Ce billet a bénéficié, comme d’habitude, de nombreux ajouts depuis sa première publication le 20 juillet ; même le titre et le sous-titre ont été modifiés (rareté) : c’est devenu de fait un billet du 3 août 2025.
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Quand c’est trop gros (le nombre de caractères de mes billets, par leur contenu, évidemment…) il faut en publier un autre (voir le nota bene du billet précédent).
Donc, juste avant de mettre sous presse, comme on dit, le gros billet précédent, un petit accroc politique venait de se produire sur le Caillou... Est-ce un rebondissement, un nouveau scoop, un coup de tonnerre qui va faire un nouveau buzz ou un simple couac ? De quoi s’agit-il ? Le 18 juillet, on apprend, par deux articles de la presse écrite de Nouméa, que le FLNKS vient d’annoncer que l’accord de Bougival n’est pas « l’accord définitif »[1]. Ce qui est probable, c’est sans doute l’effet des râleries, et peut-être beaucoup plus, au sein du FLNKS : est évoqué (discrètement) dans le premier article, l’intervention de Christian Téin…
1 – Coup de tonnerre ou couac du FLNKS ? Son concurrent indépendantiste, l’UNI-Palika n’est pas du tout d’accord
Le premier article joue surtout sur l’expression « En l’état » ; « Au-dessus des signatures des participants aux débats est apposée la mention "L’ensemble des partenaires s’engage à présenter et à défendre en l’état l’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie" ». Ce qui peut vouloir dire, que c’est en l’état présenté du document que l’approbation doit avoir lieu, donc sans aucune modification ; ce serait alors bien un accord qui aurait été signé et non un projet d’accord ! Ce n’est pas l’interprétation du nouvel « éclairage » à la presse, ce vendredi, du FLNKS : « "C’est bien un projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie sur lequel nous avons posé nos signatures, a insisté le président du Rassemblement démocratique océanien (RDO), Aloïsio Sako. Ce n’est pas un accord définitif". Une séquence d’éclaircissement voulue par Christian Téin. "Le président du FLNKS nous a dit qu’il faut communiquer", a précisé Emmanuel Tjibaou, chef de file de la délégation et président de l’Union calédonienne (UC) ».
L’article note : « Ce besoin de présenter le projet et surtout de le faire valider par les militants tranche avec le ton plus affirmé des autres signataires sur le caractère définitif de l’accord et le calendrier prévisionnel proposé par l’État. Le Front entend bien respecter son propre tempo ». Le reste (demande d’expertise, etc.[2]) est peut-être hors propos : que signifie donc en l’état ? Tout est là !
Le second article ne joue pas sur les mots en l’état ; « Pour eux, le document n’est pas définitif et mérite encore d’être amendé. Selon les signataires, c’est d’ailleurs parce qu’il s’agit plus d’un document de travail qu’ils l’ont validé, conformément au mandat qui leur avait été donné par les militants lors de la convention de Pouébo fin juin. "Ce n’est pas un accord définitif et c’est ce qui a été la motivation pour poser nos griffes" a expliqué Emmanuel Tjibaou ».
Ce qui augure de rapports futurs compliqués entre indépendantistes, c’est la réaction de l’UNI-Palika, le 19 juillet, à cette dernière sortie du FLNKS : Accord Nouvelle-Calédonie : pour le Palika, "on n’a pas à changer une virgule ou un mot" dans le projet présent[3] ; qui prend évidemment le contre-pied, mais sans le dire explicitement, de la déclaration de la veille du FLNKS ! Et c’est lors du congrès extraordinaire du parti à Voh ce samedi 19 juillet, où, dans une ambiance sereine, selon la presse, le clou a été enfoncé concernant ce véritable fossé sur l’accord de Bougival : « Nous nous engageons à le présenter aux populations calédoniennes et à le défendre en l’état. [Évidemment, c’est moi qui souligne, PC] On n’a pas à changer une virgule ou un mot. Il faut le laisser tel quel » a déclaré Jean-Pierre Djaïwé, signataire de l’accord pour le Palika.
Fin mal barré, le retour à l’unité du FLNKS et, ainsi, l’avenir de l’accord ; sans parler de l’avenir d’une véritable indépendance !
2 – Valls a remis le couvert le 18 juillet : est-ce une réponse, au moins implicite et une critique de Tjibaou ?
Avant d’en arriver à Valls, quelques petits détours.
Le JT de Nouvelle-Calédonie la première du vendredi 18 juillet[4] évoque bien la position du FLNKS[5] ; mais rien à voir avec un coup de tonnerre : rien à voir avec les articles alarmistes évoqués ci-dessus ; on est dans un autre monde ! Le JT du samedi évoque longuement la position de Calédonie ensemble, mais aussi le congrès du Palika à Voh ; on y entend bien qu’il a été dit qu’il faut prendre l’accord en l’état, sans changer une virgule ; mais on ne comprend rien à cette phrase si on n’a pas lu les deux articles indiqués plus haut ! Ou je n’avais rien compris et j’avais bêtement dramatisé, ou je croyais cauchemarder ! Le JT du dimanche évoque enfin plus clairement les râleries du 18 juillet du FLNKS, mais avec une discrétion de violette. En outre, Metzdorf, très longuement interviewé au même JT confirme, comme par hasard, qu’il faut défendre l’accord en l’état ; il ne dit pas que l’FLNKS raconterait des carabistouilles mais le pense sans doute très fort… Par ailleurs, il confirme, répondant à une question, que la solidarité entre les Provinces est confirmée par l’accord, malgré la réforme du nombre d’élus aux élections provinciales au profit de la Province Sud et, donc, au détriment des deux autres.
