles.

Mais, ni Capriles, de la MUD, ni la vieille bourgeoisie pro-américaine du Venezuela ne sont pas une sortie politique parce qu'ils cherchent retourner au pouvoir à nouveau pour s'en profiter en tant qu'agents directs de l'impérialisme. Capriles et les vieux politiciens patronaux cherchent capitaliser le mécontent populaire et la perte d'expectatives en Chávez de millions de vénézuéliens, pour canaliser un "vote de châtiment " à leur faveur. Comme ce fut le cas lors des élections législatives du 2010, lorsque des secteurs populaires ont donnés des milliers de votes, de façon erronée, à la droite de la MUD, qui remportait un vote majoritaire face au PSUV de Chávez.

Nous refusons catégoriquement le vote à Capriles et à la MUD. Cela représente voter à une autre variante politique capitaliste pro-américain que continuera à exploiter les travailleurs, comme ils ont déjà fait dans les départements qu'ils gouvernent depuis de longues années (Miranda, Zulia, Carabobo, etc.). Leur programme consiste en livrer le pétrole vénézuélien aux poulpes internationaux et aux défenseurs des grands patrons nationaux et étrangers. Nous nous souvenons des antérieurs gouvernements de Carlos Andrés Pérez, de Lusinchi ou de Caldera. Rien de nouveau pour les travailleurs et le peuple.

La classe ouvrière, la jeunesse et les secteurs populaires de Venezuela ont besoin d'une alternative politique véritablement de gauche et socialiste pour éviter la frustration du processus révolutionnaire ouvert par le soulèvement populaire du Caracazo de 1989 et leurs aspirations d'un changement fondamentale. Des millions de travailleurs ont cru que la politique de Chávez serait la réponse à leurs légitimes aspirations de changement véritablement anti-impérialiste et socialiste. Mais, il y a le danger d'une nouvelle frustration. C'est pourquoi, il est arrivé l'heure que les travailleurs et le peuple vénézuélien continuent leur lutte pour modifier et renforcer une nouvelle alternative politique socialiste et des travailleurs. C'est le drapeau qui lève la candidature ouvrière d'Orlando Chirino.

Nous appelons à voter pour Orlando Chirino

Orlando Chirino est un dirigeant ouvrier vénézuélien avec une longue expérience et qui a été protagoniste du processus de luttes et de transformations qui a vécu le Venezuela depuis 1989. Il a été en première ligne dans la lutte contre le coup et le sabotage pétrolier pro-impérialiste des années 2002-2003, et son action a été reconnue par les travailleurs et par le gouvernement lui même.

Chirino, avec le courant syndical CCURA (Courant Classiste, Unitaire, Révolutionnaire et Autonome), a assumé depuis 2006 la défense de l'autonomie syndicale dans l'Union Nationale de Travailleurs, qui a été ensuite divisée par le gouvernement. Plus tard, il a refusé de soutenir la Réforme Constitutionnelle à cause de son contenu antidémocratique et capitaliste et il a été licencié illégalement de son lieu de travail à PDVSA (entreprise pétrolière de l'état vénézuélien) comme représailles politiques,. Il s'est prononcé contre le plan d'austérité économique dessiné et exécuté par le gouvernement national pour faire face aux effets de la crise économique mondiale et il a pris le mot d'ordre des travailleurs et la jeunesse grecque, des miniers espagnols, des indignés et de millions de travailleurs du monde entier: "Que les capitalistes paient la crise et pas les travailleurs". Chirino a été toujours à coté des luttes des travailleurs et des secteurs populaires par leurs revendications et contre la politique anti-ouvrière du gouvernement de Chávez.

Chirino, avec le PSL, a soutenu avec courage les révolutions des peuples arabes et il a dénoncé les massacres perpétrés par le dictateur syrien À l'Assad, tandis que le gouvernement vénézuélien lui donne appui.

La candidature de Chirino, soutenu par le Parti Socialisme et Liberté (PSL), est la seule alternative de gauche, dans les élections présidentielles vénézuéliennes, qui a des liens avec les luttes sociales, qui est engagée avec les droits des travailleurs et les secteurs populaires, et qui représente la continuité des luttes menées par le peuple vénézuélien pour la construction d'une société véritablement socialiste. Elle est l'unique candidature que, dans l'actuel scenario électoral, pose la récupération de la souveraineté sur le pétrole et le gaz et l'élimination des contrats avec des entreprises mixtes de telle sorte le pétrole soit 100% vénézuélien et leurs bénéfices soient utilisés pour donner des salaires, du travail, de la santé, de l'éducation et des logements au peuple vénézuélien. Aussi, elle est l'unique candidature que défend: la pleine indépendance politique face aux gouvernements des puissances économiques; un salaire minime égal au panier basique; l'arrêt du paiement de la dette externe; l'annulation des accords de libre-échange et des traités contre le double tribut souscrits par le Venezuela; la nationalisation de la banque et des multinationales sous le contrôle des travailleurs; une réforme agraire qui garantisse la terre aux paysans; la reconnaissance des territoires indigènes et la récupération des organisations syndicales pour qu'elles deviennent des instruments de lutte de la classe travailleuse, avec autonomie des gouvernements et des patrons et sans bureaucratie syndicale d'aucun type ni couleur.

Elle est l'unique candidature qui manifeste la solidarité avec les peuples en lutte; qu'il dénonce la politique de Chávez de livrer des combattants au gouvernement colombien ; qui se solidarise avec la lutte du peuple de la Syrie contre la dictature et qui soutient le processus de la révolution arabe. Elle est l'unique candidature qui manifeste que le moment est arrivé de que les travailleurs doivent gouverner.

Le vote à Orlando Chirino et le soutien à sa campagne, avec le Parti Socialisme et Liberté, contribuera à renforcer la construction d'une alternative politique socialiste révolutionnaire, sans des patrons ni bureaucrates syndicaux, qui redoublera les efforts pour soutenir les luttes et les revendications ouvrières, des étudiants et populaires contre les plans d'austérité capitalistes. C'est la seule candidature veut ressembler à tous les travailleurs, jeunes, paysans, secteurs populaires et lutteurs de gauche que, fatigués de fausses promesses, veuillent avoir une organisation politique réellement de lutte, démocratique et socialiste

Par toutes ces raisons, nous soutenons la candidature présidentielle d'Orlando Chirino et nous appelons au peuple vénézuélien à voter par cette option le 7 octobre prochain. Et nous appelons aussi aux dirigeants syndicaux, estudiantins, populaires, intellectuels, anti-impérialistes et de la gauche mondiale à s'adhérer et donner support à cette candidature indépendante, ouvrier et socialiste.

Les membres du Comité de Liaison Internationale (CEI): Lutte internationaliste (État espagnol) et Front Ouvrier (Turquie)

Parti Ouvrier Socialiste (Mexique)

Unité Internationale des Travailleurs- Quatrième International (UIT-CI)

Signatures d'appui dans les rangs des internationalistes, voir ICI.

 Et, l'excellent article "Un antimodèle à Gauche ?" ICI Par Marc Saint-Upéry, essayiste et traducteur.

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