NB : Encore une fois, les fidèles lecteurs de ces billets sont censés connaître tous les acronymes et sigles des partis et groupes politiques du Caillou… (Les centrismes des trois derniers sont encore à préciser.)
Tiens, en passant, un peu de pub pour mon média préféré, Médiapart ; il vient de publier, le 7 mars 2025, même pour les non-abonnés, tous ses articles[1] concernant l’histoire récente de la Nouvelle-Calédonie, peut être future Kanaky Nouvelle-Calédonie : Dossier, De la Nouvelle-Calédonie à la Kanaky, un long chemin vers l’indépendance (124 articles, présentés du plus récent au plus ancien).
Le premier article, d’Ellen Salvi, publié le 7 mars, après la visite de Valls, est intitulé Nouvelle-Calédonie : « La question est de savoir si, pour une fois dans son histoire, la France réussira une décolonisation » ; son sous-titre est Dix mois après l’explosion des révoltes, les différentes forces politiques de l’archipel se sont retrouvées autour de la même table pour discuter de l’avenir institutionnel du territoire. Décryptage avec Jean-François Merle, ancien conseiller de Michel Rocard pour les outre-mer.
L’article précédent, toujours d’Ellen Salvi, du 23 février, titré En Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls se heurte aux macronistes radicalisés, et sous-titré, Au premier jour de son déplacement dans l’archipel, le ministre des Outre-mer a été pris à partie par des élus de son propre camp politique. Les mêmes qui n’ont cessé de murmurer à l’oreille des responsables parisiens, tout en attisant les tensions sur place. Et qui ne cachent désormais plus leurs accointances avec l’extrême droite.
Ces deux articles, contrairement à ce billet, ne portent pas de jugement sur la possibilité ou non du succès de Valls d’aboutir à un accord.
…
On n’évoquera ici que les réactions des différents courants politiques du Caillou au processus enclenché à Nouméa ; on laisse le lecteur se débrouiller avec le document final[2] offert par Valls à la discussion lors de son départ ; je crains que ce joli document n’empêche pas le retour des oppositions fondamentales et soit donc encore un coup d’épée dans l’eau. Au moins, ce document se contente de résumer les discussions politiques et le point de vue de l’État ; il reste neutre, contrairement au fameux document Les conséquences du « oui » et du « non » (Discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie) de juillet 2021 où la neutralité de l’État avait disparu car les avantages du Non à l’indépendance dominaient largement les malheurs du Oui…
Juste quelques mots sur le document de 2025, en évitant les détails où, c’est bien connu, la diable se cache. « À l’ouverture de ces discussions, l’État avait souhaité réaffirmer, pour sa part, plusieurs principes essentiels ». Le premier est de très loin le plus important : « Le lien avec la France. Les trois référendums ont tous abouti à une réponse négative quant à l’accession à l’indépendance et à la pleine souveraineté, confirmant la volonté d’une majorité de Calédoniens de maintenir la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française. Que la dernière consultation ait laissé un sentiment d’inachevé est un fait, mais le résultat de ces référendums est là… [je souligne, PC]. Quel type de « lien avec la France » ? ; c’est largement ouvert, mais très ambigu, sans parler de la phrase soulignée. Le « Lien avec la France », le premier axe développé dans le document, demeurerait inscrit dans la Constitution française qui ferait l’objet avec un ajout inédit : la « Loi fondamentale » qui « pourrait constituer une étape nouvelle dans la capacité d’auto-organisation de la Nouvelle-Calédonie en consacrant la compétence de la compétence [je souligne toujours, PC] ». Quèsaco[3] ? Comprenne qui pourra en lisant le document et les commentaires de la presse[4]…Tentons une explication : la Nouvelle-Calédonie, toujours dans la République et contrôlée par elle, aurait la compétence de modifier certaines de ses règles.
Bien que le lien avec la France puisse signifier large autonomie dans la République ou indépendance-association ou solution proche, on sent comme une préférence pour la première solution : les loyalistes radicaux ne semblent pas avoir tiquer sur la compétence de la compétence ; CE en semble ravi ; les indépendantistes, sauf erreur, n’en disent mot.
…
Il faut d’abord narrer ce qui est apparu comme une bévue de l’inénarrable Manuel Vals après son retour inattendu au gouvernement de Bayrou comme ministre de plein exercice des Outre-mer (et, qui plus est, ministre d’État, juste derrière Élisabeth Borne et devant Darmanin et Retailleau !). Il avait commencé, à Paris, début février, les discussions pendant une semaine « en toute discrétion » avec chaque groupe d’élus calédoniens, sans obtenir de trilatérale (État, Loyalistes et indépendantistes ensemble)[5] avant de se rendre sur le Caillou fin février[6]. On voit mal, notons-le tout de go, en quoi la visite de Valls fin février et son retour annoncé fin mars (mais décalé de quelques jours) changerait cette donne… C’est donc, comme l’indique le titre et le sous-titre de ce billet, l’objet de ce qui suit.
