Introduction-incipit : un duel à fleurets non mouchetés, le 2 novembre 2025 (avec deux vidéos de BFMTV) entre Mélenchon et Zemmour, avec au centre le parti socialiste mais aussi, pour le second, le RN qui serait politiquement situé « à gauche » …
Selon Mélenchon, le PS aurait changé d’alliance, passant à un rapprochement avec « le centre gauche » d’Attal. Tout simplement, et répété à l’envi ; le PS hésitait, il n’hésiterait donc plus.
Zemmour, récent auteur du livre (sorti le 22 octobre, chez Fayard, – qui a bien changé depuis que Bolloré s’en est emparé – Collection Pensée Libre…) titré La messe n’est pas dite, sous-titré Pour un sursaut judéo-chrétien, taxe, dans la seconde partie de sa longue interview, LFI de « parti de l’étranger ».
Au début de l’interview étaient analysés : les rapports avec l’Algérie ; puis l’accord de fait, selon lui, entre le RN (« de gauche », et « profondément marxiste ») et LFI ; ensuite les sondages donnant Bardella largement en tête du premier tour des présidentielles (avec plus de 35 % des suffrages) ; enfin (après la charge contre LFI où les Musulmans, les alliés électoraux que Mélenchon recherche – c’est vrai – agiraient comme « une armée d’occupation ») l’histoire récente du musée du Louvre (où Zemmour y prônait la suppression du ministère de la Culture).
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Saison 1 – Semaine se terminant le 8 novembre (suite)
Le 3 novembre 2025, le débat à l’Assemblée nationale s’enlisait, notait La Dépêche (de Métropole : il est une Dépêche en Calédonie...) qui résumait cette journée de lundi. On y trouvait quelques informations qui nous avaient peut-être échappées dans le billet précédent.
Puis, selon un article du 4 novembre, huit syndicats de retraités appelaient à manifester dans toute la France le 6. Ils demandaient (dont CGT, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR, LSR et Ensemble et Solidaires) l’abrogation de la réforme des retraites 2023, pas seulement sa suspension, et dénonçaient la suppression de l’abattement fiscal de 10 % (qui augmenterait leur impôt sur le revenu) ainsi que le doublement des franchises médicales.
https://mesinfos.fr/le-6-novembre-les-retraites-dans-la-rue-contre-le-budget-2026-233248.html
Le 4 novembre encore, en fin de journée, Public Sénat nous apprenait qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre Larcher et Lecornu.
Ce (fort) long article où ça tirait au Sénat de tous les côtés contre le Premier ministre, peut se résumer ainsi (début de l’article) : « Depuis "un mauvais départ", le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient "être dans la boucle"… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents. "Il y a quelque chose qui ne va pas". L’histoire pourrait être anecdotique. Mais elle illustre comment les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale de droite et du centre et le gouvernement, avec l’arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon. Tout a en effet dérapé depuis le gouvernement Lecornu II et le départ tonitruant des LR de l’équipe gouvernementale ».
Nous n’irons pas plus loin dans le détail des récriminations, car la réaction de Lecornu ne s’est pas fait attendre : le 5 novembre, il se rendait (avec un jour de retard) à la conférence des présidents du Sénat. Un article de la presse française (Actu.fr du 6 novembre, avec l’AFP) résumait l’ambiance[1] : « Le Sénat incité à voter le budget, "sinon"… […] "Je ne veux pas de 49.3, je ne veux pas d’ordonnances". Il a confirmé qu’il ne voulait pas non plus de la loi spéciale… ».
« Le chef du gouvernement y a longuement pris la parole, selon plusieurs participants, pour défendre sa vision et appeler le Sénat à la "responsabilité" en vue des débats budgétaires, selon l’un d’eux, évoquant la "gravité" avec laquelle Sébastien Lecornu s’est exprimé. "S’il y a censure sur le budget alors il y aura démission et donc dissolution", aurait menacé Sébastien Lecornu. "Je ne serai pas le Premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella" […] "Il n’y a pas de deal avec le Parti socialiste" ».
Lecornu évoquait peut-être une possible « censure » (qui n’existe pas, juridiquement, dans la Constitution) du Sénat ; mais le mot était fort et visait peut-être à tenter de revaloriser la Chambre Haute du Parlement. C’est mon opinion, et je la partage... Ou alors, il ne visait simplement que la vraie censure de l’Assemblée nationale...
Lecornu est donc maintenant pris entre deux feux ; la censure, la vraie, du PS à l’Assemblée ; la « censure » au Sénat ! Le suspense devient de plus en plus torride…
Mais la vie continuait son petit bonhomme de chemin. Le mercredi 5 novembre, l’Assemblée nationale avait voté contre la taxe exceptionnelle sur les mutuelles de santé ; LCP (La Chaîne parlementaire) nous narrait cet épisode le 6. (En bas à gauche, en cliquant, à la fin du résumé du jour, sur Le fil info Assemblée, on pouvait en voir plus sur le passé).
Le 6 novembre, le buzz concernait surtout la présence de jeunes filles (sans doute musulmanes) non pas en fleurs mais voilées, dans le public de l’Assemblée nationale : haro de l’extrême-droite et de Braun-Pivet ; défense de LFI et des Écolos (la loi ne l’interdirait pas ; pas encore ; à vérifier).
Le 7, l’Assemblée continuait ses examens.
On arrête là pour aujourd’hui.
Notes
[1] Un article sur le même sujet était d’ailleurs publié en Nouvelle-Calédonie : si ça dérapait au Parlement, l’accord de Bougival serait fin mal barré comme on dit là-bas. Voir notre billet-feuilleton parallèle sur l’Accord de Bougival.