Les inégalités économiques et sociales sont sans aucun doute l’une des caractéristiques principales de ce qui deviendra la Kanaky Nouvelle-Calédonie : inégalités de salaires et de revenus ; inégalités induites de l’accès à la consommation et aux investissements en capitaux (singulièrement dans le logement) ; inégalités quant à l’accès à l’éducation et aux diplômes ; etc. Même si ces inégalités touchent chaque communauté (pour ne pas dire ethnie, mot qui sent encore le soufre, ayant pourtant remplacé la mot race) elles sautent à la gorge entre les Kanak et les autres, singulièrement les Européens Caldoches et Zoreils, se traduisant par des inégalités géographiques et politiques correspondantes (Provinces Nord et des Îles d’un côté, Province Sud de l’autre).
Je les ai décrites souvent : déjà en 2018 dans le bouquin papier (publié chez l’Harmattan) Kanaky Nouvelle-Calédonie indépendante ? ; puis dans mes billets sur Le Club de Médiapart ; billets repris en feuilleton sous le titre Kanaky Nouvelle-Calédonie indépendante ! Le lecteur aura noté le point d’exclamation remplaçant le point d’interrogation...
Ces inégalités sont, comme par hasard, l’une des causes de l’insurrection, indépendantiste et sociale, de la jeunesse Kanak en mai 2024. Malgré les tentatives de rééquilibrage, ces inégalités sont toujours là, certes moins criantes. Car, malgré des efforts de politique de redistribution et de mise en place d’une Sécurité sociale, elles sont encore bien là : la redistribution des revenus par la fiscalité et les cotisations sociales obligatoires est largement en-deça de celle de la Métropole.
Un colloque important, organisé par le syndicat La Fédé (qui n’est plus seulement La Fédé des fonctionnaires, car elle tente de syndiquer les salariés du secteur privé) s’est tenu à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, les 27 et 28 mars 2025 concernant le fameux PS2R, le Plan de sauvegarde, de Refondation et de Reconstruction, en fait un projet économique très libéral, pour ne pas dire ultralibéral[1].
Juste avant le retour de Valls et son éventuel miracle[2] (un éventuel accord sur l’institutionnel).
Ce qui m’a le plus intéressé, car je traite le sujet depuis des lustres, est la partie concernant les prélèvements obligatoires, les PO, somme des impôts et des cotisations sociales, ramenés au PIB du Caillou[3], présenté par un cabinet d’expertise comptable (que j’ai bien connu...).
Le sujet de ce billet est donc double, ce qui peut étonner : l’attente d’un éventuel accord politique sur l’institutionnel en Nouvelle-Calédonie, donc l’attende de Valls ; l’économie et son lot de lourdes statistiques imbuvables traduites en graphiques, ce qui rend très long et relou ce billet. Mais : d’une part, l’institutionnel et sa réponse ultralibérale par le PS2R sont étroitement liés, Valls y a insisté avec justesse, d’où l’intérêt de la réponse syndicale de La Fédé ; d’autre part, cette réponse a précédé de quelques jours l’arrivée du ministre d’État des Outre-mer ; enfin, j’ai écrit ce billet pendant une grosse semaine, justement en attendant Godot...
…
1 – La conjoncture économique : récession 2019-2021 (pas seulement due au COVID) après le ralentissement depuis 2011 (fin de la construction des deux nouvelles usines de nickel) ; belle relance en 2022, grâce à celle des productions métallurgiques en volume mais aussi au boom des cours du nickel ; plus faible croissance en 2003 ; cata de 2024
Le niveau du PIB en 2023, en volume et en valeur, n’est pas encore publié par l’ISEE.nc (toujours en retard, comme d’hab’) ; la CTC, la Chambre territoriale des comptes locale[4], estime la croissance de 2023 en valeur à + 0,7 %. C’est probablement en volume une croissance de 1 à 2 %, hors effet prix du PIB, car les cours du nickel ayant nettement diminué de près de 20 % en moyenne en 2023, comparé à 2022, l’effet prix du PIB est sans doute négatif et, ainsi, la croissance en volume est probablement supérieure à celle en valeur. J’envisageais, avant cette annonce de la CTC et face au silence de l’ISEE, plutôt une stagnation du PIB en volume, car le début glorieux de l’année s’était transformé en stagnation sinon en récession, bien avant la quasi-guerre civile du 13 mai 2024. Bonne nouvelle éventuelle pour 2023 donc ; quant à 2024... une récession de 20 à 30 % pour le PIB.

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Les cours du nickel expliquent en partie la conjoncture de l’évolution du PIB.

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De même que l’évolution des prix selon l’IPC.