C’est en effet dans l’article du quotidien Le Monde du 11 février, bien avant son départ pour le Caillou, que Valls a mis le feu aux poudres chez les loyalistes radicaux. Il avait simplement déclaré, se référant à l’Accord de Nouméa de 1998 ; l’article le note : « "Je suis revenu aux fondamentaux des accords de paix" déjà signés, précise le ministre. "L’accord de Nouméa écrit une trajectoire inédite, visant à construire une communauté humaine dans un destin commun, et qui engage un processus de décolonisation, d’émancipation", dans le cadre du droit à l’autodétermination. "Ce chemin, nous devons l’achever, et l’État, impartial, en est le garant pour qu’il aille jusqu’au bout", ajoute-t-il. "La trajectoire est celle qui va d’une souveraineté partagée à une souveraineté pleine et entière, ce sont les accords. Il ne peut y avoir de retour en arrière – ce que des forces, des deux côtés, voudraient. Je suis revenu aux fondamentaux des accords de paix" déjà signés, précise le ministre ». Un peu plus loin l’article précise : « Sans "s’enfermer dans un agenda", énonce M. Valls, il s’agirait maintenant de dépasser la violence du 13 mai 2024 et la peur qu’elle a engendrée pour préparer un compromis politique qu’il souhaite "définitif ", soit "travailler sur une loi fondamentale de la Nouvelle-Calédonie, intégrée dans la Constitution française". Le ministre en a proposé à tous ces jours-ci les principes : "une souveraineté avec la France", [je souligne, PC] "la démocratie face à la violence", "la protection de tous" et "la citoyenneté calédonienne" ».
On pouvait aussi comprendre quelque chose comme une nouvelle souveraineté partagée, mais dans la République, comme du temps de la proposition de Larcher lors de sa dernière visite en Calédonie en novembre 2024 avec Braun-Pivet. Cependant, la formule « une souveraineté avec la France » [je souligne encore, PC] est ambigüe, avec la France n’est pas tout à fait pareille que dans la France : la première peut faire penser à une indépendance-association ou à un État associé ; la seconde renvoie sans équivoque à une Calédonie au sein de la République ! Valls est ainsi en effet peu précis : Bévue or not bévue ?
Après s’être de nombreuses fois déclaré partisan de la Calédonie française, une première fois en 2018, avant le premier référendum d’autodétermination de 2018 où il a « échauffé les oreilles des indépendantistes »[7], puis dans son livre de 2021, Pas une goutte de sang français, où il écrivait encore « Je ne souhaite pas l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie »[8], le voilà, par cette déclaration qu’il semblait affirmer le contraire. Ce qui a en effet fait hurler[9] l’autre inénarrable Metzdorf, le député loyaliste radical à l’Assemblée nationale : « Une "douche froide", indique l’article, pour le député non-indépendantiste Nicolas Metzdorf, qui pourrait avoir des répercussions sur la visite ministérielle fin février, si ces propos n’étaient "pas rectifiés" ». L’article indique aussi : « "Respecter l’accord de Nouméa, c’est respecter le choix des Calédoniens". C’est le titre du communiqué diffusé ce vendredi par les Loyalistes et le Rassemblement. Les deux formations non-indépendantistes s’insurgent contre une déclaration de Manuel Valls, retranscrite dans le journal Le Monde du 11 février ».
Ce billet sera traité en 7 points.
1 – Bévue or not bévue de Valls ?
Nouvelle bévue de Vals ? Peut-être, car il pouvait se douter, par ses imprécisions, que les loyalistes radicaux prendraient, malgré des précautions évidentes, cette déclaration comme une provocation ; de la même façon, mais moins violente, que leur réaction à la proposition de Larcher de souveraineté partagée[10].
Mon interprétation est différente ; hypothèse : il s’agit peut-être d’une annonce pour, effectivement, braquer les loyalistes radicaux (ce qui fut réussi) et caresser ainsi dans le sens du poil les indépendantistes et les amener à accepter enfin des réunions trilatérales sur le Caillou (ce qui fut également réussi). Exactement de la même façon que les indépendantistes, singulièrement l’UNI-Palika, avaient réagi positivement à la proposition de Larcher, sans voir, répétons-le, que cette souveraineté partagée se ferait explicitement au sein de la République. L’opposition est telle, qu’on le veuille ou non, et malgré les discours Bisounours de Valls (comme de Larcher et Braun-Pivet) entre loyalistes radicaux et indépendantistes, que chacun (les premiers) soit se braque, soit (les seconds) pense que le père Noël est arrivé !
Deux jours avant son arrivée en Calédonie, dans une interview et un article d’Outre-mer la 1ère, du 20 février 2025 (intitulé « La France est toujours là » : Manuel Valls attendu de pied ferme samedi en Nouvelle-Calédonie) Valls précisait sa pensée et semblait corriger le tir. Il espérait parvenir à « de véritables négociations avec l’ensemble des partenaires politiques qui siègent au Congrès » et précisait : « la France est toujours là. […] Nous avons soutenu l’économie, les entreprises, les collectivités de la Nouvelle-Calédonie ». Un phrase qui devrait plaire à tous...
Un maître-mot, quoique non prononcé, apparaît : trilatérales : « Il faut que tout le monde se mette autour de la table » ; et il répète ce qui avait fait hurler les loyalistes radicaux, mais avec une explication de texte : c’est la trajectoire de l’Accord de Nouméa qui pouvait aller « d’une souveraineté partagée à une souveraineté pleine et entière. […] Cette phrase n’est pas de moi. C’est pour ça que je ne comprends pas très bien ce débat. Elle est dans l’Accord de Nouméa. La souveraineté partagée, c’est ce qui existe, jusqu’à une souveraineté pleine. C’est dans l’Accord de Nouméa, qui est dans la Constitution française ». Et l’article de souligner que cette phrase a beaucoup plu aux indépendantistes.
Coup de maître de Valls plutôt que bévue ? C’est donc mon hypothèse qui peut s’étayer par ce qui va suivre.
2 – Valls n’a pas évité l’altercation avec les loyalistes les plus radicaux, Metzdorf et Backès ; il en a même rajouté !
