Patrick Castex (avatar)

Patrick Castex

Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

Abonné·e de Mediapart

150 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 novembre 2023

Patrick Castex (avatar)

Patrick Castex

Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

Abonné·e de Mediapart

Cocos et anars jouent Éros plutôt que Thanatos : uchronie et Histoire (Saison 10)

Précisons : uchronie très ensoleillée ; fort sombre Histoire. Les Rouges et les Noirs : Charlot (Karl Marx), Freddy (Friedrich Engels), Pierrot-Joé (Pierre-Joseph Proudhon), Mickey (Michel Bakounine), Lou (Louise Michel) et les autres...

Patrick Castex (avatar)

Patrick Castex

Économiste, sociologue et HEC à la retraite (maître de conférence à l’Université Dauphine et membre du Cabinet Syndex, expert-comptable spécialisé dans le conseil aux Comités d'entreprise et aux syndicats de salariés), il s’occupe, depuis une dizaine d’années, de promouvoir l’Indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Il s’est mis en outre à écrire autre chose que de savants traités...

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Le coup d’État de Louis-Napoléon  vu par Charlot et Pierrot-Joé ; et, enfin, l’union des coLibs, des communistes libertaires. La haine de Marx envers Proudhon continua son chemin…

La Révolution française commencée en 1789 se termine dix ans plus tard, par le coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) ; le jeune Bonaparte, général aux cheveux longs et déjà presque en haut de l’échelle du pouvoir, se transformera un peu plus tard en Napoléon Ier avec la chevelure rasée ras de Jules César. La Révolution de 1848 et la Deuxième République, devenue bourgeoise très réactionnaire, après la tentative de révolution ouvrière de juin noyée dans le sang, se termine d’une façon presque similaire : le coup d’État du 2 décembre 1851. Freddy, le fils naturel de Charlot a quelques mois.

Charlot et Pierrot-Joé, les deux à l’unisson contre le coup d’État, mais avec une stratégie révolutionnaire d’une astuce incroyable

Ils eurent des sentiments mitigés concernant la carrière de Louis-Napoléon Bonaparte[1] mais s’opposèrent au coup du futur Napoléon III[2]. Avec un monceau d’arguments tous plus subtils les uns que les autres, ils mirent sur pied une stratégie digne d’un super Machiavel. D’abord, ils sont d’accord : il y a bien un coup d’État ; ce qui ne peut augurer qu’une suite favorable à leur unité. Ensuite, ils sont encore d’accord : la Révolution en France, c’est foutu, et sans doute pour un bout de temps ; et en Europe, c’est encore pire. Ce n’est pas la peine de le cacher : le soutien du peuple à ce salaud est évident ; certes, il a gagné de peu, mais il a gagné ; normal que le bourreau Cavaignac ait été peu soutenu fin 1848 ; mais pour les gauchos, des clopinettes ou presque ! Enfin et surtout, il faut jouer serré et ruser en s’appuyant surtout sur le prétendu aspect progressiste du larron.

C’est Pierrot-Joé qui insista sur cet aspect, mais Charlot acquiesça : « Tu as raison : il faut jouer sur ce progressisme, bidon mais déclaré ! ». Tout le monde savait que beaucoup de petits artisans et travailleurs des villes (ceux des Journées de juin) votèrent pour lui fin 1848, sans doute votèrent-ils moins pour l’homme providentiel nouveau (mais aussi héritier de l’épopée napoléonienne…) que contre Cavaignac ; mais son progressisme ancien affiché (sentiment profond que Pierrot-Joé n’osait avouer ou astuce politique que les deux vilipendaient, peu importe) comme auteur de L’extinction du paupérisme y fut probablement pour beaucoup.

Pierrot-Joé et Charlot devaient en tenir compte ; Lénine se serait dit : « Que faire ? ». Comme il faudra s’arranger des saint-simoniens qui vont sans doute prendre le pouvoir économique, le bon côté des choses, c’est que ça va probablement booster le développement capitaliste et le capital financier, avec les chemins de fer (soumis à la crise suite au krach boursier de 1847). Ils eurent encore, à cet égard, du nez : l’afflux massif d’or avec l’Eldorado et les Forty-niners (expression tirée de l’année de cet Eldorado californiens, en 1849) assura vingt ans de boom économique, en France comme ailleurs.

De même, qu’ils se mirent d’accord en 1846-1847 en pensant que la crise rendait la Révolution inéluctable, ce qui imposait une tentative d’union pour y parvenir, ils se mirent d’accord fin 1848, pour la raison exactement inverse : la perspective de Révolution s’éloignant, l’unité était la seule arme de survie des socialistes. Ils n’étaient pas tout à fait d’accord sur la position à prendre, mais évitaient au maximum d’insister sur les quelques oppositions de détail qui persistaient, pour laisser entendre qu’un programme dit au début d’Union de la gauche était en voie de conclusion entre les partisans de Charlot et ceux de Pierrot-Joé.

