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Billet de blog 30 avril 2010

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Agences de notation :0 , Grèce :1

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En rétrogradant la confiance à accorder au Portugal et en laissant entendre que l’Espagne pourrait, à son tour, être visée, les agences de notation viennent de rendre un fier service à la Grèce.

D’une faillite éventuelle qui aurait pu n’être justifiée que par une mauvaise conjoncture associée à un endettement ancien dissimulé, elles viennent en effet, répondant ainsi à l’avidité des spéculateurs, de créer une crise qui pourra être qualifiée de systémique, entraînant toute l‘Europe dans la tourmente et au delà.

Subrepticement, dans la partie d’échec qui se joue, les cartes ont été redistribuées.

En matière de Défense Nationale, notre consensus repose sur le concept de la dissuasion du faible au fort. Avant de nous rayer de la carte, notre force de frappe aura elle aussi fait des dégâts jugés inacceptables par les éventuels adversaires.

Sans avoir l’arme nucléaire, la Grèce dispose aujourd’hui vis-à-vis de ses partenaires au sein de l’€uro et au sein de toute l’Europe, d’une arme équivalente.

Aujourd’hui les affrontements armés ne sont plus d’usage, la compétition d’économique est devenue financière et l’on découvre un peu tard que l’un des plus petits acteurs est à même de créer des dégâts hors normes au sein des empires installés.

Le mauvais élève, hâbleur, tricheur, dissimulateur, s’il accepte d’être puni, refuse néanmoins d’assumer la totalité et surtout l’exclusivité de la sanction. Lui prêter à 5% les milliards d’€uros dont il a besoin pour faire face à ses obligations, ne lui fait pas oublier que pour les mobiliser les pays concernés ne payent que 3%. En doublant quasiment le coût de la ressource, ils ne font que lui tendre une corde pour mieux le pendre.

Le sourire à peine voilé des entrepreneurs allemands soudain divinement aidés par l’affaiblissement d’un €uro qui favorise leurs exportations, le délai accordé à la £ivre Sterling le temps que les Anglais prennent conscience que leur statut d’Etat pétrolier touche à sa fin; toutes ces bonnes raisons de ne pas bouger d’un ïota passent à la trappe face à une menace en dominos.

Les récents développements du terrorisme mondial nous apprennent que dans la stratégie du faible au fort, c’est souvent celui qui n’a plus rien à perdre qui est le plus dangereux.

Les heures qui viennent nous diront si le théâtre d’ombres qui gouverne l’Europe a enfin pris conscience des responsabilités qui sont aussi les siennes.

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