patrick 44 (avatar)

patrick 44

Abonné·e de Mediapart

129 Billets

2 Éditions

Billet de blog 29 décembre 2010

patrick 44 (avatar)

patrick 44

Abonné·e de Mediapart

Avez vous quelque chose à déclarer ?

patrick 44 (avatar)

patrick 44

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bon, le premier qui dira qu’aller passer Christmas à Londres est une bonne idée, recevra un bon kilo de dictionnaires Harrap’s sur la tête et pourra en faire bon usage, sauf à Londres où pour se faire comprendre mieux vaut maîtriser les langues utilisées par les West Indies, Pakistanais, Hindous ou Thaïs…

On n’est déjà plus chez nous nulle part !

Même mon vieux quartier de Kilburn qui longtemps fut exclusivement réservé aux émigrés irlandais et où, grâce à mon prénom, j’avais trouvé un job de waiter full night dans un Wimpy, même là, les femmes en saris et les hommes enturbannés te font imaginer que tu t’es trompé de destination et que le Shuttle d’Eurotunnel (dans lequel tant d’économies familiales ont disparues corps et biens) était secrètement branché en direct sur le golfe du Bengale.

La mondialisation a du plomb dans l’aile ? Que nenni, elle est galopante..!

De Kilburn, vieux quartier ouvrier, tu peux comprendre la transmutation, les Irlandais s’en étant retournés chez eux pour jouir un moment d’un enrichissement que l’on disait à portée de toutes les bourses(!!!), ont été vivement remplacés par une main d’œuvre moins exigeante et parlant déjà un sabir semblable à de l’anglais. Mais là encore on fait fausse route, cette explication est insuffisante. Souhaitant renouer avec the old english tradition, rendez-vous est pris chez Simpson’s on the Strand où après un apéritif dans les salons du Savoye nous allons déguster un Angus beef coupé par un maître d’hôtel portant rouflaquettes.

Et bien, il faut se rendre à l’évidence, une party dans les salons du Savoye rassemblait toute une gentry de personnages masculins portant jaquettes et turbans et de femmes en saris qui, comme des arbres de Noël, brillaient de mille feux de leurs bijoux multicolores mettant ainsi en valeur le cuivre de leur peau satinée. Soit ils sont partout, soit nous n’avons pas encore pris conscience que Londres est décidément plus interlope, plus internationale que Paris qui nous parait bien provinciale tout d‘un coup.

Le 24 décembre après-midi, quand tous les cadeaux ont déjà été achetés, que le vent froid vous coupe en deux, reste comme on dit un incontournable, arriver avec deux heures d’avance et prendre sa place dans la longue queue qui attend patiemment l’ouverture des portes de Saint Paul Cathedrale pour y écouter un des quatre concerts des chants de Noël, les Christmas Carols, chants religieux en vieil anglais inimitable et absolument merveilleux. Même un mécréant comme moi en reste tout chose et certains chants étant repris par les milliers de faux paroissiens, c’est à coup de coude dans l’estomac que mon fils m’empêcha d’y mêler ma voix alors que nous disposions des textes… Il prétend bien sûr que je chante faux !

Si le dîner chez Rules fut des plus réussis, Maiden Lane restant à mon avis une des meilleures adresses pour le gibier et les Norfolk Turkeys , le retour vers Hammersmith fut plus compliqué que prévu, les taxis étant pris d’assaut malgré des prix prohibitifs.. La crise ? Manifestement, elle n’a pas encore touché tout le monde !

Mais c’est le lendemain, le jour de Noël, qui devait nous réserver la mauvaise surprise.

Alors que ma Douce, se prenant pour la reine, avait posé devant les grilles de Buckingham, que nous remontions les allées de Green Park, nous apprenions que le Tube, le métro, venait de se mettre en grève, sans préavis et sur la totalité du réseau !

Poussant jusqu’à Piccadilly, Cupidon valait bien cette incursion, nous constations que les stations étaient toutes fermées !

Ha, douce France, où même quand il y a grève, on ne s’en rend même pas compte….

Trouver Le bus pour Hammersmith et surtout La station où celui-ci devait s’arrêter releva de l’exploit au milieu d’une foule déchaînée qui en oubliait son flegme légendaire.

Calés enfin à l’étage d’un bus double decker, qui avait connu des temps meilleurs, s’évanouissait petit à petit le souvenir des incomparables saveurs du High Tea dont les scones fourrés de cloated cream et de confiture à la myrtille et les micro sandwiches auraient dû clore en fanfare notre équipée londonienne.

Les enfants sont restés à Londres pour Happy New Yearet nous avons repris le Shuttle puis les routes gelées du nord, de Normandie et Bretagne pour regagner Nantes.

Comme le disait une publicité «je ferai pas ça tous les jours ! » …..d’autant que maintenant le régime pâtes, patates, steak haché va m’être imposé par mon banquier!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.