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2 – Les prélèvements obligatoires, les PO, actualisés jusqu’en 2023, toujours très inférieurs en Nouvelle-Calédonie à ceux de la maison-mère[5]…
Que les PO soient très inférieurs en Nouvelle-Calédonie à ceux de la Métropole n’est donc pas un scoop ; le parti communautaire wallisien-futunien L’Éveil océanien et les syndicats, dont surtout La Fédé, voulaient en 2023 réformer la CAFAT, la Sécu locale, en abandonnant en particulier le quasi-plafonnement des hauts salaires (on va y revenir…) mais en réduisant les taux de cotisation. Nous n’avons jamais réussi à convaincre les syndicats (et ça se comprend…) d’augmenter ces taux, bien plus faibles qu’en Métropole (on y reviendra) : difficile à vendre aux salariés[6] ! Mais déjà la suppression du plafonnement qui bénéfice aux cadres, c’était déjà quelque chose !
Bien parti, quoique très critiqué par les loyalistes radicaux, le Medef local (et, donc, Sudrie…) le parti centriste Calédonie ensemble mit le projet aux oubliettes[7]. Sudrie avait proposé de réduire et éventuellement de supprimer les cotisations sociales pour les remplacer par un impôt ; on va y venir. La CTC, la Chambre Territoriale des Comptes de Nouvelle Calédonie (déjà évoqués dans les billets précédents) permet d’actualiser les données jusqu’en 2022 ; un papier du cabinet d’expertise comptable proposé au colloque de La Fédé de fin mars (déniché par une connaissance sur le Caillou) donne[8] pour 2003, ce qui est repris ici.
Le graphique suivant, construit à partir de celui présenté lors du colloque de fin mars, donne toutes les informations utiles ; il est dans ce billet suivi de graphiques secondaires qui l’éclairent.

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Gardons le suspense concernant la remarque du poids des impôts surévalué en France...
Petit pinaillage, les PO sont un peu sous-évalués en France : par les cotisations sociales (notées donc ici CS) dites « imputées » (ex-« CS fictives ») dont la plupart concernent l’État-employeur et ses salariés. Ce n’est pas grand-chose relativement au PIB (autour de 1,5 %) mais quand-même environ 10 % des CS totales.

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Par ailleurs, les taux de PO, où la France apparaît, en Europe (avec le Danemark et la Finlande) dans le peloton de tête, doivent être relativisés : les assurances complémentaires des mutuelles ou des assurances privées les remplacent dans les autres pays, mais elles ne sont pas obligatoires… et (par exemple aux États-Unis d’Amérique) coûtent souvent plus cher[9] pour les dépenses de santé.
3 – Comment financer, par les finances publiques, la Sécu ? Par les cotisations sociales ou les impôts ?
La transformation des CS en impôts est une tendance lourde, notamment en France ; il s’agit de la CSG et de la CRDS[10]. En Calédonie, la Contribution Calédoniennes de solidarité[11] (la CCS, équivalent de la CSG) crée seulement en 2015, a beaucoup moins d’impact. Cette question a été parfaitement traitée par les intervenants au colloque de la Fédé. On la développe néanmoins ici car elle est importante quand on veut évaluer le poids respectif des impôts et des CS ; et le suspense commence à s’éclairer.
Double importance.
1/ On peut imputer ces quasi-CS, soit en Impôts (c’est en France le point de vue officiel) soit en CS (c’est hétérodoxe, mais ce sont des presque-CS !) ; en 2017, je les imputai de façon hétérodoxe (on va y revenir) ; en 2023, lors du débat sur la réforme du RUAMM (le Régime Unifié d'Assurance Maladie et Maternité) ! je les imputai de façon orthodoxe. On peut donc s’y perdre !
En France, la différence saute aux yeux.

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En 2017, mon analyse était la suivante pour comparer Fr et NC.

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Les CS (cotisations sociales, rappelons-le encore) apparaissaient ainsi très dominantes dans les PO Fr et très faibles dans les PO NC, avec un écart considérable constant d’environ 10 % de PIB pour la NC. C’était vrai si l’on considérait la GSG-CRDS comme des CS, alors inexistantes en NC avant 2015... Sauf que, par conséquent, et ce qui étonnait (on va évidemment y revenir ; penser encore au suspense mentionné plus haut) les impôts du Caillou, jugés par beaucoup bien maigrichons, étaient alors au même niveau qu’en Fr, mais, là, déchargés de la GSG-CRDS !
2/ En Calédonie, le taux de CCS devrait augmenter, même si la solution proposée en 2022-2023 par Sudrie n’a pas encore été prise mais le sera sans doute rapidement avec le libéralisme ultra du PS2R. Il s’agit d’alléger, comme en France, lesdites charges patronales (en fait faisant partie de la rémunération des salariés comme salaire différé pour la retraite ou la solidarité entre malades et bien-portants pour l’assurance maladie et divers) : si l’on supprime la Sécu, le capital devra payer la totalité de cette rémunération, toutes choses égales par ailleurs ; aux salariés de s’assurer (par des assurances ou par capitalisation), ou pas…

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Que l’on affecte en Calédonie dans les analyses, la CCS dans les impôts ou dans les CS a peu d’importance, car son niveau est pour le moment très faible : la structure Impôts / CS est peu modifié. En France, cela change tout comme le montre le graphique suivant déjà publié en 2023.

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4 – Un financement insuffisant de la Sécu locale : taux faibles, même supprimés pour les très bas salaires, et surtout quasi-plafonnement pour les hauts salaires (en gros pour les cadres)
L’emploi salarié en Calédonie se répartit entre secteur privé (en gros les ¾ du total d’environ 90 milliers en 2023, avant la cata de 2024-2025, et secteur public (en gros le quart).

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Et avec une structure très différente entre CSP (Catégories socio-professionnelles) comme évoquée dans le graphique suivant.