Charlot pense alors que la bourgeoisie se maintiendra au pouvoir pour un temps ; il est convaincu que, dans l’esprit de cette bourgeoisie, la révolte ouvrière est définitivement morte, et que, grâce à la forte reprise économique probable et le bond des investissements, le capitalisme va se développer de façon impétueuse, la chute du taux de profit sera alors inéluctable : la théorie de sa baisse tendancielle va enfin se réaliser et le capitalisme va ainsi courir à sa perte. Et il sera facile de proposer l’expropriation, moyennant indemnisation bien sûr mais pour une bouchée de pain, des grandes entreprises capitalistes qui se seront concentrées par la concurrence et arrivées ainsi au bord de la faillite. Quant à la paysannerie parcellaire, elle devrait disparaître rapidement, comme elle avait presque disparu en Angleterre, les paysans appauvris devenant ouvriers agricoles. La société serait alors organisée en autogestion, en self-governance (le terme était devenu fashion à Londres) l’État n’étant plus un représentant des classes au pouvoir, mais une simple organisation technique de la production et de la répartition des produits. La monnaie tendrait à disparaître, une fois ses bonnes œuvres de catalyseur de la production effectuées. Charlot n’admet que moyennement la théorie du crédit gratuit de Pierrot-Joé, mais est cependant prêt à la proposer comme politique économique transitoire.

Pierrot-Joé ne croit pas un mot de cette histoire de baisse tendancielle du taux de profit. Il est en revanche certain que s’il arrivait à convaincre le nouveau dictateur français (un ancien saint-simonien quand même, et peut-être pas si bidon, ayant aimé la classe ouvrière et qui l’avait reçu et semblait prêt à participer au financement de sa Banque du peuple) d’appliquer sa théorie du taux d’intérêt zéro, les inégalités allaient sans doute non pas disparaître, mais s’atténuer, et le peuple, de mieux en mieux éduqué, voudrait une réforme conforme à ses visions : une Fédération d’entreprises autogérées ou en self governance. L’État ne serait donc plus un véritable État ; mais la question du sens profond de l’État était ainsi éludée : la fusion entre anarchisme et communisme revus et corrigés devenait possible.

Les deux compères prônent en outre une pleine ouverture des frontières pour exacerber la concurrence internationale des produits et des capitaux et surtout pour faire baisser les prix alimentaires au bénéfice de la classe ouvrière. Charlot, avec son cynisme habituel, pour hâter le développement capitaliste et accélérer la transition capitaliste du secteur agricole et la prolétarisation des petits paysans ; Pierrot-Joé, plus naïf et moins fort en économie, pour « généraliser la Liberté », affirmait-t-il.

Bref, il n’y avait plus qu’à écrire deux pamphlets contre le coup d’État. Le coup de génie des deux compères est celui du good cop et du bad cop, le bon et le méchant flic : Charlot va jouer le bad cop, avec son pamphlet La dictature du nouveau 18 Brumaire[3] ; Pierrot-Joé va se présenter comme le good cop, avec La Révolution sociale en marche par le coup d’État[4]. Sans aucun doute, Pierrot-Joé, qui détestait l’État, était à la fois séduit par l’État pseudo-saint-simonien du futur Napoléon III. Une curieuse ambivalence…

Mais où se trouvent donc nos deux compères pour réaliser un tel rapprochement ?

Les deux nouveaux copains comme cochons se trouvent à Bruxelles où le mouvement de 1848 a conduit à maintes réformes démocratiques et sociales : la Capitale belge devient le centre de l’Europe progressiste, l’exception européenne, disait-on. Charlot avait quitté Londres en 1852, après son 18 Brumaire[5], avec Jenny, Lenchen, deux autres copines et tous ses enfants, dont le petit Freddy ; il s’était brouillé à mort avec Freddy qui développa, mais sans grand succès, la théorie matérialiste dialectique tout en continuant à travailler comme cadre sup à Manchester. Charlot n’avait donc plus de sponsor et se mit à travailler. Il acheta à crédit un petit estaminet dédié aux moules et aux plats typiques belges, dont les frites, qu’il nomma Friture Charlot ; il avait hésité, préférant au départ Chez Charlot, mais un dénommé Léon lui chercha des noises. Ce restau devint le lieu de rassemblement du mouvement politique qu’il lança avec Pierrot-Joé ; Mickey y adhérera plus tard, jugeant pour le moment le projet réformiste et véritable trahison de la Révolution.

