Au départ, c’est Chris Dunn, producteur sur le label Concord Jazz, qui est à la manœuvre. L’idée ? Réunir huit jeunes artistes américains trentenaires qui ont le bon goût d’être sous contrat avec Concord et les enfermer en studio jusqu’à en sortir un album, “Covert Art“. La réalisation pratique? Chacun amène dans sa besace une ou plusieurs chansons du répertoire de la variété contemporaine, les arrange et les réinterprète à sa sauce, en gros l’essence même du jazz. Des morceaux disparates joués par des musiciens disparates dont le trait commun serait le “jeunisme“ laisse augurer le pire. C’est compter sans le charisme de Christian Scott. Affublé de deux de ses partenaires habituels,le batteur Jamire Williams et surtout le guitariste de Toronto Matthew Stevens, pilier “métal“ de la musique de Scott, l’ascendant du trompettiste de la Nouvelle-Orleans donne aux huit musiciens de “NEXT Collective“ une surprenante cohérence.A côté, on retrouve quelques talentueux copains, les saxos Walter Smith III et Logan Richardson que l’on a pu découvrir en France aux côtés du pianiste Yaron Herman sans oublier le surdoué Ben Williams à la basse, le reste de la bande étant complété par Gérald Clayton et Kris Bowers aux claviers.
Bon, disons que l’ensemble, sensé témoigner de cette nouvelle vague du jazz baptisée pompeusement “New Urban Jazz“ sonne en gros comme un nouvel album de Christian Scott.
Qui s’en plaindrait ?
NEXT Collective “Cover Art“ Concord/Universal
Christian SCOTT à Harlem. 2011©Patrick Artinian
Ben WILLIAMS chez lui à Harlem 2011©Patrick Artinian