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L’ISEE ne donne pas la répartition de l’emploi par CSP, mais seulement par niveaux de salaires nets mensuels ; la voici plus détaillée (reprise de façon simplifiée dans le graphique précédent).

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La structure des salaires est aussi très différente entre le Privé et le Public ; le plafonnement des cotisations sociales[12] pour les salaires > 500 KCFP concernent la majorité des cadres.

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Passons maintenant aux raisons de la faiblesse des CS sur la Caillou concernant les salariés en général[13] : faiblesse des taux et surtout plafonnement pour les hauts salaires.

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En France, les taux sont très faibles pour les bas salaires (comme conséquence de l’ex-CICE, Crédit d’impôt compétitivité emploi, totalement inefficace pour la relance de l’emploi, ce qu’indique clairement le colloque de fin mars à Nouméa). Ils sont en gros de 10 % supérieurs en France (autour de 60 % sur les salaires bruts) à ceux de la Nouvelle-Calédonie (autour de 50 % du salaires brut). Dans les deux cas, c’est donc beaucoup plus en relation au salaire net…
4 – Impôts / PIB, plus petits ou équivalents en Calédonie et en Métropole ? La solution du suspense : les impôts là-bas sont bien, officiellement, nettement plus petits (autour de 8 à 10 points de PIB), mais à cause du poids des « quasi-CS » imputées en impôts en France, alors qu’ils sont encore négligeables sur le Caillou. Et les comparaisons permettent encore d’y voir plus clair...
Si l’on compare le poids des impôts comparables (hors CSG-CRDS et CCS) l’écart existe encore mais s’amenuise.

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Le poids des impôts en Calédonie serait-il ainsi proche de celui de la Métropole, comme perçu avec notre analyse hétérodoxe de 2017 ? Pas loin en effet ; mais quand même inférieur. Les critiques anti-libéraux raconteraient-ils des bobards sur ces pauvres « riches » qui paieraient peu d’impôts ?
La réponse à la question se trouve dans le graphique suivant.

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La structure des impôts est donc très différente en NC et en Fr : elle est plus injuste, répétons-le, par la dominance des impôts indirects sur les produits, non progressifs avec le revenu ; par exemple la TVA et son équivalent sur le Caillou, la TGC, d’ailleurs en voie de réforme : proposition de forte augmentation du taux de base à 6 % (qui pourrait presque doubler) et baisse de celui sur les produits de luxe, dont les bagnoles.
Bref, en % du PIB, les « riches » paient en effet nettement moins d’impôts que les pauvres... Comme ils paient moins de cotisations sociales. D’où l’importance de ce qui suit...
6 – Les « transferts métros » bruts : non pas un « moteur de la croissance » (autre ânerie d’Olivier Sudrie) mais un simple « bouche-trou » compensant la faiblesse de PO que ne paient pas « les riche » !
Il s’agit là d’une autre de mes marottes, même d’un fixette…
L’analyse de Sudrie[14] selon laquelle ce qu’il appelle les « transferts métro » (transferts financiers annuels réguliers de la Métropole versés à la Calédonie, surtout pour financer les compétences régaliennes, mais pas que… ; on va y venir) est « le moteur de la croissance », est censé être démontrée selon lui par l’excellente corrélation jusqu’en 2017 des niveaux de ces transferts et du PIB en valeur.
C’est vrai, le coefficient de corrélation est excellent (ce qui est curieux) mais Sudrie oublie que corrélation n’est pas raison. Et il se garde bien de montrer qu’après 2017 (son Rapport n° 1 date de 2022, avec son graphique 4) les transferts augmentent quand le PIB diminue, comme pendant la crise de 2008-2009, ce qui apparaît dans le graphique de Sudrie, mais il se garde bien de le souligner (à gauche ci-dessous) ; nous ne l’avions pas non plus souligné en 2023 ; c’est aujourd’hui fait (ci-dessous notre graphique de droite). On retrouve le même phénomène avec la récession de 2019-2921 (voir plus loin).

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La CTC précise la structure de ces transferts ; on en a tiré les deux graphiques qui suivent.

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Enfin, et c’est de très loin le plus important : les transferts métro ne sont donc qu’un « bouche trou » : ils remplacent ce que « les riches » du Caillou ne paient pas, ni en impôts, ni en CS… Ce que Sudrie se gardait bien de mettre en relief, préférant rappeler (comme beaucoup d’économistes spécialistes du Caillou, mêmes très sympathiques…) le caractère assisté de l’économie calédonienne depuis des lustres ; certes cette économie est assistée (mais moins actuellement, avant la cata de 2024, qu’en 2020 où les transferts métro comptaient pour 25 % du PIB, presque le double que les années avant 2024.
Et l’assistanat pour le redressement et la reconstruction après la quasi-guerre civile d’après le 13 mai 2024 prend surtout la forme de prêts remboursables avec intérêts et non de transferts sous forme de subventions.

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Je faisais déjà remarquer en 2023, par le graphique suivant, l’effet miroir évident entre l’évolution du taux de PO sur le Caillou et celle des « transferts métro ». On est loin de la conception de Sudrie des transferts moteurs de la croissance...