Ou NC 1ère a du mal à comprendre, où elle feint de ne pas comprendre…
Le 19 juillet, le quotidien Le Monde analysait la réaction à cet apparent revirement du FLNKS[6]. Autre réaction intéressante, celle du Huffpost du même jour[7] : Avec l’accord de Bougival, la crainte d’une « perte » de la Nouvelle-Calédonie est-elle fondée ? Pas grand-chose de neuf sous le soleil dans cet article, saut le retour de l’historien Louis-José Barbançon (nationaliste calédonien bien connu aussi de nos lecteurs, dont la parole se faisait très rare sinon muette) dans une tribune au quotidien Le Monde[8] : « Nous sommes sur une trajectoire qui conduit à la souveraineté. (...) Aucune marche arrière n’est possible » ; mais pour l’instant, écrit le Huffpost, le texte de Bougival, « transcrit en langage calédonien, proposerait, pourrait-on dire, un "faux État" dans une "fausse association" et une "fausse souveraineté" ». Assez clairvoyant, Barbançon.
Mais Valls a peut-être tiré le premier. Dans cette nouvelle intervention[9] publiée par LNC, Les Nouvelles calédoniennes (probablement peu avant l’annonce du FLNKS ; mais peut-être était-il au courant) rien de nouveau apparemment sauf un salut à Barbançon et la remarque suivante « Par-dessus tout, les délégations calédoniennes se sont engagées à défendre le texte en l’état. [Je souligne, PC ; tout le monde comprendra pourquoi] J’en appelle à la responsabilité de tous et à lutter contre toutes les fausses informations ». Quelles sont ces fausses informations ? Valls ne l’indique pas. Toutefois, il précise, en réponse à la question « L’accord peut-il encore évoluer ? », « L’essentiel de l’accord est posé. L’architecture politique est définie, elle ne peut pas être remise en cause, je veux être clair et sincère. Il est donc pérenne dans ses principes, mais vivant et évolutif dans sa mise en œuvre à mesure que les responsabilités s’assument et que la confiance se construit. […] Cet accord peut donc évoluer, non dans sa structure, mais dans son application ».
Valls reste ainsi prudent : il ne s’attaque pas explicitement au FLNKS et n’utilise pas l’expression "En l’état" ; son propos n’est donc peut-être pas la réponse implicite du berger Valls à la bergère FLNKS…
3 – Médiapart y met son grain de sel ; mais en se contentant de citer l’AFP…
Médiapart (cependant donc seulement avec une dépêche de l’AFP, Fil d'actualités, Dépêche, Avenir de la Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes évoquent un « projet » et non un « accord définitif »[10] mentionne dès le 18 juillet la sortie du FLNKS : « Les représentants du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) ont assuré vendredi à Nouméa que le texte signé à Bougival (Yvelines) sur l’avenir du territoire était "une étape" et un "projet" à discuter, face aux critiques d’une partie des indépendantistes. "Nous avons signé un projet, pas un accord définitif", a affirmé au cours d’une conférence de presse le député Emmanuel Tjibaou, le chef de la délégation du FLNKS à Bougival, évoquant "une étape dans le processus (...) qui nous amène vers la souveraineté". Il a ajouté, disant citer les mots du ministre des Outre-mer Manuel Valls, [Je souligne, PC] que le texte était encore "susceptible d’être amendé"».
Jusque-là, tout va bien ; ce sont des faits, ou presque (la référence à Tjibaou qui aurait cité Valls). Cependant l’AFP fait un parallèle avec l’article du même jour (mais sans référence précise...) où Valls précise (voir plus haut) : « Dans une interview au journal local Les Nouvelles Calédoniennes, Manuel Valls a défendu le texte de compromis signé le 12 juillet, jugeant qu’un rejet "serait un saut dans l’inconnu". Il a estimé que "l’essentiel de l’accord est posé" mais que celui-ci est "vivant et évolutif dans sa mise en œuvre à mesure que les responsabilités s’assument" ».
C’est un parallèle osé de l’AFP ; et surtout on ne sait toujours pas, avec cette citation, si Valls est d’accord ou en désaccord avec la sortie du FNLKS ! Incorrigible cette AFP...
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L’avenir éclaircira sans doute tout cela.
Mais la vérité semble de moins en moins une valeur sûre : que d’exemples en si peu de temps concernant l’éventuelle future Kanaky Nouvelle-Calédonie ! Que les partis politiques et la presse d’opinion jouent les faux culs, rien d’étonnant ; mais que la presse dite d’information (NC la 1ère ou l’AFP) prennent le relai, c’est dégueulasse. « C’est quoi dégueulasse » ou quelque chose comme ça, disait l’actrice Jean Seberg à l’acteur Jean-Paul Belmondo dans un film de Jean-Luc Godard (patronyme composé de god, dieu, et hard, dur, signifiant puissance de dieu, pas loin de Godot).
