En bons fanchouillards que nous sommes, nous ne portons d'intérêt qu'à nos petits problèmes d'égo national.
C'est vrai qu'actuellement, il y a du soucis à se faire et des questions à se poser.
Ainsi, la visite en Tunisie d'une délégation française à la composition absolument originale, où l'on voit notre ex-championne de danse aquatique, aujourd'hui Ministre de l'Economie, plonger, tel un valeureux nageur de combat, dans un bouillon diplomatique con coquetété avec lourdeur par les premiers pas de notre nouveau résident, le petit Boillon, sarko-boy déclaré et fier de l'être.
Comme si ce nouveau couple n'était pas assez engageant, est venu s'y ajouter un vague sous-ministre Laurent Wauquiez, soit-disant chargé des Affaires Européennes, dont chacun s'accorde à reconnaître qu'il a autant de charisme qu'une huître.
Toute la France, qui retenait sa respiration, a dû admettre que le couple aux compétences aussi mal assorties, n'en a pas profité lui pour, comme il est d'usage, flâner dans les palaces du bord de mer aux frais de la révolution populaire en marche... Il est vrai qu'ils ne correspondaient pas au casting de rigueur et auraient eu du mal à lutter contre MAM et POM ou le couple Fillon qui ne s'en remettront jamais.
Une fois soulagée d'un tel constat, le France se demande aujourd'hui qui est Ministre des Affaires Etrangères.
Va-t-on cacher MAM longtemps dans la naphtaline ?
Ce ministère aurait-il définitivement déménagé à l'Elysée à l'heure ou le Maghreb et le Moyen Orient se réveillent d'une trop longue cure de despotisme ?
Notre politique étrangère, quand elle fut aux mains des seuls membres du cénacle élyséen nous a fourni du story-telling de grande tenue. Qui ne se souvient des épisodes ubuesques où l'épouse de notre nouveau président apportait à ce dernier, en guise de cadeau de divorce, la libération des infirmières bulgares contre la promesse de contrats mirifiques et d'une visite d'Etat en grand équipage du démocrate Mamouar Kadhafi...
Appeler, comme on le fait, à « l'arrêt des violences » sans assortir cet appel de menaces précises et immédiatement applicables, cela relève d'un emplâtre sur une jambe de bois ! C'est laisser face à face une armée bien outillée par nos soins, servie par des mercenaires et un peuple qui se bat à mains nues. C'est scandaleux et doit être dénoncé comme tel !
Alors, messieurs de l'Elysée, de la DGSE, de la CIA, faites nous voir de quoi vous êtes enfin capables et mettez en oeuvre les énormes moyens dont vous disposez grâce à nos impôts pour débarasser la planète de ce malfaisant sanguinaire.
Deux avions militaires libyens, dont un Mirage, se sont posés à Malte et peuvent aisément être utilisés pour bombarder le site où Kadhafi réside. Ne venez pas nous dire que la seule cible de votre compétence se résumerait à un inoffensif bateau de Greenpeace en Nouvelle-Zélande..
C'est fou, quand on y pense, la puissance des médias. L'information devient créatrice de l'évènement alors que d'habitude elle n'a pour fonction que de le décrire. Elle suscite en elle-même une sorte de dynamique autonome qui va crescendo de Tunisie, en Egypte, au Yemen, en Wisconsin, à Barhain et en Libye. Who's next ?