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Finissons-en avec l'économie.
Un peu plus, la Calédonie se retrouvait sans budget 2025[15] et donc sous tutelle de l’État ; à un poil prêt ! Le budget fut finalement adopté le vendredi 28 mars (la veille de l’arrivée de Valls...) grâce à la présidente du Congrès Veylma Falaeo (du parti L’Éveil océanien) mais avec de très profondes divergences entre les élus, notamment quant au prêt garanti par l’État de 120 milliards de CFP (1 milliard d’euros, mais 10 à 12 % d’un PIB annuel du Caillou avant 2024) : ce prêt, avec ses intérêts est critiqué depuis longtemps par le parti Calédonie ensemble (qui a pourtant voté pour lors du vote alors que Philippe Gomès avait qualifié ce prêt de « scandale d’État »...) et tous les indépendantistes qui ont voté contre[16] : une bonne partie de ce prêt servira à rembourser les avances octroyées par l’État en 2024 ! Le président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes, Pierre-Chanel Tutugoro explique son vote contre : « On a l’impression qu’on a un budget anti-kanak, anti-océanien. J’amène ça avec prudence pour ne pas blesser certains parmi vous, mais je suis obligé de le dire pour créer de la réaction ».
L’article termine par : « Des dissensions entre les deux camps qui pourraient avoir des conséquences notables sur la reprise des négociations, prévues dans les prochaines heures, ce samedi 29 mars, avec le ministre des Outre-mer Manuel Valls ».
Voilà pour l’économie, en attendant l’arrivée de Valls que tout le monde attendait peut-être en chantant la vieille chanson J’attendrai[17]…
...
Valls-Godot est arrivé, sans se presser[18]...
À son arrivée en Calédonie, le samedi 29 mars, Valls restait volontaire, comme l’indique le titre de l’article[19] de France Info à cette date, Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie : « Nous devons faire un pas décisif vers un compromis global » en ouverture des discussions. S’agit-il d’un pas décisif vers... ou d’un véritable accord ? « À l’issue des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, une version commune d’un document de travail devrait être élaborée ». Un nouveau document de travail ou un accord définitif ? « À la sortie de leurs discussions, [le 29 mars, PC] ajoute l’article, les différentes forces politiques ne se sont pas exprimées ».
Le deuxième jour (on négocie donc le dimanche[20]...) il s’agit de « jeter les "meilleures bases" d’un accord » indique l’article ; Valls ne semble pas encore convaincu que l’accord tant attendu soit pour demain : « Ça ne sera pas facile, je le sais. Et s’il le faut, je reviendrai autant que nécessaire ». Tout est déjà dit... L’article indique également que le « ministre [...] a fait part de son souhait d’aboutir à "une base" d’ici le mardi 1er avril, jour de son départ ». Une base ; pas un accord... « Comme à l’accoutumée, aucun commentaire n’a filtré »...
La radio Europe 1 annonce ensuite, le lundi 30 mars, une nouvelle, selon l’AFP[21], Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls remet un projet d’accord aux délégations politiques[22]. On en saurait donc un tout petit plus sur le contenu de cette « base » si ce document n’avait pas été tenu secret... « Le document transmis, continue l’article, lors des bilatérales, marque une nouvelle étape dans les négociations engagées depuis samedi, à Nouméa ». L’article continue encore : « "Le ministre a pris des initiatives. Il a remis un document à toutes les délégations politiques, un projet d’accord que chacun est en train d’examiner", a déclaré à l’AFP Pascal Vittori[23], membre de la délégation des Loyalistes. Une annonce faite à l’issue du week-end de négociations, tenues au haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa. Selon Pascal Vittori, "il s’agit d’un texte rédigé avec une proposition sur chaque sujet, mais qui reste à négocier. Nous en sommes là à ce stade" ». Ce n’est donc encore qu’une énième proposition, mais, juge l’article, citant Valls « ... un pas décisif vers un compromis global ». La proposition de Valls, déjà évoquée dans son premier texte remis à la fin de sa dernière visite, semble aller assez loin : « ... modalités de l’autodétermination, répartition des compétences régaliennes [je souligne, PC], gouvernance locale, citoyenneté calédonienne, corps électoral et élaboration d’une loi fondamentale propre au territoire, ayant vocation à être inscrite dans la Constitution ». Ce n’est sans doute pas ni l’indépendance-association, ni l’État associé, mais pas loin d’une souveraineté partagée, plus qu’une autonomie élargie : en gros, à cheval sur les vieilles propositions de Calédonie ensemble avec Gomès et de L’Éveil océanien de Milakulo Tukumuli ; bref, une certaine avancée que les loyalistes pourraient accepter (encore une dizaine d’années ou plus avant un nouveau referendum d’autodétermination, toujours ça de gagné...) ainsi que les indépendantistes, au moins l’UNI-Palika (compte tenu des divisions avec le FLNKS-UC et surtout l’état de l’économie). Valls est resté très discret sur l’aide de l’État (mis à part quelques oboles aux communes) l’article rappelant son « ... objectif affiché ... de soutenir une reprise économique rapide. "Il en va de l’avenir et de la paix civile", a insisté M. Valls ». Si Valls pouvait infléchir Bercy et transformer le prêt-« scandale d’État » (selon Gomès) en subvention, il gagnerait quelques points vers un accord... Le soir du lundi 31 mars sur le Caillou[24], on apprend que les « ... discussions [sont] censées – c’est l’objectif fixé par Manuel Valls – déboucher sur la rédaction d’un document commun avant son départ, prévu dans la nuit de mardi à mercredi ». Selon Emmanuel Tjibaou[25], après une bilatérale avec Valls, il s’agirait de « ... bases de discussion pour poursuivre par la suite ». Donc pas de l’accord tant attendu...