La presse serait-elle À bout de souffle ?
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Ajouts du lundi 21 juillet 2025 en matinée (fuseau horaire France)
Dans son interview (dont le titre attire l’œil) du 21 juillet au journal radio du matin (de NC 1ère) Virginie Ruffenach rappelle la recrudescence des actes de violence et incendies depuis la signature de l’accord de Bougival, surtout dans le Nord (ce qui n’est pas faux, mais le phénomène n’est pas vraiment nouveau). Surtout, elle glisse discrètement une pique au FLNKS, pour une fois explicitement relevé par la chaîne publique qui, également à demi-mot, indique qu’elle écarte « l’idée d'une éventuelle modification du projet évoquée à demi-mot par le FLNKS deux jours plus tôt ».
Encore un effort, et le débat sera vraiment ouvert ; mais il est vrai que la question est explicitement posée par l’intervieweuse dans la vidéo !
Voir :
On apprend également, le même jour, que la Commission exécutive de l’Union calédonienne rejette l’accord de Bougival : « … les fondamentaux du combat du peuple kanak n’y apparaissent pas » lit-on dans un communiqué, signé par le secrétaire général de l’Union calédonienne, Dominique Fochi. Et c’est fort développé : le projet « "présente de très faibles perspectives de sortir du joug colonial et propose des attributs de souveraineté de façade. Notamment la nationalité calédonienne, qui "n’en est pas une, car assujettie à la nationalité française", ainsi que le transfert des compétences régaliennes qui "présente des verrous infranchissables". D’autre part, "la reconnaissance internationale n’est pas clairement précisée et enfin le dégel du corps électoral est synonyme de recolonisation de notre pays" ».
On ne peut imaginer un résumé plus clair, mais bien sûr orienté. Et ce n’est pas fini : « La commission exécutive de l’UC critique également le comportement de l’État, qui "continue d’ignorer la contestation du référendum de 2021 par le FLNKS et se défausse de sa responsabilité dans la révolte du 13 mai qui trouve sa source dans le projet de loi constitutionnel portant l’ouverture du corps électoral" et rappelle que l’accord reste à ce stade "un projet", comme l’avait affirmé l’équipe de négociation du FLNKS lors d’une conférence de presse tenue vendredi 18 juillet ».
Á suivre donc ! « "Au vu de ces premiers éléments, le comité directeur du 26 juillet se positionnera sur les perspectives à donner pour la suite des discussions sur l’avenir politique du pays", conclut le communiqué. Un bureau politique doit également se tenir, ce mardi 22 juillet ».
Peut-être que ce grondement sera un peu plus développé sur les chaînes locales du service public…
Et on a failli rater, juste avant de boucler, de nouvelles précisions de NC 1ère (du 21 juillet à 18 h 50, heure de Nouméa) : une petite avancée, et avec un titre ronflant !
Voir :
Le JT du soir reprend rapidement la nouvelle en indiquant qu’elle sera développée demain…
Mais il existe aussi d’autres médias ; voir sur LNC, Les Nouvelles Calédoniennes (presse écrite en ligne, une propriété du Groupe Dang, marqué indépendantiste) :
Caledonia ; la télé Pays, du Nord, plutôt indépendantiste, évoquait aussi la même question dans son JT (« Tout en images », faute de moyens) du lundi 21 juillet. Cependant, dans son JT du vendredi dernier (pas de JT les week-end) les râleries du FLNKS n’étaient, curieusement, pas du tout évoquées, malgré une longue interview de Tjibaou.
Voir :
https://www.caledonia.nc/les-replays/le-jt
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Ajout du 22 juillet
Heureusement, ce n’est pas la fin de cette petite histoire, mais pas loin : Valls tente, selon un article du 22 juillet de NC 1ère, de siffler la fin de la recréation entre indépendantistes et, surtout, confirme que l’accord ne pourra pas être modifié. NC 1ère a donc enfin fini par admettre qu’il y avait bien eu remise en cause par le FLNKS de l’accord de Bougival qu’il avait signé...
