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Billet de blog 11 février 2011

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Egypte : le dessous des cartes

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Contrairement à ce que tout le monde attendait, Moubarak n'est pas parti hier au soir malgré les epoirs suscités par l'anonce de sa prochaine allocution en début d'après-midi et surtout malgré l'annonce faite par Obama qui en début de soirée annonçait qu'une page de l'Histoire allait se tourner.

Pour une fois, les espérancesde la rue égyptienne et celles de la Maison Blance étaient à l'unisson. Et ce soir, c'est la liesse populaire ! Réjouissons nous de cette convergence démocratique.

D'aucuns verront dans cette nouvelle configuration des intérêts, la preuve d'un réel changement dû à l'élection d'un nouveau Président en Amérique. Est-ce si sûr ?

Certains observateurs ne manqueront pas de rapprocher des faits majeurs, connus de tous, mais aujourd'hui non mis en pespectve.

Citons en quelques uns:

  • les ressources énergétiques fossiles exploitatbles vont bientôt décroitre en volume, tant du fait de leur raréfaction naturelle que de l'accélération des besoins exprimés par les économies émergentes.

  • Les solutions alternatives ne sont pas encoe à même de se substituer à performances et coûts constants aux sources fossiles actuelles.

Ces deux facteurs conduisent à accélérer les recherches et le développement de ressources nouvelles (éolien, ressources marémotrices, ITER, énergie de la houle, hydro et géothermie, moteurs électriques, etc) qui, compte tenu de la croissance prévue de la population et de sa demande, se révèleront insuffisantes.

Ces quelques facteurs vont conduire dans un avenir proche les importateurs d'énergie à sécuriser par tous moyens leurs sources d'approvisionnement.

Déjà de formidables batailles ont été engagées autour des énormes ressources iraniennes de gaz et de pétrole destinées dans leur quasi totalité à la Chine à l'occasion de contrats signés au nez et à la barbe des puissances occidentales, comme celles du Soudan, malgré ou grace aux embargos qui les frappaient.

On mesure donc tout l'intérêt qu'il y a pour les puissances occidentales et notamment les USA à mettre la main sur des ressources fossiles nouvelles susceptibles d'être exploitées dans des condiions economiques de rentabilité acceptables dès lors que les champs pétrolifères sont sécurisés.

Refaire le coup de Georges W Bus et Dick Cheney pour mettre la main sur les réserves constatées en Irak, n'est plus dans les capacités militaies des armées US embourbées en Irak et en Afghanistan, reste donc la voie diplomatique. Et c'est là que Obama se révèle un personnage hors pair !

La succession de crises dans le monde arabe, la fuite honteuse de Ben Ali en Tunisie, donne ccasion au Département d'Etat US de donner là toute sa mesure et de prouver au peuple américain que la sauvegarde de ses inérêts stratégiques est mieux assurée par les Démorates que par les Républicains.

Il ne fait guère de doute que si Obama pousse de façon manifeste Moubarak dehors et donne le sentiment de coller aux aspirations de liberté du peuple egyptien, c'est qu'à ses yeux, il y a vraiment urgence politique et économique à précipiter les conditions de sérieux progrès dans le conflit israélo-palestinien.

En favorisant la démocratie dans l'Etat arabe le plus peuplé qui sest révélé le principal soutien de la paix avec Israël, Obama supprime aux faucons Israëliens leur principal argument selon lequel Israël ne serait qu'une pauvre petite démocratie perdue dans un environnement hostile lui interdisant toute concession...

Ramener la démocratie en Egype notament, c'est contraindre les israéliens à négocier sérieusement et mettre un terme à leur politique de grignotage sytématique du teritoire palestinien. C'est les ramener vers un processus de paix viable pour les deux pays, Israël et la Palestine. Et enfin garantir à toute la région concernée une ère de calme et de prospérité.

Comme dans un billard à trois bandes, ce calme retrouvé permettra la reprise des affaires et l'on entendra enfin parler de l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz que la nature a judicieusement placés à 80 kilomètres du delta occidental du Nil dans la zone économique égyptenne et du gisement du Léviathan situé lui à 150 kilomètres des côtes libanaises et israéliennes donc dans la zone économique de ces derniers

L'économie egyptienne, en plus de tourisme et du Canal de Suez pourrait s'appuyer sur un tripode d'activités productrice de richesses et, le Liban et Israël apprendraient à s'enrichir ensemble...

Derrière les propos actuels de la Maison Blanche, les jeux restent ouverts car : business as usual !

Notre Président du G8 et du G20 a-t-il une opinion sur la question ? Son indigence stratégique se résume aujourd'hui à hésiter sur le maintien au gouvernement de celle qui après s'être ridiculisée elle même nous ridiculise à son tour.

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