Ce pessimisme se confirmait le matin du mardi suivant 1er avril (fuseau horaire de Calédonie) jour du départ de Valls dans la soirée[26]. Les dernières phases de l’article étant : « Les élus font preuve de prudence par rapport à ce que contient ce document "pour ne pas mettre en péril les négociations", indique un des participants. Quelques minutes avant le début de ce nouvel épisode de discussions, les rares déclarations laissent à penser qu’un accord ne sera probablement pas signé aujourd’hui et que le ministre pourrait donc envisager de revenir pour un troisième round de négociations ». Enfin, le 1er avril toujours (ce n’est pas un poisson...) NC 1ère annonce dans son JT du soir « Pas d’accord, ce soir... » mais annonce aussi que l’on va vers un accord, et qu’il faut qu’il soit conclu avant fin avril[26]. On ne connaît pas le contenu du document (top secret donc) remis aux élus réunis en trilatérale ; pas un mot dans les réactions des élus. Manuel Valls, dans cette longue interview, n’a pas parlé d’échec, note l’article : « "Je crois que nous pouvons avancer, sur la base d’un texte, oui, qui reste discret, Michel Rocard m’avait appris ça", déclare-t-il, après s’être dit "raisonnablement optimiste" sur le fait d’atteindre un accord politique. [...] Ceci posé, "le fait que les délégations politiques, les partenaires, se parlent, se respectent et se donnent rendez-vous pour ma prochaine visite à partir du 29 avril, montre qu’il y a une réelle volonté", estime Manuel Valls. "Maintenant, nous avançons sur la base d’un texte de projet, de compromis, d’accord politique. Évidemment, les différences, les divergences, sont bien là, sur bien des sujets : le droit à l’autodétermination, les compétences, la notion de citoyenneté ou le corps électoral. Mais j’ai la conviction que l’accord est possible", enchaîne le ministre. [...] Un partage de souveraineté est-il envisagé ? lui demande la journaliste. "Mais nous y sommes, déjà, ce partage de souveraineté existe, répond-il. Oui, on peut toujours, déjà, bien exercer, mieux exercer, les compétences actuelles et pourquoi pas, on peut toujours envisager des transferts de compétences mais déjà avec la volonté de répondre aux besoins des Calédoniens". [...] S’il y a accord politique, continue la journaliste, le prêt colossal de l’AFD à la Nouvelle-Calédonie, garanti par l’État peut-il se négocier, devenir tout ou partie subvention ? "La porte est toujours ouverte", concède l’invité. Mais en répétant : "l’État a beaucoup aidé depuis les émeutes, plusieurs centaines de millions [d’euros], directement, par subvention ou par prêt. On aidera autant que nécessaire" ».
Le 2 avril, le lendemain du départ de Valls, les réactions politiques se précisent et deux camps semble apparaître[27] : les loyalistes radicaux n’hésitent pas à préciser que les divergence sont encore très importantes ; les autres n’en rajoutent pas.
Selon Virginie Ruffenach (loyaliste du Rassemblement, un peu moins radical que les Loyalistes de Sonia Backès) l’article note (la citation est ici longue, mais très utile à mon avis) : « Le consensus n’est pas encore là. C’est un travail pas à pas qui a été mené ces quatre derniers jours, avec une méthode à saluer. [...] Les divergences sont toujours sur les grands sujets clés : l’autodétermination, évidemment, ainsi que le rôle et la place des institutions, notamment des provinces, le gel du corps électoral, une citoyenneté qui divise…[...] Aujourd’hui, il y a une confidentialité sur le projet d’accord, et on voudrait bien l’expliquer. Ça ne sert à rien de jeter en pâture un document dans lequel il y a beaucoup de divergences entre les uns et les autres, [je souligne, PC] qui n’est absolument pas finalisé, et qui serait de nature à inquiéter la population plus qu’à la rassurer, [idem] parce que la compréhension de ce document nécessite du temps. C’est un document de travail qui est vraiment à ses prémices, donc nous n’avons aucune raison de le rendre public, puisqu’il ne fait l’accord d’aucune des parties prenantes [idem]. Mais il n’y aura aucun accord validé sans que les Calédoniens soient consultés et votent. Ce sont eux qui auront le dernier mot ». Sonia Backès (Loyalistes) dit en gros la même chose, toujours selon l’article : « Il n’y a pas d’accord global ce soir [mardi NDLR], c’était prévisible. Les positions sont très éloignées sur un certain nombre de sujets. Malgré tout, on avance