Travailler est un bien grand mot. Le grand bureau du premier étage où il écrivait et servait de salle de réunion sentait bon la frite ; il jouxtait une grande chambre avec de très grands lits ; les enfants avaient chacun leur chambre aux étages supérieurs. Sur la rue, le restaurant où travaillaient toutes ses femmes et ses enfants (il n’exploita jamais le moindre salarié) ne désemplissait jamais : cette petite entreprise ne connut jamais la crise. On ne sut jamais d’où il avait tiré l’apport personnel permettant le lancement de l’affaire, car ce petit estaminet était en fait un très grand restaurant, au moins en superficie. On murmurait que Charlot avait possédé quelques actions dans les chemins de fer anglais et qu’il avait spéculé de façon très efficace avec ses actions avant la crise de 1847.

Pierrot-Joé, qui garda de bonnes relations avec le prince-président puis Napoléon III, préféra cependant se rapprocher de la Capitale belge ; il vécut quelque temps à Lille (comme Voltaire à Ferney, à un jet de Pierre de Genève, ce qui peut être pratique) mais alla retrouver Charlot : leur rabibochage déjà évoqué avec leur géniale stratégie devint définitif ;  Pierrot-Joé aidait souvent comme serveur, mais il n’utilisa jamais la chambre aux multiples grands lits jouxtant la salle de réunion, il vivait en ville chez sa compagne Euphrasie depuis 1849, ayant peut-être viré sa cuti mais restant très prude. Charlot en était désolé ; il tenta de lui expliquer les avantages de la diversité, mais comprit vite et renonça.

Ils allaient publier un Manifeste et annoncèrent que, pour accompagner ces perspectives politiques, serait construite, mais pas avant une dizaine d’années (la situation n’était pas encore mûre) une Internationale ouvrière ; ils proposèrent de l’appeler l’Association internationale des travailleurs, l’AIT, non pas une véritable organisation contraignant ses membres, mais une sorte de réservoir d’idées, un think tank disaient les Anglais. Bruxelles serait le lieu idéal de son établissement ; Charlot se dit que si ça marchait bien, politiquement et à la friterie, il pourrait gagner assez d’argent pour s’acheter un bel immeuble où seraient logés les bureaux de l’AIT, pas pour frimer (quoique…) mais pour servir la cause ouvrière.

La liberté sexuelle serait le ciment de la société, Pierrot-Joé devint vert, mais se tut. Sans aller jusqu’aux délires des Phalanstères de Fourier : la famille au sens de la bourgeoisie, mais qui est le plus souvent celle de tout le peuple, ne sera plus la référence, mais rien ne l’interdira (il est bien sûr interdit d’interdire) ; pas plus que l’éducation des enfants au sein des familles. Rien dans le programme ne définissait ce que devraient être les noyaux de procréation et de vie amoureuse[6]. Même les religions pourraient s’exercer dans le cadre de ce que certains commençaient à nommer la laïcité ; la plupart des militants, même les plus éduqués, ne comprenaient rien à cette nouveauté, une partie criait qu’il fallait interdire les religions, l’autre jurait qu’elle croyait en Dieu tout en voulant bouleverser la société, justement par ce que ses membres étaient croyants. Jusqu’alors, être laïque n’était qu’une expression réservée au monde de l’église : il y avait d’un côté les clercs (les klérikos) titulaire d’une fonction ecclésiastique et par extension, les lettrés, de l’autre les laïcus en latin de l’église : le peuple.

Bref, le coup d’État du Prince-Président allait ouvrir de nouvelles perspectives. Le futur Manifeste était convaincu que les associations ouvrières seraient permises, pas tout de suite bien sûr, mais elles deviendraient de plus en plus utiles aux capitalistes pour mieux réguler les revendications dans des entreprises donc de plus en plus grandes. Et l’AIT pourrait ensuite devenir plus qu’un réservoir d’idées.

Il ne restait plus qu’à trouver un nom au mouvement. Certains pensèrent à noyer le poisson en ne faisant plus aucune référence ni au communisme, ni à l’anarchie en proposant Néo parti anticapitliste (NPA), mais néo faisait pédant. D’autres y allèrent avec Parti démocrate, mais en français le sigle prête à sourire, et les anars n’aiment pas les partis. On tenta bien Union de la gauche, mais le mot union sans plus de précision était paradoxalement source de division : si on veut s’unir, c’est qu’on est différent, comme dans un couple hétéro. Il fallait trouver un truc ; Fusion de la gauche, ça sonne mal et renvoie à melting pot, ça peut évoquer la déliquescence et il n’était pas question de fusion mais d’alliance. Il fallait ainsi un mouvement unitaire évoquant l’alliance, mais en restant dans le dur en explicitant ses deux tendances. On passa en revue quelques solutions, dont Communistes-anarchistes, Anarcho-communistes, Communistes-libertaires, Libertaires-communistes.