Et Valls est très clair : « "Cet accord, tout le monde s’y est engagé, doit être présenté en l’état", [Sans insister sur en l’état, PC] a-t-il déclaré au micro de Polynésie la 1ère. Le ministre des Outre-mer répond ainsi, sans les citer, aux signataires du FLNKS qui indiquaient à leur retour de Paris que le texte n’était pas définitif. Pour le ministre d’État, c’est clair : l’accord signé à Bougival le 12 juillet ne peut pas être renégocié. "Sa structure, son équilibre ne peuvent pas être remis en cause, sinon il n’y aurait pas d’accord", a-t-il insisté, en soulignant les risques d’un retour à l’instabilité. Il souffle un peu de chaud (ce qui devrait permettre à Emmanuel Tjibaou de ne pas perdre totalement la face) mais surtout beaucoup de froid sur la position actuelle du FLNKS, l’article continuant ainsi : « Conscient des tensions internes, notamment au sein du FLNKS, dont le bureau politique s’est réuni ce 22 juillet, Manuel Valls affirme toutefois se fier aux dirigeants indépendantistes pour porter ce compromis politique auprès de leur base. "Je fais confiance aux dirigeants de l’UC et du FLNKS pour convaincre, pour expliquer", souligne le ministre, tout en reconnaissant qu’"il faut du temps" pour y parvenir. […] Si des ajustements peuvent être envisagés dans le cadre du débat constitutionnel à venir (pour transformer ce compromis politique en lois), le socle de l’accord, lui, ne bougera pas. "Évidemment, on pourra adapter tel ou tel élément", nuance-t-il. Mais l’heure, précise-t-il, est d’abord à la présentation de cet accord par les formations politiques calédoniennes qui l’ont signé ».
Selon l’AFP (rapporté par le quotidien L’Opinion) qui fait, lui, clairement le parallèle avec les sorties du FLNKS, Valls allait plus loin : « L’absence d’accord conduirait au chaos et de nouveau à la violence, et le futur de la Nouvelle-Calédonie serait particulièrement sombre ».
Enfin, le même jour, le Palika persiste en évoquant encore, sans acrimonie, l’attitude de son concurrent.
« L’Union calédonienne s’apprête-t-elle à s’en désolidariser ? [de l’accord de Bougival] Jean-Pierre Djaïwé espère que non. "S’il y a une formation politique qui ne va pas dans le sens de l’accord, tout l’accord tombe, il faut tout recommencer à zéro", prévient-il. […] Si on a fait des compromis, si des personnes sont mécontentes que ce soit du côté indépendantiste [ou] non-indépendantiste, ça veut dire que le projet est équilibré. Il n’y a pas de vaincu" ».
Il insiste sur « des avancées », « un petit pas par rapport à l’Accord de Nouméa » mais ne prononce pas le mot indépendance, remplacé par « un pays qui va devenir beaucoup plus autonome ».
Je me demande ce que Paul Néaoutyine, devenu quasiment muet (et depuis longtemps) pense de tout ça.
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Nouveaux ajouts du 24 juillet
« Le bureau politique (BP) du FLNKS remet toujours en cause la pérennité du document signé à Bougival il y a dix jours » indique son communiqué du 23 juillet relayé par un article du même jour, dans la même ligne, apparemment, que la commission exécutive de l’Union calédonienne quelques jours plus tôt le 21 juillet.
« Un texte qui "en l’état", "soulève un avis très réservé des membres du BP". Pour le Front, malgré les dispositions prévues notamment en matière de nationalité et de reconnaissance internationale, "la trajectoire vers la pleine souveraineté du pays manque de perspectives claires" et est "entravée d’obstacles" ».
Un autre article, celui de LNC du 24 juillet, est un peu plus précis (et avec liste et photo des signataires).
« Pour autant, le mouvement tient d’abord à ce que chaque groupe de pression le présente à ses instances avant de se réunir de nouveau le 2 août afin de "statuer sur les perspectives de la poursuite du dialogue sur l’avenir du pays". Ce n’est pas un rejet, à l’image de la position qui semblait se dessiner au sein de l’UC, mais on est loin de l’adhésion […] … la trajectoire vers la pleine souveraineté du pays manque de perspectives claires, estime le mouvement. Celle-ci reste entravée d’obstacles avec l’omniprésence de l’État à chacune des étapes à franchir. "Des étapes que le Front liste : dégel du corps électoral, modification du nombre de siège au Congrès au profit de la province Sud, résolution des 64 % des élus du Congrès pour le transfert des compétences régaliennes…" ».
Le petit parti Dynamik unitaire Sud, la DUS qui fait maintenant partie du FLNKS (dont son président Sylvain Paboutit a d’ailleurs signé la précédente déclaration de son BP) fait donc aussi partie des râleurs.
« Le petit parti le juge "clairement déséquilibré". [l’accord de Bougival] Il estime que "les concessions lâchées par les parties sont asymétriques" et livre sa lecture : "la droite coloniale obtient immédiatement et d’une manière certaine la fin des référendums relatifs au droit à l’autodétermination, reconnu par le droit international, tandis que le peuple kanak est cantonné dans une illusion entretenue d’un accès futur à la pleine souveraineté".
Un autre article du même jour le complète.
« Alors que "la droite coloniale obtient immédiatement et d’une manière certaine la fin des référendums", le "peuple kanak est cantonné dans une illusion entretenue d’un accès futur à la pleine souveraineté".[…] Quant aux sujets présentés comme des avancées dans la lutte vers l’indépendance du pays, tels que la nationalité calédonienne ou la création d’un État, cela ressemble "davantage à un miroir aux alouettes qu’à une réalité". Pour ces raisons, le parti qualifie le compromis de "recul historique" et affirme ne pas pouvoir cautionner "une dynamique qui diluerait le peuple kanak au profit d’un peuple 'calédonien' qui ne serait que l’héritage d’une construction coloniale" ».
