Sarkozy , Hortefeux et l’ineffable Lefebvre, stigmatisent les «étrangers», les Roms et les gens du voyage, les voleurs de poules et instillent dans l’inconscient collectif la fable selon laquelle «tous nos problèmes viendraient de ces étrangers qui peuplent nos prisons, prennent en otage des quartiers entiers de nos cités populaires et se livrent sans vergogne et sous nos yeux aux pires trafics et n‘hésitent pas à s‘en prendre manu militari à nos forces de l‘ordre».
Pour faire face à ces menaces qui risquent d’engloutir ce qui nous reste de démocratie, les solutions de base, selon eux, s’imposent d’elles mêmes, au premier rang desquelles la déchéance de la nationalité pour les français d’origine étrangère et la reconduite à la frontière pour les étrangers pure souche !
Questionnée par la presse, la nouvelle prêtresse de l’extrême droite, adoubée par son papa déclinant et bientôt chargée de distribuer les bons et mauvais points de xénophobie, se contente de jouer les blondes et de n’accorder à ces pompiers incendiaires qu’un maigre: «peuvent mieux faire».
Non convaincue par les gesticulations de nos plus éminents responsables politiques, elle appuie là où ça fait mal et en profite pour souligner, qu’après tout, aucun Français ne serait hostile à la mise en œuvre d’une «période de probation» limitée dans le temps et servant à démontrer que leurs bénéficiaires seraient dignes d’obtenir à titre définitif la nationalité française dès lors qu’ils auraient fait la preuve qu’ils avaient bien intégré nos règles de vie, notre langue, nos lois et coutumes.
Déjà, les partisans de la bienpensance poussent des cris d’orfraies et dénoncent avec vigueur le caractère inconstitutionnel d’une telle période de probation préconisée par Marine Le Pen ainsi que les conséquences d’une précarité de situations dommageable qu’ouvriraient la possibilité de déchéance suggérée par Sarkozy et les siens.
A ce débat, totalement préfabriqué car essentiellement destiné à déloger de la Une des journaux et magazines la sinistre affaire Bettencourt-Woerth-Sarkozy, il manquait la cerise sur le gâteau.
C’est le Figaro qui cette fois s’y colle en publiant les résultats d’un sondage IFOP dont les éléments constitueraient selon cet organe de presse un véritable «plébiscite aux mesures UMP» !
Plus de 70% d’opinions favorables aux mesures préconisées ! Un tel score devrait clore le débat, la cause est entendue et les partis de gauche, rétifs à toute réflexion nouvelle sur le sujet, n’ont qu’à mesurer l’écart qui se creuse d’avec leur électorat traditionnel…..
Les rappels aux principes constitutionnels de Badinter, le coup de gueule d’un Rocard, d’habitude moins regardant au soutien d’un Président qui lui rend bien; rien n’y fait.
Même la mise en garde de la Commission Européenne rappelant que les populations des pays membres sont libres de voyager et s’installer sur tout le territoire européen, même cela ne pourra empêcher le train, de la «réforme sarkozienne» en cours, d’avancer.
Il faut changer la loi ? Changeons la ! Il faut changer la Constitution ? Modifions la !
Quand le renard est dans le poulailler, aucun appel à la raison ne peut le contraindre
Et quand bien même le Conseil Constitutionnel venait à censurer une loi foutraque votée dans l’urgence d’une instrumentalisation des peurs exacerbées par la dérive de faits-divers complaisamment étalés dans nos medias, et bien même là, le but réel serait atteint : faire croire que tout a été mis en œuvre pour rassurer la population, lui redonner un «sentiment de sécurité» et que si la loi n’a pas pu être votée, c’est de la faute exclusive de tous ces irresponsables de la gauche caviar qui ne connaît rien, c’est bien connu, aux problèmes des banlieues en général et de la sécurité des Français en particulier.
Oubliés les ratés manifestes d’une politique exclusivement répressive, oubliées les nombreuse lois de circonstance rarement appliquées, oubliée la désagrégation programmée des services publics, oublié le fait que malgré une longue période d’autorité sans partage Sarkozy ne pourra présenter un bilan satisfaisant.
Ce ne sera pas lui le responsable, il saura désigner les vrais coupables qui auront saboté son action !
Morin ( le philosophe, pas le sinistre de la Défense..) l'avait déjà qualifié de "redoutable stratège"....
Si Sartre avait « les Mains Sales », Sarkozy lui, aura les mains propres. Et en avant pour 2012 !