Communistes-Libertaires, CoLibs, fut choisi ; Libertaires-CommunistesLibCom sonnait mal et (personne n’a jamais su pourquoi) faisait moins viral. Les anciens copains de Charlot étaient contents que le nom commençât par une référence au premier Manifeste communiste de 1847-1848 : le commun n’est-il pas le fondement de toute société, même fractionnée, avec les femmes, les hommes, les hétéros, les homos et les autres, les Noirs, les Rouges, les Jaunes, les Blancs, les Métis, les Métisses et les Autres. Les anciens copains de Pierrot-Joé se réjouirent que ce nom finît par Liberté, avec un L majuscule central évoquant l’alliance. Ainsi, tous proposèrent l’hymne du mouvement sur un air de la Marseillaise mixé avec celui de l’Internationale[7] : « Debout les damnées de la terre ! Libertés, libertés chéries ! Commun, résonne en ton cratère ! C’est l’éruption des amis ! ». Seule la musique posa problème.

Le Manifeste des coLibs de 1852 commence par : « Un spectre hante l’Europe, le communisme libertaire » ; il se termine par « Travailleurs de tous les pays, prolétaires et autres exploités et opprimés, communistes et libertaires, unissez-vous ! ». Le mouvement et son nom devaient être créés dans les pays où la démocratie le permettait, donc seulement au Royaume-Uni et en Belgique ; dans les autres pays, surtout en Allemagne et en Russie, l’action se menait grâce à l’un de ces think tanks.

La principale opposition vint de Londres : le grand Freddy cria à la trahison et, en Suisse, Mickey et quelques autres traînèrent donc des pieds. En France, la solide union dirigée depuis la friterie de Bruxelles allait permettre l’entrisme dans les rouages du pouvoir comme préparation à la Révolution. Au début, les coLibs y vécurent dans la clandestinité, les rares saint-simoniens de gauche proches du pouvoir les aidaient un peu en catimini ; ils étaient très minoritaires chez les conseillers de l’empereur et cherchaient des soutiens discrets, mais efficaces pour leur propagande et agitation (leur agit-prop comme ils disaient) auprès du peuple. Plus tard, une certaine libéralisation aidant (en fait pas avant le milieu des années 1860) les coLibs changèrent de nom en prenant officiellement celui de leur hebdomadaire : Le Vieil Observateur. Tout passa cependant par les réservoirs à idées légaux, des clubs très ouverts où se retrouvaient des universitaires, des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des francs-maçons ; ce genre de clubs allait très bien avec ce qui restait de courant saint-simonien ; et les gauchos-réformistes infiltrés l’avaient compris.

Les coLibs infiltrèrent ainsi les services de Michel Chevalier[8] pour promouvoir le traité de libre-échange de 1860. Il semble même qu’ils furent à l’origine de l’Entente cordiale[9] avec la Reine Victoria ; Mickey, qui commençait à se rapprocher des deux compères des coLibs, ayant tout fait pour que l’Angleterre et la France déclarent la guerre à la Russie (la guerre de Crimée[10]). En outre, la Banque du peuple chère à Pierrot-Joé fut créée avec d’importants apports des Frères Émile et Isaac Pereire[11], déjà banquiers bien avant Napoléon III, et qui furent saint-simoniens (au moins Émile). Ce fut une sorte de Banque centrale concurrençant la Banque de France, mais sans émettre de papier-monnaie et sans spéculer sur les marchés financiers et boursiers.

Enfin, et ce fut plus compliqué, le think tank français fit un coup de maître. Émile Ollivier, aidé par la vague républicaine, un sursaut du libéralisme politique et surtout les vieilles promesses de Napoléon III quand il était ou faisait semblant d’être de gauche, fut le rapporteur de la loi de 1864 (l’année même où fut créée l’Internationale ouvrière). Cette loi abolit la loi Le Chapelier de 1791, rétablissant le droit de coalition et instaura ainsi le droit de grève[12]. Le lobbying discret des coLibs fit la différence.

Tout le programme du Manifeste de 1852 était donc réalisé, par l’entrisme réformiste de la gauche révolutionnaire unie des coLibs. Il ne manquait plus que la Révolution...

Marx et Proudhon ne sont toujours d’accord que sur un seul point : la rupture

Les deux vont critiquer le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte : deux écrits qui font bien ressortir les deux personnalités.

L’histoire du futur Napoléon III est rocambolesque. En septembre 1848, Louis-Napoléon, exilé en Angleterre après ses deux tentatives de coup d’État de 1836 et 1840, sous la monarchie de Juillet, sa condamnation à la prison à perpétuité la même année, son incarcération au fort de Ham puis son évasion en 1846 (déguisé en ouvrier) rentre à Paris où il a été deux fois élu député ; on peut dire par contumace.

