Les penseurs du film «Notre Monde» nous disent le monde. Ils nous pointent la place que nous y occupons. Ils nous invitent à nous éclairer nous-même, pour nous sortir de l’aveuglement.
Ce qu’il nous faut bien voir, c’est que dans le monde spectaculaire qu’est le notre, chacun de nous est acteur et y joue sa vie. Mais il y a un ennui. C’est que sur cette scène du monde, nous sommes sous les feux aveuglants de la rampe. Car la scène est celle d’un théâtre. Et s’y joue une pièce qui ne nous va pas, dont nous sommes les marionnettes aveuglées. Et le décor n’est que d’apparences.
C’est ça qui se dit dans ce film, par la parole de multiples visages lumineux projetés à l’écran.
Si ces visages apparaissent lumineux à l’écran, c’est aussi qu’ils sont éclairés de l’intérieur. Ces hommes et ces femmes qui parlent à l’écran sont parvenus à éclaircir leurs idées, à les sortir de leur gangue de fausseté. Ils ont libéré leur esprit, ils sont sortis de leurs dépendances de pensée. Au delà d’être libres de penser -tout le monde l’est !- ils sont devenus libres de pensée : éclairés du dedans, conscients de leur pensée, ces hommes et ces femmes qui nous parlent à l'écran peuvent voir le monde tel qu’il est. Ils ne projetent pas leur pensée toute faite sur le monde, ils ne le voilent pas de leurs idées. Ainsi peuvent-ils, en éclairant le réel de leur clarté, éclairer la voie pour d’autres.
Ces hommes et ces femmes, éclairés et éclaireurs, nous font savoir qu’il nous faut nous recentrer sur l’essentiel. Et non pas se faire happer et endormir par les messages anesthésiants des maîtres du monde.
Paradoxalement, l’image est, là-aussi, celle du retour à la grotte, c'est-à-dire à son intériorité de femme ou d'homme. Chacune, chacun a en lui ses ombres qu’elle ou il doit éclairer. C’est un travail sur soi à faire, au centre de soi, pour y trouver ou retrouver ses racines. Là est la sortie de l’ignorance personnelle, par ce retour-entrée en soi, et en en ressortant davantage conscient de soi.
Il en va de sa vie même, personnelle. Il en va aussi de la vie collective. Car, comment pourrions-nous rayonner autour, si les rayons ne partent pas du centre ! Et comment le collectif pourait-il s'éclairer sans la lumière de chacun !
Ainsi, par ce nouvel éclairage intérieur, chacun peut-il rayonner de sa propre lumière. Et la lumière factice du monde actuel peut-elle alors être remplacée par la somme des lumières de chacun.
Chaque être peut devenir le luminaire qu'il a à être ! Unique, original, relié. C'est ce qu'attend notre monde.
Patrick Banuls. Paris, le 22 mars 2013