Un autre petit parti, le MOI (Mouvement des Océaniens indépendantistes) né en 2019, qui s’exprime peu, a également signé la déclaration du BP.
À l’inverse, Victor Tutugoro, président de l’UPM, l’Union progressiste en Mélanésie qui partage les idées de l’UNI-Palika, autre grande union indépendantiste maintenant sortie, rappelons-le, du Front, « réagit aux réserves exprimées par le FLNKS » lors de son comité exécutif, dans un article du 24 juillet.
« "C’est toujours inquiétant que l’accord de Bougival […] ne soit pas validé d’une manière générale, notamment à la consultation qui aura lieu en février". D’où l’importance, selon lui, de "continuer à faire de la pédagogie pour expliquer les tenants et les aboutissants de cet accord". Sur le fond, il « voit dans la création d’un État calédonien une dimension "historique". "C’est une première dans l’histoire de la République et de la décolonisation". Elle implique selon lui la reconnaissance d’un peuple et "d’un degré de souveraineté". Tout est dans le degré…
En outre, le Sénat coutumier du Caillou sort le 24 juillet de sa réserve et « regrette l’absence des représentants coutumiers lors des négociations de Bougival ».
« Or, "le Sénat coutumier de Nouvelle-Calédonie est une institution garante de l’identité kanak et représentative de la légitimité coutumière. Sa mission est de veiller à la prise en compte des valeurs, des principes et des équilibres issus de la coutume dans la vie publique", affirme son président. [Mahe Gowe] Ainsi, "le processus ayant conduit à la signature du projet d’accord de Bougival n’a pas respecté les engagements de négociation tripartite incluant les institutions coutumières" ».
Enfin, en synthèse du jour, voir la petite vidéo de la télé Caledonia du 23 juillet qui décrit bien la division entre indépendantistes : une militante du FLNKS dans la force de l’âge d’un côté, posée mais ferme sur ses critiques (pas de pleine souveraineté) et ses peurs que ça finisse mal avec la colère de la jeunesse kanak ; un timide jeune militante du Palika de l’autre qui se réjouit d’un pas vers « l’autonomie »
https://www.caledonia.nc/node/90437
Un dernier mot sur la SLN qui a un genou à terre, mais on y reviendra. Les deux JT du 24 juillet de NC 1ère et de Caledonia parlent surtout de cela ; et de la hausse de la délinquance.
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Pas grand-chose de nouveau ces derniers jours...
Le 26 juillet, le loyaliste Nicolas Metzdorf reste optimiste, malgré les coups de canif du FLNKS.
« C’est ça ou rien » ; il « retient surtout du document le fait qu’il ne prévoit plus de référendum » mais s’il « ... juge les annonces de l’État "insuffisantes" en matière économique, il relève deux points importants : "la transformation des prêts en subventions" et la stratégie nickel ».
L’article du 27 juillet nous en apprend un peu plus, mais sans plus : ça râle encore à l’UC et au FLNKS...
« Selon nos informations, les délégués des comités régionaux auraient "rejeté en bloc" le projet d’accord signé à Bougival. Lundi dernier, le 21 juillet, la commission exécutive de l’UC l’avait déjà contesté "à l’unanimité". […] … le rejet de l’accord entraînerait "automatiquement le retrait du mandat des signataires". Le député Emmanuel Tjibaou, Mickaël Forrest et Roch Wamytan avaient apposé leur griffe à Bougival le 12 juillet. Des "évictions du bureau exécutif" auraient été exigées. Par ailleurs, NC la 1ère a appris que des "sanctions disciplinaires" seraient envisagées "à l’encontre des signataires et de leurs collaborateurs". […] Aucune information n’a filtré du rassemblement de la CCAT, ce dimanche 27 juillet ».
Enfin, le principal intérêt du JT de NC 1ère du dimanche soir 27 juillet est l’interview de Patrice Godin (représentant le Collectif pays pour le dialogue que l’on ne présente plus aux lecteurs de ces billets). Ce malheureux collectif a en fait plus de questions que de réponse au contenu de l’accord de Bougival ; bref magnifique coup de botte en touche de cet accord contesté ; mais Godin reconnait quand même que c’est mal barré…
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Quoique...
Voir l’interview du 28 juillet (La Nouvelle-Calédonie pourrait-elle devenir un État indépendant ?) de Léa Havard, (que l’on ne présente plus non plus) spécialiste de droit constitutionnel à l’Université de Nouvelle-Calédonie et surtout de l’État associé.
(La version originale de cet article, non daté mais récent, a été publiée sur The Conversation, un site d’actualités à but non lucratif dédié au partage d'idées entre experts universitaires et grand public). On peut résumer sa pensée par « Commençons par préciser qu’un accord politique, fragile, a été obtenu. […] Avec l’accord de Bougival, on changerait de statut pour une autonomie encore plus poussée ». Tout est déjà dit...
