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Patrick Castex

Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

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Billet de blog 9 septembre 2025

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"AFP, 24 sept. 2025, Zéro H, heure de Nouméa, 'La France a un nouveau gouvernement'…

… 25 septembre, 15 H, heure de Paris ; mais gouvernement totalement uchronique [pour les têtes en l’air, PC]. L’AFP rappelle que, le 24 septembre 1853, la France prenait possession de la Nouvelle-Calédonie ; Napoléon III, allié au Royaume-Uni contre la Russie, ne se heurta ainsi pas à l’opposition britannique. En 2025, c’est un message fort de Macron envers le FLNKS…"

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Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

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La dépêche de l’AFP continue.

 « Depuis la chute du gouvernement Bayrou le 8 septembre, le président de la République Emmanuel Macron hésitait sur la stratégie à suivre : recommencer un gouvernement d’alliance de tout le centre macroniste allié à la droite hors RN ; accepter, à la demande de toute la gauche hors LFI, de nommer un socialiste (Olivier Faure par exemple) ou ex-socialiste (Bernard Cazeneuve, Pierre Moscovici, etc. ; combien de noms auront circulé !) allié aux élus du centre et de la droite grâce au Front républicain de 2024 ; recommencer le "ni à droite ni à gauche et en même temps" qui lui valut sa première élection en 2017 (mais grâce à un alignement exceptionnel des planètes et surtout grâce à Pénélope) mais avec un petit coup de barre à gauche quand même corrigeant sa position devenue de plus en plus droitière. Les deux premières options, assez rapidement balayées, il ne restait que la troisième.

Cependant, personne n’avait compris, continue l’AFP, que Macron avait aussi en tête de rester dans l’Histoire celui qui aurait décolonisé avec brio et astuce la Nouvelle-Calédonie ; d’où la géniale proposition de l’accord de Bougival après l’échec de Valls après le désaccord de Déva, mais avec Valls toujours aux manettes (alors que les loyalistes radicaux du "Caillou" juraient leurs grands Dieux que Macron l’avait désavoué et qu’il allait donc le virer).

Il fallait aller plus loin. Le dernier coup de poker de Macron, sans doute gagnant, fut le suivant : trouver un gouvernement vraiment d’extrême-centre, alliant la gauche (hors LFI, évidemment) le centre macroniste et la droite "républicaine", mais avec un "message fort", comme on dit, envoyé au FLNKS qui ruait dans les brancards de Bougival. D’où : 1/ la nomination du gouvernement le 24 septembre à Zéro H, heure de Nouméa ; 2/ la reconduction de Valls comme ministre d’État des Outre-mer ; 3/ Christain Téin, président du FLNKS, blanchi par les juges d’instruction, avec tous les membres mis en examen de la CCAT déportés en Métropole et les autres, est nommé secrétaire d’État à la décolonisation au ministère des Outre-mer. Ce ne fut possible qu’après des négociations entre Valls et le FLNKS ; ce dernier ayant accepté l’accord de Bougival avec les précisions qu’il exigeait (reconnaissance explicite du peuple Kanak au sein même du texte de l’accord et non pas seulement en renvoyant à l’accord de Nouméa ; l’État créé au sein de la République se nommerait Kanaky-Nouvelle-Calédonie ; les élections provinciales du "Caillou" se tiendraient en novembre 2025 avec gel maintenu du corps électoral ; l’aboutissement de l’accord de Bougival, selon un terme à définir, serait une indépendance-association garantie, sortie de la République, mais la France gardant son implantation militaire sur l’archipel et autour pour garantir sa sécurité. Ces deux derniers points furent considérés par Macron et Valls comme d’importantes concessions du FLNKS, ce qui permit l’accord.

Restait à trouver qui dirigerait le gouvernement. Yaël Braun-Pivet, se fit tirer l’oreille mais accepta, grâce aux conseils de Gérard Larcher qui se fit fort de convaincre les loyalistes radicaux du "Caillou" qui tiquaient : les deux n’étaient pas loin de la "souveraineté partagée" qu’ils avaient proposé en 2024 lors de leur visite en Calédonie.

Geste étonnant et inexpliqué, rapporte la dépêche de l’AFP, lors de la passation de pouvoir avec Bayrou, Braun-Pivet se mit le petit doigt dans l’oreille et fit comme un clin d’œil à la presse ».

Il s’agit bien sûr d’une uchronie ; la dépêche de l’AFP du 25 septembre est une nouvelle blague de l’auteur de ce billet qui avait annoncé, dans un billet précédent, que son petit doigt lui avait soufflé que Braun-Pivet serait nommée à la tête du gouvernement après la chute de Bayrou.

Le 9 septembre : mais ce n’est plus de l’uchronie mais une vérité

La candidate de mon petit doigt s’est déclarée ce matin mardi (et c’est l’une des rares de tous les nombreux promouvables évoqués pouvoir sortir du chapeau de Macron)  ; la plupart des médias affichent l’information, par exemple :

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/elections/apr%C3%A8s-la-chute-de-fran%C3%A7ois-bayrou-ya%C3%ABl-braun-pivet-est-disponible-pour-lui-succ%C3%A9der-%C3%A0-matignon/ar-AA1MaL7E?ocid=BingNewsSerp

« Invitée de RTL ce mardi 9 septembre, elle n’a pas démenti les rumeurs, se disant même prête à relever le gant. "Je ne rechigne jamais devant les obstacles et les difficultés", a assuré l’élue des Yvelines. S’imagine-t-elle quitter la présidence de l’Assemblée ? "Évidemment". "Parfois on me dit que l’hôtel de Lassay est confortable et que je ne veux pas le quitter. Et bien si. Je ne suis pas une assise, je suis capable de prendre des risques. Et je l’ai montré durant ma courte carrière politique". […] Entrée en politique en 2017, Yaël Braun-Pivet explique que "si d’aventure il fallait assumer la mission de Première ministre", elle accepterait. "Je ne suis pas candidate. En revanche, je suis disponible pour œuvrer dans l’intérêt de mon pays", prend-elle soin de préciser ».

Pas candidate, mais presque…

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