Début octobre, l’Assemblée choisit un régime démocratique à l’américaine : un président de la République élu au suffrage universel direct (mais seulement masculin) ; fin octobre, Bonaparte est candidat. Dans le camp républicain et socialiste, les prétendants sont nombreux : Cavaignac (général, « Le bourreau » des Journées de juin) Lamartine (le poète rêveur, souvent caricaturé avec son « illusion lyrique » qui caractérisa les premiers mois de la Deuxième République) Ledru-Rollin (du parti La Montagne des démocrates-socialistes, les « Démoc-socs ») et Raspail, socialiste révolutionnaire (copain des gauchos Blanqui et Barbès, soutenus par Proudhon) ; il y eut quelques autres candidats officiels ou pas. Bonaparte fut soutenu par la plus grande partie des royalistes et le parti de l’Ordre, dont le chef de file était Adolphe Thiers, déjà vieux républicain briscard de la politique ; cependant, Thiers s’opposa plus tard au coup d’État.

Louis Napoléon Bonaparte gagne le 10 décembre 1848, et sans photo à l’arrivée, avec une participation de 75 % (74 % des votes exprimés, contre Cavaignac, 20 %, Ledru-Rollin, 5 % ; les autres font des scores ridicules, dont Lamartine, 0,3 %...). Le vainqueur jure devant l’Assemblée « de rester fidèle à la République démocratique une et indivisible » ; il respectera pendant presque trois ans ce serment. Le matin du 2 décembre 1851, il proclamera la dissolution de l’Assemblée nationale législative, rétablira le suffrage universel masculin (beaucoup écorné entre-temps) convoquera le peuple français à des élections pour préparer une nouvelle constitution. Le peuple réagit peu contre ce coup d’État, surtout à Paris, un peu plus en Province ; mais il y eut néanmoins quelques insurrections vites matées et, au total, pas loin de 30 000 arrestations et inculpations. Fin décembre 1851, le peuple est convoqué pour un plébiscite devant répondre à la question : « Le Peuple français veut le maintien de l’autorité de Louis Napoléon Bonaparte, et lui délègue les pouvoirs nécessaires pour établir une constitution sur les bases proposées dans sa proclamation du 2 décembre 1851 ». 92 % de Oui... Un an plus tard, le 2 décembre 1852, à la suite d’un deuxième plébiscite (97 % de Oui...[13]) le Second Empire est établi, Louis-Napoléon Bonaparte devenant « Napoléon III, empereur des Français ». Napoléon le Petit (selon le grand poète Victor Hugo) avait sans doute une grande popularité, pas seulement pour les partisans de l’ordre, sans doute également pour le petit peuple...

Dans sa prison de Ham, Louis-Napoléon avait lu énormément (il parla plus tard de « son fructueux séjour à l’Université de Ham ») et avait rédigé de nombreux articles pour des journaux républicains, reçut des visites, dont celle de Louis Blanc ; ce qui donna son ouvrage sur le paupérisme[14]. Selon une analyse évidemment portée vers le soutien inconditionnel à Napoléon III, un lecteur peu attentif pourrait en effet trouver de quoi faire de l’Empereur un vrai socialiste[15] ; toutes les citations qui suivent sont tirées de l’ouvrage de Georges Spillmann. Une vision un peu plus objective permet également quelques éclairages[16]. Faux ou vrai saint-simonien, l’auteur du coup d’État se prétendait bien de gauche (les saint-simoniens modernes se disent sans discussion de gauche) ; socialiste, diront certains. Et cela a marché, sans aucun doute : le peuple a bien voté plusieurs fois pour lui, et avec une majorité écrasante qui ne peut être due seulement à son nom, à ses manigances et à ses milices ! Il n’a certes pas mis fin à l’« exploitation de l’homme par l’homme » (vœu de Saint-Simon, expression qu’il a, le premier, employée). Bien sûr, Napoléon III ne fut pas socialiste, mais rêvait d’une possible association, d’une entente du capital et du prolétariat ; toujours à la limite du populisme plus ou moins sympathique et du fascisme le plus horrible. « Ce Prince [Louis-Napoléon] qui prétendait réconcilier les abeilles prolétariennes et les frelons capitalistes de la fameuse parabole saint-simonienne » comme le définit Spillmann… Ce dernier continue : « Il n’est pas d’homme qui ait été plus calomnié, vilipendé, honni, voire ridiculisé, que Napoléon III, dernier souverain de France ». C’est vrai : et Hugo ne fut pas le dernier.  Georges Spillmann, évident napoléonien, n’y va pas par quatre chemins : « Ceci conduit à poser la question suivante : Comment Napoléon III est-il devenu socialiste avant la lettre, c’est-à-dire un homme traduisant sa sympathie réelle à l’égard des déshérités par des actes positifs, hardis ». Et ensuite de détailler son populisme saint-simonien. « Bref, écrit Spillmann, il y a là pour Louis-Napoléon un problème social qu’il veut comprendre, approfondir. Aussi, lit-il avec passion Saint-Simon, Proudhon, Fourier, le Père Enfantin, Victor Considérant, Jean-Baptiste Say, Louis Blanc, Blanqui, Cabet et son Icarie, Pierre Leroux. Il est en relation avec Edgar Quinet, Michelet, Carnot, George Sand ». Spillmann toujours : « Dans cet ouvrage [L’extinction du paupérisme] qui fit frémir d’espoir tous les républicains socialisants, il écrit : ″La classe ouvrière n’est rien, il faut la rendre propriétaire. Elle n’a de richesses que ses bras, il faut donner à ces bras un emploi utile pour tous. […] Enfin, elle est sans organisation et sans liens, sans droits et sans avenir : il faut lui donner des droits et un avenir, et la relever à ses propres yeux par l’association, l’éducation, la discipline″, c’est-à-dire, mais le mot n’est pas prononcé, par le syndicalisme ».

