Patrick Artinian

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Billet de blog 21 mai 2013

Patrick Artinian

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Christian Escoudé joue John Lewis

Christian Escoudé sera au Sunset à Paris les 24 et 25 mai prochain pour y jouer son dernier album, un hommage à John Lewis, “St Germain des Prés“.

Patrick Artinian

Journaliste à Mediapart

Christian Escoudé sera au Sunset à Paris les 24 et 25 mai prochain pour y jouer son dernier album, un hommage à John Lewis, “St Germain des Prés“.

         En 1978, le pianiste, compositeur et arrangeur, fondateur du Modern Jazz Quartet,  John Lewis, eu le bon goût d’inviter le jeune guitariste Christian Escoudé à se joindre à son quartet pour enregistrer son futur album, “Mirjana“, poussant la délicatesse jusqu’à faire figurer le nom d’Escoudé à l’égal du sien sur la pochette. Trente cinq ans plus tard, ce dernier retourne la politesse et réinterprète onze des compositions du pianiste mort en 2001.

         Lewis en pinçait pour la France. Il vivait entre New York et Cagnes sur mer ou il possédait une maison et avait baptisé son fiston Sacha comme son grand ami Sacha Distel, guitariste méritant, chanteur populaire et animateur télé des années soixante. Il semble d’ailleurs que dans son amour pour la France, Lewis avait une prédilection pour les guitaristes du cru puisqu’il comptait parmi les rares américains à connaître et apprécier Django Reinhardt, allant même jusqu’à composer un morceau dédié au gentleman manouche, “Django“. Petite interview express.

Q.  Si vous n’aviez pas été guitariste ?

         Juste après l’école primaire, mes parents avaient pensé à me faire entrer en apprentissage dans une bijouterie. J’y suis allé un matin avec ma mère pour voir. C’était horrible, triste, tous ces gens qui travaillaient en blouse, je n’avais qu’une envie, m’enfuir.

Heureusement, je jouais déjà un peu de guitare.

Q.  Une dette envers John Lewis?

         Non, pas du tout mais j’ai eu la chance de participer à deux de ses albums (Mirjana et Midnight in Paris dix ans plus tard) et lorsque mon producteur Jean-Philippe Allard m’a proposé d’enregistrer cet hommage, j’ai sauté sur l’occasion.

Q. Votre première rencontre avec Lewis?

         C’était en 1978 au festival de Nice. C’est là qu’il m’a demandé avec beaucoup de simplicité, comme cela se passe souvent entre musiciens, de venir jouer avec lui en quartet. J’ai découvert quelqu’un de très convivial et de très affable. J’étais intimidé de rentrer en studio avec un musicien de sa stature, il le sentait et me mettait à l’aise. Ça a été une leçon pour moi, sur le plan musical bien sûr, mais surtout  sur le plan humain. Il n’était pas un virtuose à la Oscar Peterson mais ses compositions efficaces, pas difficiles à jouer, touchaient le public.

Q. Sa place dans la galaxie du jazz ?

         On est forcément amateur de jazz avant d’être musicien de jazz et lorsque j’avais quatorze ans, Lewis appartenait au  Panthéon de mes références musicales. C’est un des inventeurs de cette musique, arrangeur et orchestrateur pour Dizzy Gillespie avant de fonder cette institution que fût le Modern Jazz Quartet.

Q. On le disait “intello“ ?

         Peut-être parce qu’il a  toujours été très attiré par le classique, il affectionnait tout particulièrement Bach.

Q. Et vous?

         Non. Le classique à la guitare …

Q. Des projets?

         Je rentre chez moi, je me mets au piano et j’écris, j’écris, j’écris

Vendredi 24 et Samedi 25 mai 2013 / 21h00

SUNSET   60, rue des Lombards - Paris 1er