Les loyalistes radicaux se sont ainsi mobilisés contre Valls, avant son arrivée. Un article d’Outre-mer la 1ère, AFP, du 19 février 2025, annonce clairement ce qui va se passer : Nouvelle-Calédonie : les non-indépendantistes mobilisent massivement avant la venue de Manuel Valls[11].
Mercredi 19 février au soir (fuseau horaire de Nouméa) « près de 2 000 personnes, note l’article, ont assisté à une réunion publique organisée par des formations non-indépendantistes pour restituer les discussions menées à Paris début février et mettre la pression avant la venue du ministre des Outre-mer… […] "Nous l’avons dit au ministre (Manuel Valls) les bilatérales, c’est fini ! Dorénavant, ce seront des discussions plénières ou rien !", a lancé Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement-LR au Congrès de Nouvelle-Calédonie, sous les applaudissements du public. L’annonce de la venue de Manuel Valls à partir du 22 février et ses récents propos sur l’accès à une "souveraineté pleine et entière" de la Nouvelle-Calédonie ont, en revanche, suscité des huées. "On va lui dire : Manuel, ta pleine souveraineté... No pasarán ! [sic, PC] Les cadeaux aux indépendantistes, No pasarán ! Manuel, tu vas venir, nous écouter et expliquer quelque chose de très simple à la population calédonienne : non, c’est non !", a lancé Nicolas Metzdorf, en référence aux référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et 2021. Le deuxième vice-président de la province Sud, Gil Brial, a critiqué l’ancien Premier ministre, estimant qu’il n’avait "aucune légitimité à nous dire comment nous devons vivre demain" en raison de ses échecs électoraux. Il a également appelé les partisans de la Nouvelle-Calédonie française à la mobilisation lors de l’arrivée de Manuel Valls, les invitant à se munir de drapeaux tricolores lors d’un hommage aux morts que doit rendre le ministre, en dépit de l’interdiction de rassemblements décidée par le Haut-commissariat de la République jusqu’au 3 mars. "Une manière de montrer à quel point nous sommes déterminés à faire valoir nos droits, notre envie de rester dans une Calédonie française", a conclu l’un des animateurs de la soirée, avant que la Marseillaise ne retentisse ».
Ils n’ont pas dit, comme Sonia Backès avant le 13 mai, « Le bordel, c’est nous qui le mettrons »... mais le cœur y était.
Valls fut en effet hué, donc comme prévu (par 500 militants, selon les forces de l’ordre qui ne sont pas intervenues…) à son arrivée le samedi 22 février, lors d’un dépôt de gerbe à la Croix de Lorraine ; c’est ce qu’indique, à la même date, le journal Libération et l’AFP[12]. Puis, un peu plus tard, en marge d’un hommage rendu au Mont-Dore à Nicolas Molinari (un gendarme abattu lors d’un échange de tirs le 15 mai) après d’autres cris et pancartes hostiles à Valls et une tentative de dialogue avec la foule, il eut en outre eu une longue altercation avec Metzdorf et Backès à propos de l’expression « peuple premier » qu’il avait employée lors de sa première visite au Sénat coutumier ; Nicolas Metzdorf le lui reprocha : « Tout le monde doit se sentir Calédonien, tout le monde doit se sentir premier en Nouvelle-Calédonie. On est tous sur une même échelle, tous sur un même niveau. À partir du moment où on hiérarchise les populations dans une île, ça ne peut pas fonctionner ». Metzdorf, qui ne sait probablement pas ce que signifie peuple premier (expression qui remplace peuple primitif, jugé dépréciatif) a agressé Valls, qui avait rappelé les droits des Kanak peuple premier, refusant selon lui que les Caldoches et Métros soient considérés comme les deuxièmes de la classe ; Vals lui conseilla d’ailleurs une visite au musée des arts premiers du quai Branly à Paris créé par Chirac... C’est vrai, l’expression peuple premier employée par Valls lors de sa première visite au Sénat costumier, n’est pas utilisée, ni dans l’accord de Nouméa, ni dans la constitution (erreur de Valls, bévue sans doute involontaire, celle-là) mais il signifie la même chose que peuple d’origine ou peuple autochtone utilisés[13].
Metzdorf s’est expliqué et, bien sûr, justifié, le 2 mars 2025, invité par Élisabeth Noir sur RRB[14]. Il a développé : pas question d’indépendance-association ou d’un autre gros mots proche, alors que, dans le document final donné par Valls les hypothèses décrites sont, dit-il avec clairvoyance, « très larges, elles sont parfois même antagonistes ; donc l’idée c’est de défendre le bout de gras jusqu’au bout… ». Et, à la fin de l’interview, vive le libéralisme économique : « … changer de modèle économique ; vous savez que je suis très attaché à ça, qu’on aille sur un modèle plus libéral où l’on redonne du souffle à nos entreprises, où l’on baisse les impôts et les taxes, où l’on donne plus de flexibilité au travail ; il faut en Nouvelle-Calédonie que le travail paye plus, à la fois pour le chef d’entreprise et le salarié, et pour ça il faut déréglementer… » etc.