Après ces coups de brosse à reluire aux pompes de Napoléon III, passons à la critique de Marx. Dans plusieurs écrits, il analyse le processus de la révolution ratée de 1848 et ses suites. D’abord, Les Luttes de classes en France (1848-1850) de 1850 ; ensuite La Constitution de la République française adoptée le 4 novembre 1848, enfin et surtout Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte[17] de 1851-1852. Le premier paragraphe du livre est bien connu : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Caussidière pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre, la Montagne de 1848 à 1851 pour la Montagne de 1793 à 1795, le neveu pour l’oncle. Et nous constatons la même caricature dans les circonstances où parut la deuxième édition du 18 Brumaire » ; cette deuxième édition est bien sûr le coup d’État de Louis Napoléon.

Pour Marx, ce coup d’État est sans aucun doute soutenu par la petite bourgeoisie dominée par la paysannerie, il serait presque le fait de cette classe sociale : « Cependant, le pouvoir d’État ne plane pas dans les airs. Bonaparte représente une classe bien déterminée, et même la classe la plus nombreuse de la société française, à savoir les paysans parcellaires. […] Ainsi, la grande masse de la nation française est constituée par une simple addition de grandeurs de même nom, à peu près de la même façon qu’un sac rempli de pommes de terre forme un sac de pommes de terre ». Ce n’est pas très gentil, c’est le moins qu’on puisse dire, pour cette petite bourgeoisie de la petite propriété, petite production marchande particulière que Marx apprécia toujours peu ; mais le sac de pommes de terre permit donc un coup d’État et adouba le Nouvel Empire... On aurait pu penser naïvement, en lisant tout Marx, que l’État ne pouvait être que l’instrument d’une classe dominante exploiteuse (la paysannerie était bien dominante en nombre mais peu exploiteuse) ; là, il y a un hic : soit, Marx revient presque à Hegel avec un État au-dessus des classes sociales (bien que le pouvoir d’État, précise Marx, ne plane pas dans les airs) ; soit, il s’agit d’une petite manipulation qui passa inaperçue auprès des connaisseurs.

La victoire écrasante du futur Napoléon III au suffrage universel (masculin seulement…) à près de 75 %, et avec un taux de participation du même ordre, sont pourtant à peine mentionnés. Et sa fameuse analyse de Hegel, tant de fois reprise (« … la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ») interroge : les événements de l’année 1848 et suivantes ne sont pourtant pas qu’une farce ! Marx est conscient que la défaite du prolétariat, après les Journées de juin, est importante ; il l’indique clairement dans Le 18 brumaire ; ce diagnostic explique probablement l’embarras de Marx face au coup d’État ; bref ce qu’il faut bien appeler ses hésitations.

Marx semble se rapprocher de Proudhon. Mais ce dernier, non nommé, subit un vrai coup de picador : « Pour une part, il [le prolétariat] se jette dans des expériences doctrinaires, banques d’échange et associations ouvrières, c’est-à-dire dans un mouvement où il renonce à transformer le vieux monde à l’aide des grands moyens qui lui sont propres, mais cherche, tout au contraire, à réaliser son affranchissement, pour ainsi dire, derrière le dos de la société, de façon privée, dans les limites restreintes de ses conditions d’existence, et, par conséquent, échoue nécessairement. Il semble ne pouvoir ni retrouver en lui-même la grandeur révolutionnaire ni puiser, dans les alliances nouvelles conclues par lui, une énergie nouvelle jusqu’à ce que toutes les classes, contre lesquelles il a combattu en juin, gisent sur le sol à ses côtés ». Bref, Marx a enfin bien compris et exprimé que le réformisme de Proudhon (qui a, et il le sait car Proudhon le lui a écrit, abandonné la lutte anticapitaliste violente) ne pouvait aboutir à la Révolution et à la mise à bas du régime capitaliste. Marx semble mépriser Proudhon, non pas par son anarchisme, mais par sa frilosité ; son attitude envers Bakounine sera toute différente. C’est, à notre connaissance, la seule critique implicite et pas trop tardive d’un Proudhon non nommé et de sa nouvelle théorie économique. Mais le crédit gratuit avec le taux d’intérêt zéro et la Banque du peuple ne sont pas évoqués (seulement les banques d’échange et associations ouvrières : c’est différent). Le mystère du flou de Marx quant à la critique de Proudhon, subsiste donc.