Quelques précisions ; à la question « Si elle obtenait toutes ces compétences, la Nouvelle-Calédonie deviendrait-elle un véritable État indépendant de la France ? », la réponse est assez claire : « … ce processus, s’il aboutit, sera très long et très complexe. Chaque demande de transfert de compétences régaliennes impliquera une majorité très forte au Congrès de Nouvelle-Calédonie, ce qui est loin d’être assuré, d’autant que le corps électoral va être modifié. Ensuite, une étude devra être menée avec les services de l’État pour étudier la faisabilité du transfert sollicité. Enfin le peuple calédonien devra valider le tout par référendum. Il y a donc beaucoup d’étapes exigeantes à passer… Mais supposons que le processus aille à son terme et que, d’ici quelques années, l’ensemble des compétences régaliennes soient dévolues à la Calédonie : serait-elle, pour autant, un État souverain ? La Calédonie possédera-t-elle finalement la "compétence de sa compétence", c’est-à-dire la liberté de décider de la façon dont elle exerce ses compétences ? Cela fait partie des incertitudes de l’accord, [Je souligne, PC] car il n’indique pas les conséquences d’un transfert de toutes ces compétences. Juridiquement, à défaut de mention contraire, on peut en déduire que la France resterait en capacité de définir ce que peut faire ou pas la Nouvelle-Calédonie. Cette hypothèse apparaît toutefois très théorique et devra nécessairement être précisée ».
Le reste est à l’avenant ; à la question « Pensez-vous que ce processus puisse aller très loin en termes d’indépendance ? », Havard répond : « En théorie, oui. En pratique, ce n’est pas si sûr ». Et elle renouvelle les obstacles indiqués plus hauts ; sans le dire explicitement, c’est le premier point de vue d’un juriste qui explique que les désaccords des principaux dirigeants du FLNKS sont fondés : « Cette modification des équilibres politiques est source de préoccupation pour les indépendantistes. Ils s’inquiètent du fait que les mécanismes allant dans le sens de l’indépendance existent, mais qu’ils soient quasiment impossibles à actionner ».
Pour cette universitaire (qui remonte dans mon estime, comme Manuel Valls…) le verre de grains de sable serait ainsi au ¾ vide et en défaveur des indépendantistes.
Cela change d’autres spécialistes pourtant plutôt indépendantistes (Karine David et Jean-François Merle, conseiller de Jospin en 1998) qui ne se mouillent guère pour expliquer les réticences des indépendantistes. Pour eux, l’équilibre semble assurer (« les verrous en politique, ça n’existe pas ! » affirme Merle en se référant aux réticences de nombre de militants du FLNKS. Pourtant, le rejet (pendant la nuit précédente) par l’UC est mentionné avec la légitimité écornée d’Emmanuel Tjiabou, ainsi que le discours de 1985 de d’Edgard Pisani proposant l’indépendance-association… Mais Merle se méfie des mots et des étiquettes : « On appellera ça comme on voudra ! ».
Entendre cette émission de France Culture du 27 juillet.
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Et Christian Téin s’exprime enfin, le 29 juillet, avec réponse de fait de Valls le lendemain...
On apprend, le 30 juillet, une déclaration du 29 de Christian Téin : « "Individuellement, je suis contre cet accord" sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, déclare Christian Tein depuis la Corse. Il répète les griefs habituels des opposants à cet accord ; mais sa voix était attendue.
Voir aussi : https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/christian-tein-se-prononce-contre-l-accord-de-bougival
Un article du 30 juillet est comme une réponse de Valls qui essaie, après la persuasion, la menace.
« Les désaccords s’expriment de plus en plus fort autour du compromis politique négocié à Bougival début juillet. Dans ce contexte, le ministre des Outre-mer en appelle à nouveau à la responsabilité de tous les partenaires. Manuel Valls évoque la mise en place d’un comité de rédaction. Et conditionne l’aide nationale au maintien de l’accord ». C’est en gros ce qui conclut l’article par cette sortie de Valls concernant les projets économiques : « Il y a beaucoup de projets. S’il n’y a pas d’accord, et il n’y a aucun chantage de ma part [Je souligne, PC] mais c’est la réalité, tout ceci risque de s’arrêter ».
Un autre du même jour, met les points sur le i des propos de Valls : « Sans accord, c’est tout l’édifice économique et social prévu qui s’effondrerait. […] Concrètement, cela signifierait la fermeture des trois usines de nickel, la perte de milliers d’emplois, une aide financière de l’État versée au compte-goutte, la prolongation de la crise économique et sociale, et même sanitaire, ainsi que l’abandon de tout projet ambitieux en faveur de la jeunesse, pourtant inscrit dans l’accord. Parlons vrai : c’est la jeunesse océanienne qui est la plus impactée ».
La jeunesse vaut bien ce qui ressemble quand même à un chantage...
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Ajouts du 31 juillet au 3 août, les derniers pour ce billet : il faut, encore une fois, savoir arrêter un billet…
« Les chances de voir l’accord de Bougival se concrétiser en l’état semblent de plus en plus incertaines. L’Union calédonienne, principale composante du FLNKS, a confirmé son rejet de l’accord… » annonce NC 1ère le 31 juillet, le jour de la conférence de presse.