3 – Les loyalistes radicaux restent naturellement toujours opposés à tout ce qui ressemblerait à l’indépendance-association ; et aucun accord en ce sens n’est donc possible
Metzdorf n’est pas le seul ; Sonia Backès n’est pas en reste[15] : « La présidente de la province Sud relève ce qu’elle estime être un impair de taille de Manuel Valls : "Le ministre a remis en cause avant d’arriver deux de nos fondamentaux". Sonia Backès se réfère à l’interview du ministre dans Le Monde : "Il a dit 'la trajectoire est obligatoirement de la souveraineté partagée à la pleine souveraineté sans marche arrière possible'. Il remet en cause le vote majoritaire des Calédoniens". Nous ne voterons aucune forme d’indépendance association, d’État associée ni maintenant ni programmée. Comme ça les choses sont claires ! ». Pas un mot, évidemment sur les limites du troisième référendum de 2021 ; l’article indique « Le lien avec la France... le grand écart des divergences. Il s’agit du point le plus difficile des négociations. Pleine souveraineté pour les uns, indépendance association pour les autres, et le maintien dans la République française pour les non-indépendantistes. Pour Sonia Backès, l’autodétermination fait foi. Elle insiste sur l’existant : "Les 3 référendums ont mis fin à la trajectoire vers la pleine souveraineté". Elle ajoute aussi : "Ni le président de la République, ni le parlement français n'imposeront aux Calédoniens une décision qui est contraire à leur choix démocratique" ». Se méfierait-elle d’une volonté de l’État d’imposer une sorte d’indépendance-association ?
Et de déclarer aussi que l’Accord de Nouméa, c’est fini, en mettant les points sur le i : « Concernant l’accord de Nouméa : "Il avait la volonté, par le rééquilibrage, de donner plus de droits à une communauté plus qu’une autre, les Kanaks en l’occurrence. On considère que le prochain accord doit mettre tout le monde au même niveau", pose Sonia Backès ». Enfin, sa marotte qui précise ce qui précède : « Vers plus d’autonomie des provinces... continue l’article. Ce serait donc l’une des pistes listées dans le document. Une proposition de Sonia Backès datant de plusieurs années. Il s’agirait de donner plus de pouvoir aux provinces et de clarifier les compétences de chacune ». Rappelons-le (mais non développé là par Backès) : fini les discriminations positives ayant bénéficié aux Kanak (économiques, fiscales et politiques). Mais pas question de « partition » (et encore moins d’ « apartheid ») : « "Il faut simplement être pragmatique", martèle la présidente de la province Sud. Certains groupes ont accusé Sonia Backès de mettre en place une forme de "partition", une scission de la Nouvelle-Calédonie. "C’est une polémique inutile. On est évidemment, pour la Nouvelle-Calédonie, une et indivisible", répond Sonia Backès. Elle donne l’exemple de l’Australie, pays de régime fédéral composé de plusieurs États ».
4 – Le FLNKS d’Emmanuel Tjibaou, sans l’UNI, disposé au dialogue, mais très critique
Le mardi 4 mars, le bureau politique du FLNKS a communiqué un document[16] destiné à « clarifier le contenu des discussions, la méthode, le format et le calendrier ». Félicitations à Valls… mais, note l’article : « Le Front précise qu’il s’agit d’un document de l’État et liste également des "éléments incontournables posés sur la table des discussions à clarifier". Il s’agit notamment de demandes formulées lors des rencontres parisiennes : la supervision de l’ONU lors des discussions et négociations. La présence du président du FLNKS, Christian Téin, incarcéré dans l’hexagone sous le coup de sept chefs d’inculpation, notamment complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. Le communiqué insiste aussi sur le traitement judiciaire le concernant ainsi que les autres détenus suite aux émeutes de 2024. […] Ces éléments incontournables devront être traités et trouver des réponses avant de s'engager dans la phase de négociation ».
On ne sait pas si ce nouveau FLNKS continuera les discussions et abordera les négociations avec Valls si ces conditions demandées sont refusés.
5 – L’UNI fidèle à elle-même, mais avec des positions de plus en plus floues et de plus en plus centristes
La prestation de Jean Pierre Djaiwé (porte-parole du Palika et chef du groupe Union nationale pour l’indépendance (UNI, donc) au Congrès de la Nouvelle-Calédonie) sur NC 1ère le dimanche 9 mars 2025, souhaite que la question du « lien avec la France » soit réglée dès le début des futures négociations lors du retour de Valls. Cette prestation n’est pas marquée par la clarté la plus pure[17]… Il confond par exemple l’Indépendance-association au sens de Pisani en 1985 ou son équivalent, la Pleine souveraineté avec partenariat du Rapport de 2013 de J. Courtial et F. Melin-Soucramanien (Réflexions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie) et la notion d’État associé comme pour les Îles Cook. Il propose « une période de transition » dont la durée reste à définir : « Certains parlent de 30 ans, 50 ans. Nous, on estime qu’une période de dix ans, soit deux mandatures, c’est largement suffisant dans la mesure où, si l’on se met d’accord sur ce que l’on veut plus tard, les autres questions se présenteront avec moins d’acuité. […] Le partenariat que l’on veut établir avec la France est un partenariat gagnant-gagnant. C’est-à-dire que si la France veut, pour son image à travers le monde, conserver sa présence [ici], il faut faire en sorte que la France puisse garantir ses intérêts et que la Calédonie également trouve ses intérêts dans le cadre de ce partenariat avec la France ». Il avait auparavant dans son interview pris un exemple : « … la protection de la zone économique exclusive [ZEE] de la Calédonie qui est à peu près de la même surface que l'Hexagone[18], ça, la Calédonie ne pourra pas le faire. Donc, on mettra en place un partenariat ».
