Tigran Hamasyan à St Sulpice
- 19 oct. 2015
- Par Patrick Artinian
- Blog : BREVES de JAZZ


La tournée à débuté en Arménie le 24 mars dernier “ C’était particulièrement émouvant dans les petits monastères où les concerts n’étaient même pas annoncé. Je jouais du piano, le chœur chantait tandis que les gens se recueillaient, visitaient les lieux, passaient par hasard, s’arrêtant parfois pour nous écouter“. Les choses ont commencé à se corser lorsqu’il a franchit la frontière pour une série de concerts en Turquie, à commencer par Kars dans le nord-est du pays d’où sa famille est originaire. “Le maire était hostile à notre venue et il a été relayé par des groupes d’extrême-droite qui ont proféré des menaces sur leurs sites web. Le climat était tendu. A Kayseri, des policiers en civil nous escortaient partout en ville et le soir du concert, dans une petite église de la ville, il y avait autant de policiers que de public. A Dyarbekir, lors de notre départ, il y eu des combats entre les Kurdes et l’armée turque qui ont fait des morts et de nombreux blessés. Néanmoins, les concerts furent plutôt réussis, attirant du monde. Heureusement, une fois à Istanbul, toute cette tension a disparu “.

L’album fut enregistré au studio Argo d’Erevan en octobre 2014 et pour l’occasion, Manfred Eicher, fondateur et patron d’ecm, fit le déplacement dans la capitale arménienne. Il publiera l’an prochain un album du trompettiste norvégien Arve Henriksen sur lequel on retrouvera Hamasyan au piano et qui sera consacré à Komitas, compositeur arménien rescapé du génocide qui sombra dans la folie et mourut à l’hôpital psychiatrique de Villejuif en 1935.
Patrick Artinian
Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.