l'UMP et les familles...

Le projet de loi sur les retraites arrive au Sénat, complètement « bordé » et ne contenant que ce que l’exécutif y avait décidé puisque l’urgence ayant été déclarée, aucun amendement parlementaire n’est venu l’enrichir, à l’exception notable du cadeau de la Médecine du Travail fait au Medef ….
Des millions de manifestants plus tard, le Premier Ministre devant les parlementaires UMP réunis en conclave Biarritz, fait solennellement savoir que rien ne saurait venir amender le dispositif arrêté par les députés.
S’il avait voulu démontrer le peu d’estime dans lequel il tient les parlementaires sénateurs, il ne s’y serait pas pris autrement. Chacun sait que la procédure d’urgence conduit à la restauration in fine des choix arrêtés par l’Assemblée Nationale, mais le rappeler avec une telle vigueur n’a pour objet que d’en édulcorer les futurs débats puisque réputés par avance inutiles et porteurs de querelles qui ne seraient que sémantiques.
Et pourtant, indépendamment de la durée de cotisation et de l’âge à partir duquel la retraite serait accessible, il est des situations qui mériteraient une meilleure prise en compte. Celles des femmes et notamment celles des mères dont les carrières ont eu à souffrir de plusieurs grossesses.
Nous faire croire que la prise en compte de cette situation viendrait déséquilibrer la totalité du dispositif, c’est manifestement soit manquer d’audace intellectuelle, soit nous prendre pour des ânes.
Pendant la guerre d’Algérie, les militaires du contingent furent appelés à effectuer leur service militaire pendant trois longues années. Cette période pendant laquelle aucune activité professionnelle n’était envisageable fut "compensée" par l’attribution de trimestres de cotisation à la retraite.
Pourquoi donc ce que nos anciens responsables ont su prendre en considération, ne serait pas transposable au bénéfice de celles qui en donnant naissance à ceux qui payent déjà ou paieront nos retraites, en ont subi les effets réducteurs en terme de cotisation, de difficultés de réinsertion professionnelle et pour finir de niveau de salaire.
Si malgré toute les nouvelles technologies dont nous disposons, il n’est pas possible de sélectionner des critères indiscutables d’attribution de ces fameux trimestres de cotisation, pourquoi ne pas accepter que ces mères de famille, pour toucher une (maigre) retraite à taux plein, puissent continuer de pouvoir y prétendre dès 65 ans ? Pourquoi leur infliger deux années supplémentaires ?
Ne pas en débattre ou afficher ostensiblement qu’il n’en sera pas tenu compte, c’est donner du crédit à toutes les autres accusations d’injustice qui jalonnent ce projet de loi. Et elles sont aussi nombreuses que pertinentes.
La manifestation du samedi 2 octobre arrive à point nommé pour démontrer à ce pouvoir aveugle qu’en persistant dans l’erreur, il se met les familles à dos.