Quant à la question de l’élargissement du corps électoral, il va assez loin : « Il y a des points d’équilibre qui ont été trouvés. La question du corps électoral est un sujet qui est politiquement sensible, mais des jalons qui ont été posés. On peut intégrer dans le corps électoral des citoyens qui justifient d’une durée de résidence suffisante en Nouvelle-Calédonie et qui répondent à des critères dans le cadre d’un code de la citoyenneté ». Il déclare que l’UNI n’est pas contre une durée de résidence de dix ans pour obtenir ce droit.
On n’en sait guère plus sur ce que propose l’UNI-Palika, qui reste d'une discrétion de violette…
6 – L’ÉO rétropédale encore ; on ne comprend pas tout de suite dans quel sens, mais on pense comprendre à la fin...
L’Éveil océanien des Wallisien-Futuniens flirtait avec l’indépendance-association, « pas tout de suite », mais à terme. L’ÉO n’a réagi, sauf erreur, que le 23 février[19], tout au début de la visite de Valls avec Compromis politique : c’est maintenant ou jamais. Silence radio depuis.
Les hésitations de l’ÉO sont évidentes dans ce texte : adoubement de la méthode Valls ; soutien aux indépendantistes avec vives critiques des loyalistes radicaux ; mais que de contradictions dans ce texte ! Lisons-le attentivement. « … la méthode Valls est efficace, ce qui est un exploit au regard du contexte de méfiance et de défiance post 13 mai. Alors qu’une nouvelle séquence dite de "négociation" [Non, seulement de "discussion", PC] doit s’ouvrir demain, Manuel Valls se voit déjà confronté aux polémiques électoralistes des Loyalistes et des LR sur les termes de "pleine souveraineté" et de "peuple premier". Dès sa première journée, le ton est donné : l’ancien Premier Ministre n’est pas le bienvenu et les militants comme les responsables politiques le lui font savoir. L’histoire semble se répéter, à l’instar d’Edgard Pisani en 1985, l’opération de décrédibilisation est en marche. [Ainsi, ce que proposait Pisani, l’indépendance-association, était peut-être censé, PC] Le révisionnisme et le négationnisme sont devenus la prison intellectuelle de cette partie de notre paysage politique. C’est malheureusement ce qui les empêche de se projeter et qui les amène à des raisonnements "myotatiques"[20] de partition caractérisée par la formule "l’huile et l’eau ne se mélangent pas". Les accords de Paix sont notre héritage et il est de notre devoir de le respecter, le préserver et le protéger comme le poteau central de notre case. Le peuple kanak est le "peuple premier", c’est un fait historique et politique. Accepter cela n’équivaut pas à accepter un "podium de légitimité" ou encore une "supériorité ethnique", argument qui relève d’une paresse intellectuelle à des fins électoralistes. Accepter cela, c’est avant tout s’accepter soi-même car ils ne peuvent nous accueillir que s’ils sont chez eux et ils l’ont fait à plusieurs reprises (Nainville-Les-Roches, Matignon et Nouméa), malgré la violence de la colonisation. Concernant la polémique autour de "la pleine souveraineté", elle n’est qu’une tempête dans un verre d’eau puisque ce sont les termes du préambule de l’Accord de Nouméa (ADN) ratifié par le RPCR, le FLNKS et l’État, qui dispose que "Dix ans plus tard, il convient d’ouvrir une nouvelle étape, marquée par la pleine reconnaissance de l’identité kanak, préalable à la refondation d’un contrat social entre toutes les communautés qui vivent en Nouvelle-Calédonie, et par un partage de souveraineté avec la France, sur la voie de la pleine souveraineté". Les 3 consultations n’ont pas abouti à un OUI à la pleine souveraineté. Ces résultats, incontestés et incontestables pour deux consultations, [je souligne, mais, en creux, contestable pour le troisième référendum ? PC] doivent être respectés car les populations intéressées sont souveraines sur cette question depuis 1988. Par conséquent, le futur statut de la Nouvelle-Calédonie s’établira au sein de la République française, [je souligne encore, PC : au sein de la République ou avec la République ?] toutefois, la trajectoire de décolonisation n’est ni achevée ni remise en cause. Les partenaires doivent désormais se réunir pour examiner la situation ainsi créée car trois "NON" [le troisième serait donc légitime ? PC: il faut savoir !] ne signifient pas "NON jamais" et encore moins "OUI tout de suite". Par ailleurs, les législatives anticipées de 2024, organisées quelques semaines après le 13 mai ont révélé un renversement du rapport de forces avec un écart de 10 000 voix en faveur des indépendantistes ce qui confirme bien une tendance vers la pleine souveraineté. [Que d’hésitations, PC !] Aussi, dans l’éventualité d’un avenant à l’ADN comprenant une période transitoire et d’un nouveau référendum sur l’indépendance, il est certain que le résultat serait un OUI à 51-49, soit une victoire à la Pyrrhus. Nous avons fondé l’Éveil Océanien après la première consultation le 4 novembre 2018 car nous avions compris que le résultat 43/57 nous conduirait vers cette impasse politique et qu’il fallait par conséquent proposer une nouvelle vision aux calédoniens. Cette vision consiste simplement à bâtir des ponts au-dessus des murs du "oui et du non" érigés entre nous depuis trop longtemps pour des intérêts politiciens et qui étouffent le vivre-ensemble. Notre positionnement pour la dernière consultation celle du "Non, pas maintenant" est selon nous ce fameux pari de l’intelligence qui permettra de bâtir collectivement, entre indépendantistes et non-indépendantistes, un oui partagé vers la programmation et la naissance d’un État Calédonien souverain avec la France. [je souligne toujours ; donc une sorte d’indépendance-association ! PC] La Nouvelle-Calédonie dispose actuellement d’une autonomie proche d’un État car doté d’un parlement, d’un gouvernement, d’une autonomie économique fiscale et sociale, et même de sa propre Constitution qui est la Loi organique de 1999. Nous sommes en quelque sorte, un État au sein de l’État français, ce dernier exerçant pour notre compte les compétences régaliennes, en d'autres termes, la Nouvelle-Calédonie est en partenariat interne avec la France dont le lien est défini par le Titre XIII de la Constitution Française. La vision que nous portons s’inscrit dans celle d’Edgard Pisani, qui consiste à associer ce que nous avions jusqu’ici opposé : l’indépendance et la France. Il faut dès maintenant programmer méthodiquement notre pays à passer d’un partenariat interne à un partenariat externe. [je souligne encore, PC] Ce dernier permettra de tourner la page de la colonisation en passant d’une relation imposée à une relation choisie avec la France. Nous sortirons ainsi du rapport colons-colonisé, dominant-dominé, kanak-non kanak, pour faire émerger le Peuple Calédonien ».