à petits pas, et on se dit des choses qu’il était nécessaire de se dire. [...] On souhaite tous trouver ce compromis qui permettra à la Calédonie de se reconstruire. Aujourd’hui, je ne suis pas capable de dire s’il y aura cet accord ou pas, et à quelle échéance. Je comprends très bien la frustration des Calédoniens de ne pas savoir sur quoi on discute, mais honnêtement, il n’y a pas de scoop. Ils ont vu le précédent document, ils connaissent nos points de désaccord et les positions des uns et des autres. Elles n’ont pas changé. [je souligne, PC] Je crois que ce qui a souvent fait échouer des recherches de compromis, c’est la communication anticipée. On a tous intérêt à faire le maximum pour trouver un accord. À la fin, les seuls décideurs seront les Calédoniens. Il ne faut pas considérer qu’il se passera quoi que ce soit dans leur dos ».
Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble) affiche surtout son optimisme : « Ce n’est pas encore pour aujourd’hui, mais on a franchi un pas décisif, pour reprendre le terme du ministre d’État. Il peut paraître anecdotique, il peut paraître modeste, mais on n’a jamais été aussi proche de parvenir à quelque chose. Du moins, nous nous sommes fixés comme objectif d’y parvenir dans un mois ». Selon Milakulo Tukumuli (L’Éveil océanien) « Le compromis commence à prendre forme ». Selon Emmanuel Tjibaou (Union calédonienne/FLNKS) on peut résumer son point de vue par « Se tenir à la hauteur des enjeux ». Tout ça ne mange pas de pain... On ne connaît pas la réaction de l’UNI-Palika.
...
Valls n’a donc pas fait de miracle, n’est pas Godot qui veut. Je pense même qu’il y a peu de chance que ce miracle se produise dans un mois.
Additifs du 4 avril à savourer sur RRB, la Radio Rythme Bleu fort loyaliste (comme nos lecteurs le savent) ; cette radio résume les quatre jours, mais avec, comme souvent sinon toujours, un intervenant indépendantiste ; chaque mot est important :
https://rrb.nc/podcast/club-politique-un-accord-est-il-possible
Deux élus ont été reçus post 2 avril (on en a peut-être manqué d’autres...) ; voir, pour Ruffenach :
https://www.youtube.com/watch?v=BTzvTPzKWjs
et pour Metzdorf :
https://www.youtube.com/watch?v=dgCvEP0idZw
Ruffenach n’est pas convaincue qu’un accord soit possible ; elle insiste sur le fait que la sortie de la France de la République française sera en fait impossible à accepter pour elle et son parti ; elle insiste aussi sur son opposition à un nouveau référendum d’autodétermination. Metzdorf confirme cette analyse ; il va même plus loin : il est content car « il reste français », même si aucun accord (appelé compromis, et il insiste...) n’était trouvé.
Mais le lecteur peut encore croire au miracle.
Notes
[1] On en causait déjà le lendemain dans la presse et à la télé... Voir l’article du 29 mars 2025 sur NC 1ère avec l’interview de son secrétaire général, Steeve Teriitehau, au JT de 19h 30 du vendredi 28 mars :
Un "plan de refondation sociale et solidaire" proposé par la Fédé pour faire face aux inégalités
La Fédé propose, contre le PS2R son « Plan de refondation sociale et solidaire », PR2S, considérant que « les réformes et mesures proposées étaient uniquement destinées aux entreprises ». Il ressort de cet article et de l’interview au JT que l’on a surtout parlé de la profonde crise du logement et des inégalités nécessitant une réforme fiscale (en clair plus d’impôts, mais pas sur tout le monde...). La question des prélèvements obligatoires avec les cotisations sociales n’a pas été explicitement évoquée dans la presse ; il est vrai que c’est un peu technique pour les lecteurs et téléspectateurs... ; mais les militants et chefs de file de La Fédé semblent, Solidaires et Déterminés.
Voir aussi la page Facebook de ce syndicat :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100064773393932&ref=page_internal
L’USOENC, l’Union Des Syndicats Ouvriers et Employés de Nouvelle-Calédonie (le premier syndicat de salariés du Caillou en nombre d’adhérents dans le secteur privé, avec le secteur public, l’UT CFE-CGC Nouvelle-Calédonie, l’Union-Territoriale CFE-CGC, l’équivalent de la CGC française lui est passé devant, il est vrai en se diversifiant vers les non-cadres ni-agents de maîtrise) ne disait encore mot de ce colloque dans sa page Facebook du 30 mars 2025 ; voir :
https://www.facebook.com/usoenc.nc/
Pas un mot non plus des autres syndicats le 30 mars ; l’unité syndicale contre le PS2R n’est pas encore en marche et la concurrence entre syndicats est rude...
[2] Voir l’article du 28 mars 2025 de NC la 1ère qui annonce, Manuel Valls de retour en Nouvelle-Calédonie du 29 mars au 1er avril 2025 : le programme de sa visite :
Dans En attendant Godot, la pièce emblématique, écrite en français, du théâtre de l’absurde de l’Irlandais Samuel Beckett, Godot, c’est, peut-être, Dieu ; God étant cependant moins lourdaud que Godot. Mais Becket refusa cette interprétation. Et Valls n’est peut-être pas le faiseur de miracle annoncé...
[3] On reprend ici, en le développant et l’actualisant, ce que nous avions déjà publié dans le billet de blog (sur Le Club de Médiapart) du 4 février 2025, Situation économique du « Caillou » dégradée depuis milieu 2023, avant le 13 mai 2024 ; voir :