Le contraire aurait été un scoop ; et on n’apprend rien sur le fond, sauf une menace à peine voilée (en visioconférence) de Christian Téin s’adressant à Macron : « Vous ne pouvez pas imaginer un seul instant de bâtir un accord politique dans ce pays, en tentant de relancer l’économie, la partie sociale, si une partie de la population est sur le bord de la route [...] Je ne pense pas que la jeunesse kanak va se retrouver dans cette démarche ».
Sur la forme, Tjibaou prétend « On a signé mais pas paraphé » (c’est un peu court, jeune homme, peut-on penser…) ; et certains d’avouer aussi « des maladresses » induites, à demi-mot, par les pressions de l’UNI-Palika (déjà évoquées dans nos billets) la nuit de la signature de l’accord ; etc.
LNC est plus direct dans le titre (Bougival c’est fini) de son article du même jour, repris de l’intervention de Mickaël Forrest, vice-président de l’UC qui « lève tout doute quant à la position de l’Union Calédonienne. "Pour nous, Bougival, c’est fini. Notre comité directeur nous a demandé de pouvoir passer à une étape post-Bougival. En conséquence, le mandat des signataires tombe de fait, en même temps que l’accord. Et une nouvelle équipe prendra le relais si besoin" ». Et l’article de noter un certain contraste avec l’avis seulement « très réservé » du comité directeur du 26 juillet.
https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/pour-l-uc-bougival-c-est-fini
L’article va également plus loin sur les questions de forme quand il indique ce que rapporte Tjibaou : « "C’était un engagement de notre part, de ramener un texte comme base de travail à présenter à nos structures. Je n’avais pas mandat pour signer un accord politique, mais pour sanctuariser les discussions". Et c’était aussi un engagement de l’État, insiste le député. "C’est l’objet de notre dernier échange avec le ministre le soir où on a signé, la parole qui a été donnée : 'Vous signez le document, vous le portez à l’analyse de vos bases, et c’est sur ses retours que la discussion se poursuit.' Nous, on n’a pas changé de discours. On a signé un projet d’accord, on est revenu et les structures se sont prononcées". Il s’agissait d’un document "provisoire" ».
Sauf si contrevérité de Tjibaou, cet argument me semble recevable.
Un article, publié le 31 juillet et mis à jour le 1er août, renvoie à une « émission spéciale avec les élus signataires Sonia Backès, Jean-Pierre Djaïwé, Philippe Gomès, Virginie Ruffenach et Milakulo Tukumuli » ; on notera l’absence de Tjibaou et d’autres : « Les signataires du FLNKS ont décliné l'invitation. Le Front prévoit d'annoncer sa position officielle le 9 août ».
On n’y apprend rien de nouveau, sauf quelques lamentations sur les coups de canif contre l’accord et quelques coups de menton.
Enfin, le syndicat indépendantiste USTKE où les Kanak forment la quasi-totalité des militants, suit les dirigeants du FLNKS.
« Dans un communiqué paru vendredi 1er août, l’USTKE [Union syndicale des travailleurs Kanak et des exploités] annonce rejeter le "projet d’accord de Bougival", estimant être "un énième statut mais définitivement dans la France". L’organisation syndicale demande au FLNKS de "sortir de l’ambiguïté" ».
C’était donc déjà annoncé pour l’USTKE, c’est nouveau pour l’Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie, l’EPKNC (article du 3 août)
« Dans un courrier adressé au ministre des Outre-mer, le pasteur [président de l’EPKNC] regrette un accord qui ressemble davantage à "un compromis a minima", qui "suscite plus de déception que de dialogue". Var Kaemo insiste,"le document ignore jusqu’à notre nom : Kanak. Pas une seule fois ce mot n’apparaît", assure-t-il ». Remarque pertinente...
L’article mentionne en conclusion ce qui peut apparaitre comme une ouverture de Valls, ouverture peut-être plus large que celle indiquée auparavant : « Des déclarations alors que le ministre des Outre-mer a annoncé ce dimanche qu’il réunirait "le comité de rédaction, dès que possible en août à Nouméa, afin de commencer à affiner et consolider les textes de lois constitutionnelle et organique" afin de "lever les ambiguïtés et de clarifier l’esprit de l’accord pour tous les Calédoniens" ». Tout n’est peut-être pas perdu…
D’ailleurs, un article du 2 août faisait comprendre que Valls essayait déjà de rassurer
« "La mission interministérielle de reconstruction de la Nouvelle-Calédonie sera sur place la semaine prochaine", assure sur Facebook le ministre des Outre-mer, Manuel Valls. "Je lis ici ou là que l’accord de Bougival pour l’avenir de la Nouvelle Calédonie serait 'menacé de mort' ou 'au bord du naufrage'. Je ne le crois pas", assure-t-il. […] "En attendant le congrès du FLNKS, ma porte reste et restera ouverte pour éclairer et compléter [Je souligne, PC] l’accord de Bougival. Seul le dialogue permettra de surmonter les incompréhensions". ».
Tout est dans « … et compléter », alors que l’accord était à prendre « en l’état » ; comprenne qui pourra.