Si on lit bien, L’ÉO est maintenant, malgré ces nombreuses hésitations, pour la solution d’Edgard Pisani ! « Nous ne devons plus attendre car le pays s’effondre, nous irons dès demain, en responsabilité et conscient que le statu quo est mortifère, défendre dans la négociation, notre vision : préparer notre souveraineté, non pas dans, ni sans, mais avec la France ». [je souligne encore et encore... PC] Ce texte fourmillant de contradictions reflète peut-être des dissensions internes au parti (on les sent depuis quelques temps, la nouvelle présidente du Congrès calédonien, Veylma Falaéo, semblant plus proche d’accepter l’indépendance-association[21] que, par exemple, Milakulo Tukumuli) les deux étant adeptes d’une voie médiane, donc encore à préciser.
C’est son nouveau partenaire, CE (avec Philippe Gomès) qui va être ravi d’apprendre qu’après ces allers-retours (typiques de l’ÉO…) on revient enfin à Pisani…
7 – Seul, en fait, le parti CE reste fidèle à lui-même : tout sauf l’indépendance association, mais position centriste habituelle…
Dans une publication du 3 mars 2025 de Philippe Gomès[22], d’abord très critique envers les deux groupes radicaux loyalistes et indépendantistes et fort lyrique, ce dernier adoube les propositions de Valls où « Des concepts portés de longue date par Calédonie Ensemble y figurent : "la constitution d’un Peuple calédonien", "un référendum de projet" en lieu et place d’un "référendum couperet" que nous défendions déjà lors des provinciales de 2019, une Nouvelle-Calédonie "Une et Indivisible", l’adoption d’une "Charte des valeurs calédoniennes", la "formation" et "l’association" des Calédoniens à l’exercice des compétences régaliennes, le transfert de la "compétence de la compétence", c’est à dire la capacité du pays à modifier les règles de son organisation institutionnelle et politique, et, enfin, le transfert de la compétence des "relations internationales" à la Nouvelle-Calédonie. Le Pays est désormais dans l’attente de son retour, dans quelques semaines, pour, cette fois-ci, tenter d’arracher un accord, ce consensus désormais vital pour le peuple calédonien. La mission est quasiment impossible. Mais, si quelqu’un peut la réussir, c’est lui ».
On voit mal que la solution proposée par CE (et depuis longtemps) soit plus qu’une autonomie très élargie au sein de la République. Dans la page Facebook de CE[23], on trouve d’autres contributions, dont celles de Philippe Dunoyer ; une conférence de presse du 7 mars est particulièrement intéressante, explicitée par un document très riche de 64 pages[24] qui développe la publication du 3 mars de Gomès. Sa longue lecture est néanmoins aisée pour le lecteur ; juste quelques mots.
Le troisième référendum n’est pas considéré explicitement comme illégitime, mais la présentation de ses résultats laisse à penser qu’il interroge (position très différente de celle des loyalistes radicaux qui, avec CE, se rapproche de celle de Valls) ; d’autant plus que le résultat des législatives de juin 2024 est évoqué avec majorité des indépendantistes : « Certes, indique une diapositive, ce n’est pas une troisième consultation d’autodétermination stricto sensu… ». Il est indiqué qu’en 2024, 10 000 habitants auraient quitté le pays et, probablement le même nombre en 2025 : 7 à 8 % de la population en deux ans (sans décompter les retours ; et il y en a) ; évaluations à prendre avec précaution. L’accord est nécessaire : CE joue encore les Cassandre en notant « C’est, soit un accord à tout prix, soit la garantie d’une guerre civile larvée dans la durée […] … les forces vives du pays continueront de partir jusqu’à ce qu’on finisse par des Accords d’Évian bis ».
Sauf qu’en Algérie la guerre civile fut plus que larvée[25].
…
Pas un mot à ajouter au titre de ce billet ; peut-être supprimer le point d’interrogation à ses derniers mots : fausse réussite (avérée ?). On ne le saura que dans quelques semaines. Le relatif optimisme (feint ?) de fin février avait déjà du plomb dans l’aile le 10 mars[26] quand Manuel Valls, invité par Apolline de Malherbe du Face à Face sur BFMTV et RMC, était nettement moins optimiste qu’à son départ du Caillou : « Nous sommes encore loin d’un accord » car il notait que la situation était toujours « tendue » en Nouvelle-Calédonie. Ses services l’avaient-ils informé que les positions réelles des acteurs étaient sans doute irréconciliables ? Si, d’aventure, il lit ce billet, (je plaisante évidemment, je plaisante…) il comprendra sans doute qu’il n’y a pas que la gauche qui est irréconciliable.