https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/040225/situation-economique-du-caillou-degradee-depuis-milieu-2023-avant-le-13-mai-2024
On avait en outre déjà critiqué vertement le PS2R dans le billet de blog 25 octobre 2024, Buffet quitte le « Caillou » (après son coup d’épée dans l’eau) ; le Plan « S2R » reste… sous-titré, Ce plan du gouvernement collégial local, donné comme fort sympathique quand il n’était pas connu dans ses détails (Ah ! les « réformes » !) est en fait un hymne à l’économie libérale et à tous ses mythes : trop de dépenses publiques, trop d’impôts, surtout trop de cotisations sociales honnies par le patronat ! Et bien d’autres positions critiquables dont le fameux « Pacte nickel » de Le Maire…
Je rigole encore de la fameuse sortie, contée dans ce billet d’octobre, du vieux syndicaliste de La Fédé, João* d’Almeida (il en fut longtemps son secrétaire général ; il a « lâché le manche mais est encore dans l’avion », rappelle-t-il souvent) : « Juste à côté [du Centre culturel Tjibaou où se tenait lune Conférence sur le PS2R], disait-il, il y a un très beau golf, [Le Golf de Tina, qui jouxte en effet le Centre culturel Tjibaou, PC] mais quand on suit la route et qu’on regarde à travers les mimosas, on voit la misère des squats. Le défaut de votre plan, c’est de ne pas avoir suffisamment regardé à travers les mimosas... Je ne suis pas pour appauvrir les riches, mais il y a forcément quelque chose à faire pour mieux répartir la richesse de ce pays et entrer en discussion avec l’État ». Il eut une réponse de David Guyenne, président de la CCI, la Chambre de Commerce et d’Industrie : « Pour la partager, encore faut-il la créer ». Il y a donc bien deux écoles économiques...
[4] On trouve ces rapports sur le site de la CTC du Caillou, par exemple le dernier, publié en janvier 2025 :
[5] C’est vrai, c’est une de mes marottes souventes fois indiqué dans mes billets… dont, surtout celui du 19 octobre 2023, Les indépendantistes calédoniens sont-ils bernés par un conseiller du gouvernement ? ; voir :
https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/191023/les-independantistes-caledoniens-sont-ils-bernes-par-un-conseiller-du-gouvernement
Où l’économiste très libéral mais peu rigoureux, Olivier Sudrie, était habillé pour l’hiver. Ce conseiller de tous les gouvernements divers et variés depuis une quinzaine d’années faisait la pluie et le beau temps ; il est toujours là, mais en retrait du gouvernement actuel. Voir ou revoir surtout l’article du 7 juin 2023, après le Forum économique de la veille où le président indépendantiste du gouvernement, Louis Mapou, avait repris mot pour mot et graphique pour graphique, les analyses de Sudrie : Plombée par un modèle économique « à bout de souffle », comment la Calédonie peut-elle se réinventer ? Voir donc :
Le Medef local avait pris le relai ; voir :
https://www.medef.nc/actualites/forum-perspectives-quel-modele-pour-la-nouvelle-caledonie
On y trouve, entre autres, le Rapport n°1 de Sudrie d’août 2022, Un bilan-diagnostic macro, Un modèle économique à bout de souffle :
C’est ce rapport que nous avons critiqué en 2023 et que l’on critique encore dans ce présent billet.
Un Rapport de l’ISEE.nc est également fort intéressant qui concerne les inégalités en 2020 ; voir :
Sudrie est même intervenu après le 13 mai 2024 ; voir l’article, Rencontre avec… Olivier Sudrie, du 3 juin 2024 de La Voix du Caillou, plutôt loyaliste radical et adepte du néolibéralisme :
https://voixducaillou.nc/2024/06/03/rencontre-avec-olivier-sudrie/
On le mentionne moins qu’auparavant, mais il est peut-être encore derrière le nouveau gouvernement…
[6] J’ai deux fois exposé à La Fédé mon analyse (que l’on retrouve dans ce billet) : une première fois, il y a bien longtemps, au Congrès de 2017 ; une deuxième fois au Congrès de 2023.
[7] Voir le billet indiqué dans la note précédente.
[8] Et, pour 2023, des estimations.
[9] Cette question aurait pu être développée lors du colloque ; elle ne l’a pas été dans la partie concernant les PO ; voir par exemple :
https://www.jean-jaures.org/publication/systemes-de-sante-une-comparaison-france-etats-unis/
Ou encore :
En deux mots, aux USA, les dépenses de santé comptent pour près de 18 % du PIB contre 12 % en France (en 2021), même avec un reste à charge pour les ménages plus élevé outre-Atlantique, la part remboursée par l’État et les assurances privées y est supérieure à la France, car le coût y est nettement plus élevé sans être plus efficace (espérance de vie plus faible qu’en France).
Pour les retraites, la part du PIB est en 2019 de 13 % aux USA et 14 % en France, mais 56 % seulement proviennent de financement public alors qu’en France il s’agit de près de 100 %.
Voir :
[10] Créée par le gouvernement de Michel Rocard, au début des années 1990, la Contribution sociale généralisée (la CSG) avec un petit taux était de 1,1 % (des revenus concernés) qui a bien grimpé…Voir :
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/finance-perso/revenus-et-fiscalite/csg/

La Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) a été créé en 1996 afin d’apurer la dette de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES). ; la durée de remboursement de cette dette avait initialement été estimée à 13 ans, elle existe encore…Voir :
https://www.economie.gouv.fr/particuliers/contribution-sociale-generalisee-csg
[11] Voir :
https://dsf.gouv.nc/impots/la-contribution-caledonienne-de-solidarite-ccs
[12] Après 500 KCFP, les CS deviennent rikiki…
[13] Les graphiques suivants ont déjà été publiés dans mon billet de 2023.
[14] Voir encore son Rapport n° 1 donné par le Medef.nc, note plus haut.
[15] Voir l’article (LNC) du 29 mars 2025 :
[16] 25 voix pour (Loyalistes, Rassemblement et Calédonie ensemble) ; 25 contre (UNI et UC-FLNKS et Nationalistes, indépendantistes) et 3 abstentions (Milakulo Tukumuli, Vaimu’a Muliava, les deux de L’Éveil océnien, et Yoann Lecourieux, loyaliste du Rassemblement) avec voix prépondérante de la Présidente...
[17] Chanson qui a une longue histoire, même en Allemagne nazie… Voir :
J'attendrai (chanson) — Wikipédia
On peut l’entendre par Lucienne Delyle :
En attendant Godot, on peut lire le dernier livre de Benoît Trépied, Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie (Éditions Anacharsis, mars 2025). Trépied est chargé de recherche au CNRS et indépendantiste de longue date. Voir son interview :
Voir aussi ce qu’en disent les Éditions Anacharsis, avec une revue de presse :
Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie | Éditions Anacharsis
Je vais lire ce bouquin qui défend sans aucun doute l’indépendance de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Il note dans son interview : « J’étais complètement sidéré par ce qui se passait » ; il n’indique pas s’il pensait, comme beaucoup (et singulièrement comme Barbançon qu’il cite) que cette insurrection, certes sidérante, était prévisible.
Voir mon billet, sur Le Club de Médiapart, du 27 mars 2024, Chaud, chaud, chaud, l’automne sera chaud en Calédonie ! Le début du printemps ici… :
https://blogs.mediapart.fr/patrick-castex/blog/270324/chaud-chaud-chaud-l-automne-sera-chaud-en-caledonie-le-debut-du-printemps-ici
À la question « Vous avez choisi, dès le titre de votre ouvrage, d’appeler le pays "Kanaky-Nouvelle-Calédonie". Ne craignez-vous pas, en tant que chercheur, qu’on vous reproche un parti pris ? », sa réponse est on ne peut plus claire : « Je pense que le nom "Nouvelle-Calédonie", tout court, est un parti pris. La mise en perspective historique nous rappelle des choses évidentes : la "Nouvelle-Calédonie" est un nom colonial, donné par James Cook en souvenir de l’Écosse, et qui a été imposé au peuple kanak colonisé. Donc penser qu’on peut utiliser "Nouvelle-Calédonie" comme un terme neutre, c’est une illusion rétrospective. Même s’il s’agit du nom officiel ? ».
[18] Voir :
[19] Voir l’article du dimanche 30 mars de NC la 1ère :
Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie : un deuxième jour de visite, entre rencontres et négociations
Sentiment d’incertitude quant à l’aboutissement à un accord dans les jours qui viennent. L’article du même jour publié par LNC donne le même sentiment d’incertitude :
[20] Voir l’article de NC 1ère AFP, de ce lundi en fin de matinée en France ; sur le Caillou, le soleil se couche déjà) :
[21] Voir :
Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls remet un projet d’accord aux délégations politiques
[22] On sut plus tard que l’annonce de Vittori fut en fait un couac : même l’annonce de la remise de ce document ne devait pas filtrer !
[23] Voir NC 1ère, le soir du lundi :
Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie : au troisième jour de visite, les discussions ont continué
[24] L’article continue : « Est-ce qu’elles [ces discussions, pas ces négociations..., PC] vont aboutir ? "Il faut lui demander, a répondu Emmanuel Tjibaou. Il y aura des choses qui seront amenées sur la table. On n’est pas tout seul, il y a les partenaires et puis il y a l’État. Mais tout le monde, je pense, a la nécessité d’avancer dans la discussion pour dégager des perspectives [je souligne, PC]. En tout cas des bases de discussion [idem] pour poursuivre par la suite" ».
[25] Voir :
[26] Voir ce JT, avec les réactions à cet échec et l’interview du ministre :
Le 19h30 : Édition du mardi 01 avril 2025 - Nouvelle-Calédonie La 1ère : le replay en streaming
Sonia Backès, assez souriante, commente : « Non, pas d’accord global ce soir ; c’était prévisible, les positions sont très éloignées... ».
Aussi, avec commentaires écrits sur NC 1ère :
Voir encore, en fin de soirée à Nouméa :
La presse française a réagi rapidement, dont Médiapart citant l’AFP (1er avril, en milieu d’après-midi, heure française) ; voir :
[27] Voir, sur LNC :