Chère MarTine,
Les gazettes nous informent que vous seriez sur le point d'annoncer votre candidature aux primaires socialistes.
Une fois passée la Convention sur le programme voté à l'unanimité, vous vous apprêteriez à entrer à votre tour dans l'arène, tout en faisant savoir habilement que cette décision ne révèle en rien d'une quelconque ambition personnelle, mais ne serait que le fruit d'un malheureux concours de circonstances.
Ainsi donc, les malheurs, de celui qui n'avait pas encore eu le temps de se présenter à nos suffrages militants, vous obligeraient prendre sa place au motif d'un pacte scellé avec lui à Marrakech.
Finie la perspective tant caressée de succéder dans l'esprit des Français à Jacques Lang au Ministère de la Culture, oublié l'engagement strausskahnien d'un doublement du budget de ce ministère et l'assurance de laisser son nom à un projet muséal de renom international.
C'est donc à regret que vous quittez la perspective de vous coulez dans un rôle taillé à la mesure de quelqu'un d'autre pour tenter une opération coucou dans un costume dont vous n'avez manifestement pas la taille.
Opération coucou, voilà qui vous sied à merveille et constitue une constante lourde dans votre carrière.
Déjà votre parachutage à Lille vous conduisit à faire votre nid dans celui de militants qui y donnaient depuis longtemps le meilleur d'eux-mêmes ( Michel Delebarre et Bernard Roman). Alors que vous étiez la chouchoute des gazettes, vous étiez annoncée partout comme candidateà une mairie, on se souvient de Grenoble et de Roubaix où les militants vous attendaient.
Las, vous avez préféré vous présentez sous l'aile protectrice d'un Mauroy vieillissant, fier d'accorder à votre père fidèle du club de foot local, et à sa demande pressante, un point de chutte pour sa fille. Le coucou choisissait le Nord faute de place disponible au pays basque maternel.
Arrivée par surprise, vous trouviez là un dossier de candidature de Lille, comme ville européenne de la Culture, déjà totalement ficelé et n'aurez de cesse que d'éliminer ceux qui l'avaient imaginé afin d'en préempter la paternité politique. Coucou une deuxième fois.
Lors du dernier congrès, à Reims l'engagement, de ne pas se porter candidate à la présidentielle, vous permettra de faire main basse sur le poste de Premier Secrétaire devenu celui d'une marionette animée par des courants antagonistes dont le seul argument résidait dans une haine commune de Ségolène Royal. Coucou une troisième fois en y ajoutant la triche d'un scrutin.
Une nouvelle Opération Coucou se met en place, DSK l'ayant laissée vacante. Et cette opération nous disent les gazettes bien informées, vous conduiraità faire désigner par votre majorité de circonstance un nouveau Premier Secrétaire en la personne d'Harlem Désir.
Nombre de chroniqueurs et comiques de talent ne manqueront de relever le coup de chapeau volontaire ou inconscient que vous envoyez là à DSK !
Harlem s'imposait au moins autant que Désir pour commémorer jusqu'à plus soif le martyr du Sofitel !
Voilà une entrée en matière qui sera soulignée! Ce n'est qu'un début, continuons le combat !