Résumons : au mieux, l’avancée d’un compromis n’ira pas au-delà d’une autonomie très étendue à la Gomès, accompagnée de la promesse d’un nouveau référendum d’autodétermination, non pas dans de nombreuses générations (ce qu’acceptent les loyalistes, radicaux et centristes) mais dans une dizaine d’années, comme lors de l’Accord de Nouméa, accepté sans doute par l’UNI et, avalant leur chapeau, par ce qui reste du FLNKS, à condition que les détenus, dont les déportés, retrouvent la liberté avec une loi d’amnistie. Je suis prêt à prendre des paris ! Mais la question de la guerre civile larvée ne sera pas réglée : la jeunesse Kanak, même avec Téin libéré, n’avalera sans doute pas ses capuches !
En outre, la situation internationale (après les conneries de Trump et de toute son administration quant à l’Ukraine agressée par la Russie) est, depuis quelques semaines, en Europe et donc en France métropolitaine, la préoccupation principale. Ce n’est pas encore la crise des missiles de Cuba, d’octobre 1962, mais qui sait... Le danger de guerre civile, larvée ou ouverte sur le Caillou est sans doute une préoccupation très secondaire des habitants de France quand ils entendent parler de réarmement, d’un éventuel retour de la conscription[27], bref du danger réel d’une guerre avec la Russie, même si ces gesticulations ont en outre pour objet d’éteindre en France la revendication de plus de justice sociale (voir le gag du conclave sur la réforme des retraites, sans doute enterré). Hasard des sondages, autour de 60 % des Français seraient favorables au retour du service militaire, comme autour de 60 % des sondés étaient il y a quelques années favorables à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. On aime peu la guerre, et pour préparer la paix, il vaut mieux préparer la guerre face à la Russie.
Imaginez que l’on se rapproche d’une guerre avec la Russie, même sans évoquer les images de quelques champignons, tactiques ou stratégiques, et que l’on se rapproche d’une guerre civile sur le Caillou, il faudra du monde pour assurer les deux. On a là un nouvel environnement qui doit préoccuper Valls et son prédécesseurs maintenant aux Armées.
Notes
[1] Voir :
[2] Voir ce document de 11 pages, L’avenir de la Nouvelle-Calédonie, Orientations présentées par le Gouvernement après les réunions de Nouméa, 28 février 2025 :
Il liste les points d’accord et de désaccord nés pendant les discussions (qui n’ont pas officiellement le statut de négociations, statu refusé par les indépendantistes). Je crains que ce joli document n’empêche pas le retour des oppositions fondamentales.
[3] La « compétence de la compétence » (Kompetenz-Kompetenz en allemand) renvoie d’abord au fonctionnement de tribunaux internationaux ; ce concept est né avec les traités de Westphalie de 1648 (ayant mis fin à la fois à la guerre de Trente ans où la France catholique prit le parti des Suédois et des États allemands protestants contre le Saint-Empire romain germanique et l’Espagne, et à l’insurrection des Provinces-Unies des Pays-Bas contre l’Espagne). Par extension (c’est le cas de la proposition de Valls en Calédonie, mais toujours au sein de la République) toute organisation est alors investie du pouvoir de déterminer elle-même l’existence ou non de sa compétence.
[4] Par exemple, le 2 mars :
« Il s’agirait, concrètement, d’ouvrir une période transitoire qui reste "à déterminer" durant laquelle trois hypothèses sont formulées. Soit le transfert des compétences régaliennes à la Nouvelle-Calédonie, "sans nouvelle consultation" ou avec une "consultation d’autodétermination". Soit un "statut de large autonomie décidé en 2025 sans préjudice de l’exercice du droit inaliénable à l'autodétermination". Une quatrième hypothèse, cette fois "sans période prédéterminée", évoque l’organisation d’une consultation d’autodétermination "avec une procédure de déclenchement impliquant une majorité qualifiée au Congrès". De même, la question des compétences en matière de relations internationales a été examinée. Le ministre des Outre-mer a rappelé "la détermination de l’État à lutter contre toutes formes d’ingérence visant à déstabiliser la Nouvelle-Calédonie et à s’attaquer aux intérêts stratégiques de la France" ».
[5] Voir :
Avec, hors l’absence de trilatérale, un bilan mitigé : les loyalistes radicaux ne vont pas changer de position (non à tout ce qui ressemblerait de prêt ou de loin à une indépendance-association) ; le FLNKS, au moins ce qu’il en reste, dominé par l’UC d’Emmanuel Tjibaou, ne lâchera pas la « souveraineté pleine et entière » avec cependant la « possibilité d’établir un lien privilégié avec la France ». En outre, autant les indépendantistes sont attachés à l’accord de Nouméa (que Valls a déclaré soutenir, et donc pas par hasard) les loyalistes radicaux y voient à l’inverse l’origine de tous leurs maux. On voit mal, notons-le encore tout de go, en quoi la visite de Valls fin février et son retour annoncé fin mars (mais décalé de quelques jours) changerait cette donne…
[6] Voir l’article du journal Le Monde du 11 février 2025 :
Ça commence plutôt mal selon le quotidien : « Les chances d’un nouvel accord politique sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie demeurent fort minces… ». Mais ça peut s’arranger : « …à l’issue de deux semaines de discussions à Paris, un timide espoir renaît. Dans son ministère d’État des Outre-mer, avec à ses côtés le conseiller spécial du premier ministre, Éric Thiers, Manuel Valls a reçu très longuement et à plusieurs reprises, en "bilatérales" chacune des formations politiques indépendantistes et non indépendantistes du territoire ».