Passons à l’attitude de Proudhon envers le coup de Louis-Napoléon : son texte La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre ?[18] a un un bien curieux titre… Il eut une attitude très ambivalente, sinon ambiguë, envers le futur Napoléon III : il l’insulta à plusieurs reprises (il avait une grande gueule) et fit quelques faux pas, ce qui lui valut donc la prison à Sainte-Pélagie pour trois ans, puis encore un autre petit bail ; cependant, il ira même jusqu’à lui demander des sous pour sa Banque du peuple entre deux séjours en prison ! Il rencontra souvent le prince Jérôme, cousin de Napoléon III et représentant l’aile sociale du bonapartisme. Notre anar rencontra, dans le cadre d’élections complémentaires à l’Assemblée constituante, après son discours de juillet 1848 sur lequel nous avons insisté, Louis Bonaparte. Dans ses carnets, Proudhon mentionne un entretien courtois avec lui, mais note : « Se méfier ». Il vote contre la constitution, surtout à cause de la mise en place d’un régime présidentiel : « La présidence [...] c’est la contre-révolution, la féodalité financière, la guerre civile ». Mais quand Louis-Napoléon Bonaparte est élu en décembre, il note qu’il a eu le soutien des socialistes : « Socialiste ou traitre, il n’y a pas de milieu pour lui ». Il croit donc, si les mots ont un sens, au socialisme du prince-président ; mais « se méfie »... Il continue à la fois de soutenir Louis-Napoléon Bonaparte et de l’insulter ; il considérait encore, à la veille du coup d’État, que la grande majorité des ouvriers étaient bonapartistes. Et il continua ses contacts avec le nouveau pouvoir : il faisait de la politique ; et « Faire de la politique, c’est se laver les mains dans la crotte » affirma-t-il ironiquement.

Notes de bas de page

[1] Leur interprétation de l’histoire du futur Napoléon III est particulière. Il serait né bâtard (son père Louis, frère presque dix ans plus jeune que Napoléon, fut toujours cocu) ; les historiens hésitent entre plusieurs pères putatifs, dont le mari, mais rien n’est avéré ; pour nos deux lascars, il n’y a aucun doute. Il est vrai que sa mère Hortense, fille de Joséphine de Beauharnais (qui fut ensuite une copine de Napoléon) et de son premier mari avait le don de faire pousser des cornes à son « P’tit Louis ». Louis-Napoléon fit au moins cinq ou six coups d’État pour prendre le pouvoir, mais finit par se faire prendre et passa la moitié de sa jeunesse enfermé au fort de Ham, en Picardie. Il y écrivit des tas de livre, dont Mon combat (dont le manuscrit a disparu) et De l’extinction du paupérisme en 1844 où il y loue, en saint-simonien attardé, le peuple, les pauvres, les paysans et les ouvriers en leur promettant le droit de grève : « Que du pipeau », clamaient à qui voulait les entendre, Charlot et Pierrot-Joé ! Il s’évada de Ham déguisé en ramoneur et s’exila en Angleterre ; il revint en France en septembre 1848, se présenta à la présidence de la République et fut élut avec seulement 51 % des voix ; « Bourrage des urnes et tromperies sur la marchandise, hurlaient-ils encore, et des cons et salauds de pauvres croyaient en ses billevesées de pseudo-gaucho ! Mais il a failli rater son coup, ce Badinguet qui se veut prince-président ».

[2] Le 2 décembre 1851, il réussit son dernier coup d’État ; personne ne bougea, ni Charlot, ni Pierrot-Joé, qui n’utilisèrent pas la critique des armes, mais seulement l’arme de la critique. Fin décembre, un plébiscite approuve ce coup (52 % de Oui) ; un an plus tard un second plébiscite le transforme en Napoléon III (avec 53 % de Oui).

On est toujours dans l’uchronie… dans l’Histoire, il fut toujours plébiscité.

[3] Il s’agit du titre dans l’uchronie…

[4] Dans l’uchronie encore…

[5] Celui de Charlot, pas celui de Marx.

[6] Pas plus que dans le Manifeste communiste.

[7] On est dans l’uchronie ; on peut donc se permettre une anachronie… La musique du chant L’Internationale ne date que de 1887 (paroles de l’anarchiste Eugène Pottier, un poème cependant écrit en 1871 à la fin de la Commune ; musique de Pierre Degeyter).

[8] Dans la vraie vie, il est un personnage important sous Napoléon III. Né en 1806 et X-Mines en 1829, il devient peu après un adepte de la doctrine saint-simonienne et il édite le journal du mouvement, Le Globe, interdit en 1832 après la révolution de Juillet, il est condamné à six mois de prison (à Sainte-Pélagie) comme son éditeur. Il fit ensuite une brillante carrière, devint un économiste très libéral et se rallia à Napoléon III dont il devint l’un de ses principaux conseillers économiques ; il fut l’artisan du traité franco-britannique de libre-échange de 1860, surnommé Traité Cobden-Chevalier.

[9] Pas seulement dans l’uchronie : également dans l’Histoire. Ce ne fut ni la première (celle sous la monarchie de Juillet) ni la dernière (celle de 1904) : un socle de la diplomatie française effaçant Trafalgar et Waterloo.

[10] Uchronie bien sûr concernant le rôle de Mickey ! La guerre de Crimée (1853-1856) oppose les deux puissances (plus l’Empire ottoman, et le royaume de Sardaigne) à l’Empire russe, défait. La réalité est en revanche celle de l’acceptation implicite par les Britanniques en 1853 de la prise de possession par la France de la Nouvelle-Calédonie découverte pourtant par James Cook et où les Anglophones étaient déjà installés à côté des Français : les Allemands pointaient dans le Sud-Pacifique, non pas le bout de leurs casques à pointe (ce fut plus tard), mais quelques commerçants de Hambourg. C’est du moins mon hypothèse (peu courante) ; peut-être l’Entente cordiale et la Guerre de Crimée étaient-elles suffisantes comme explication.

[11] Dans la vraie vie, rien à voir avec cette uchronie : pas de Banque du peuple ! Mais les frères Pereire sont des personnages historiques très importants. Jeunes, ils firent leur la devise empruntée à Saint-Simon : « À chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses œuvres » ; il n’y a rien d’égalitaire, mais le courant s’oppose à la propriété privée des moyens de production. Il faut organiser la société : on parle souvent de socialisme technocratique pour caractériser le courant saint-simonien. L’organisation de la société doit être fluidifiée par l’argent qui « coule », doit s’infiltrer partout, être « le ferment de toute végétation sociale » grâce à un dense réseau de banques et la spéculation boursière. Quand ça marche, tout va bien ; la faillite en 1867 du Crédit Mobilier des frères Pereire, fondé en 1852 (cette date n’est pas anodine) qui développe le crédit à long terme aux industriels, prouvera que ce n’est pas si simple.

[12] Jusqu’ici, tout va bien ; cela se passa bien ainsi dans l’Histoire. Le pourquoi et le comment sont moins connus. La suite est bien sûr uchronique.

[13] Ces scores sont ceux de l’Histoire : ceux de l’uchronie, à peine supérieurs à 50 %, étaient, répétons-le, bidon…

[14] De l’extinction du paupérisme fut écrit par Louis-Napoléon Bonaparte et publié en 1844 alors qu’il était enfermé au fort de Ham. Il y loue, en saint-simonien, la « classe ouvrière » et promet le droit d’association (ce qu’il fera effectivement en 1864). Pour certains, il apparaîtra même comme un socialiste lors de son élection en décembre 1848. Il n’avait rien de souverainiste ou de nationaliste dans son programme politique (contrairement à son oncle où le nationalisme était une reprise des guerres défensives de la Révolution).

[15] Voir Georges Spillmann, Le socialisme de Napoléon III, 1978, sur le Site Napoléon.org, le site d’histoire de la Fondation Napoléon : une véritable dithyrambe nous faisant presque douter que le socialisme du futur Napoléon III, n’était pas qu’une géniale feinte ; à voir et lire sur la Toile :

https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/le-socialisme-de-napoleon-iii/

[16] Voir l’article de la revue Géo : Napoléon III : un empereur socialiste ?

https://www.geo.fr/histoire/napoleon-iii-un-empereur-socialiste-193050

[17] C’est lisible sur la Toile, grâce à marxists.org (attention ! En 7 parties, après 2 préfaces, la première de Marx en 1869, la seconde d’Engels de 1895) :

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1851/12/brum1.htm

[18] Voir à Wikisource :

https://fr.wikisource.org/wiki/La_Révolution_sociale_démontrée_par_le_coup_d’État_du_2_décembre

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.