[7] Voir, encore sur Le Monde du 23 février 2018 :
La bévue (déjà évoquée dans l’un de mes précédents billets) était grossière : il était alors, comme député macroniste, président d’une délégation de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ; on pouvait faire mieux comme neutralité de l’État.
[8] Voir l’article de France Info du 25 mars 2021 :
[9] Voir sur Nouvelle Calédonie la 1ère du 14 février 2025 :
[10] Revoir nos billets précédents ; revoir aussi l’article suivant :
https://www.revueconflits.com/partager-la-souverainete-en-nouvelle-caledonie/
[11] Voir :
[12] Voir :
Et surtout voir la version longue de l’altercation où intervient également Backès :
[13] Voir la remarque de la loyaliste radicale Françoise Suve dans l’article :
Dans le même article, Philippe Gomès, élu du parti Calédonie ensemble (CE) précise que les Kanak sont bien le « peuple autochtone » ou le « peuple premier » et s’interroge : « À quoi sert donc ce procès en sorcellerie fait au ministre des Outre-mer ? ».
[14] Voir :
https://rrb.nc/podcast/linvite-du-matin-nicolas-metzdorf-5
[15] Voir l’article du 3 mars (cf. Backès invitée du journal télévisée de NC 1ère du dimanche 2 mars 2025) :
[16] Voir l’article du 5 mars, Avenir institutionnel : le bilan et la trajectoire du FLNKS, entre objectifs atteints et "éléments à clarifier" :
Voir aussi la page Facebook, avec en particulier (très bas dans cette page) une interview d’Isabelle Merle :
https://www.facebook.com/FLNKSOfficiel/?locale=fr_FR
[17] Voir l’article du 10 mars :
Et :
https://www.facebook.com/journal.kanak/?locale=fr_FR
[18] Petite erreur ; elle est plus de trois fois les 0,55 M de km2 de l’Hexagone.
[19] Voir la page Facebook :
https://www.facebook.com/p/L%C3%89veil-Oc%C3%A9anien-100076341076613/?locale=fr_FR
Et plus spécifiquement, pour le 23 février 2025 :
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[20] Tout le monde sait, surtout en Calédonie, que « Le réflexe myotatique est une contraction réflexe d'un muscle, autrement dit automatique, déclenchée par son propre étirement. C’est ce type de réflexe qui est déclenché par le médecin lorsqu’il frappe un coup sec sur un tendon musculaire, étirant ainsi le muscle qui, en réponse, se contracte brutalement »…
[21] C’est plus compliqué ; voir son interview (après son élection inattendue fin août 2024 au Congrès) par Élisabeth Noir de la radio RRB :
https://www.youtube.com/watch?v=OVJqlv_JeNA
où elle préfère Partenariat avec la France qu’Indépendance ; elle avait auparavant été plus proche de l’indépendance-association... En fait, c’est peut-être le parti L’ÉO dans son ensemble avec sa voie médiane, que des dissensions au sein du parti qui explique l’attitude changeante de ce parti.
[22] Voir :
https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=1022464986361905&id=100057952393254
« Manuel Valls et la Nouvelle-Calédonie : L’ultime corps à corps pour permettre l’émergence d’un consensus. Il est arrivé dans un chaudron calédonien en ébullition politique... dans un pays qui se délite économiquement et socialement. Dans un pays où l’orchestre continue à jouer alors que le bateau coule... Dans un pays dont les populations sont dubitatives à l’égard d’un État qui a une part importante de responsabilité dans les événements du 13 mai. […] À la défiance des indépendantistes, échaudés par la partialité de l’État, et lassés par la ronde invraisemblable des ministres des Outre-mer (cinq en un an ...), répondaient les oukases des loyalistes pour qui "pleine souveraineté" et "peuple premier" sont des gros mots ». Il a remis les pendules à l’heure - avec clarté et autorité - à l’égard des uns et des autres. Les Accords de Matignon et de Nouméa constituent toujours le socle politique et constitutionnel de notre pays, n’en déplaise à certains, et le résultat des référendums ainsi que la lutte contre les ingérences étrangères visant à déstabiliser la Nouvelle-Calédonie et à s'attaquer aux intérêts stratégiques de la France reste plus que jamais d’actualité, n’en déplaise à d’autres. Il a écouté avec une infinie patience les raisonnements des uns et des autres, pendant des dizaines d’heures, en bilatérales comme en trilatérales, pour tenter de décrypter le chemin d’un futur possible, d’un insaisissable compromis politique. Au bout de ce parcours du combattant, il a rendu publiques les "orientations du gouvernement" pour la Nouvelle-Calédonie ».
[23] Voir :
https://www.facebook.com/CaledonieEnsembleNC/?locale=fr_FR
[24] Voir :
[25] Voir :
https://eduscol.education.fr/document/44164/download
500 000 morts, dont 400 000 Algériens civils et combattants, 4 000 Français civils, 30 000 soldats français, et entre 15 000 et 30 000 harkis ; sans compter les blessés et handicapés.
[26] Voir :
https://www.dailymotion.com/video/x9fv248
[27] Voir :
L’argument de Macron contre ce retour de la conscription peut faire sourire : « On n’a plus la base, plus la logistique. […] Revenir en arrière n’est absolument pas un schéma réaliste à court terme [je souligne, PC] ». À court terme…