Enfin, au JT du dimanche soir 3 août de NC 1ère, sont mentionnées les différentes oppositions récentes des différents mouvements indépendantistes. L’invité Philippe Dunoyer, sans doute le futur patron du parti centriste Calédonie ensemble (parti qui s’est toujours refusé à envisager une indépendance-association mais soutenait cependant la proposition d’une sorte d’État associé de Valls à Déva) soutenant l’accord de Bougival, rappelle cette ouverture du ministre des Outre-mer et se dit confiant que l’UC et le FLNKS vont finir par l’accepter. Il se félicite en outre de la position des indépendantistes du Palika avec qui il vient de faire une présentation commune de cet accord. Il précise également que l’acceptation était bien pour tout le monde une acceptation en l’état...
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Les journaux de Métropole ne cachent pas leur crainte que l’accord de Bougival prenne l’eau ou soit à l’eau : le 1er août, Le Monde, https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/08/01/nouvelle-caledonie-l-accord-historique-sur-l-avenir-de-l-archipel-au-bord-du-naufrage_6626004_823448.html, ou La croix, https://www.la-croix.com/politique/nouvelle-caledonie-peut-on-encore-sauver-l-accord-de-bougival-20250801 ou Europe 1, https://www.europe1.fr/emissions/ledito-politique/nouvelle-caledonie-nest-pas-rocard-qui-veut-766252
Enfin, La Voix du Nord du 2 août (qui un titre très mordant : À vouloir chevaucher le tigre de la radicalité, le FLNKS s’est laissé dévorer. Le compromis est mort et l’avenir calédonien tangue), https://www.lavoixdunord.fr/1611876/article/2025-08-02/analyse-nouvelle-caledonie-le-flnks-dans-le-piege-de-la-radicalite
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Au risque de radoter, il me semble évident que l’accord de Bougival est certes un compromis, mais très déséquilibré au détriment des indépendantistes, même les plus modérés : ceux des partisans de l’indépendance-association. Je ne comprends d’ailleurs toujours pas la nouvelle politique de l’UNI-Palika et j’écris aujourd’hui à l’adresse de celui qui se disait marxiste-léniniste, Paul Néaoutyine : « Réveille-toi, ils sont devenus fous ! ». Quand va-t-il enfin siffler la fin de la re-création (pas la récréation) du Palika, avec comme logo une pelle de mineur et un fusil !
On croit savoir maintenant que Tjibaou et les cosignataires du FLNKS étaient plus qu’au bord de la rupture et n’auraient été convaincus que, justement, par le Palika ; selon Tjibaou donc, ce dernier aurait même eu l’assurance de Valls qu’il ne signait qu’un projet ! Et ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Tjibaou signe sans bien regarder de quoi il retourne ; seuls mes fidèles lecteurs comprendront…
Bref, le bal des faux-derches est bien parti, avec comme chef d’orchestre Valls qui tente de mener la danse.
Bref, je considère toujours comme fin mal barré le processus vers la paix sur le Caillou ; « sans rupture » comme dit encore Merle. Sauf si Valls fait un pas pour proposer très vite quelques changements (évidemment de détail, ou présentés comme tels...) dans l’accord de Bougival... À condition que les opposants à Tjibaou acceptent le deal ; ce n’est pas gagné !
Notes
[1] Et selon deux articles aux contenus très peu différents, quoique... Le premier publié à 18 h 24, mis à jour à 18 h 37 :
Le second, publié à 19 h 20, mis à jour à 19 h 28, avec une vidéo :
[2] « "Les limites de l’exercice pour nous, c’est la définition de concepts difficiles à expliquer, estime Emmanuel Tjibaou. La notion d’État à l’intérieur de l’État, c’est un projet qui est devenu la mascotte de tous les constitutionnalistes, mais qui interroge sur la pertinence juridique et constitutionnelle de ce qui est posé sur la table. "Pour le chef de file, Sui generis, ça peut dire tout et son contraire. À partir du moment où il y a de l’ambiguïté, il faut clarifier" ».
[3] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/accord-nouvelle-caledonie-pour-le-palika-on-n-a-pas-a-changer-une-virgule-ou-un-mot-dans-le-projet-presente-1606152.html
[4] Voir ces différents JT sur :
NC 1ère s’est probablement emmêlée les pinceaux dans les intitulés des dates de ses derniers replays ; il n’y aurait ainsi pas de JT du samedi, etc. Les JT du samedi et dimanche sont donc bien les bons mais intitulés de dimanche 20 et lundi 21 juillet !
[5] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/programme-video/la1ere_nouvelle-caledonie_journal-de-19h30-de-nouvelle-caledonie/diffusion/7318547-edition-du-vendredi-18-juillet-2025.html
[6] https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/07/19/nouvelle-caledonie-le-projet-d-accord-bouscule-le-flnks_6622191_823448.html
N’y étant pas abonné, je ne sais pas ce qu’il développe (on verra plus tard…).
[7] https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/avec-l-accord-de-bougival-la-crainte-d-une-perte-de-la-nouvelle-caledonie-est-elle-fondee_252705.html
[8] https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/07/17/louis-jose-barbancon-historien-dans-l-accord-sur-la-nouvelle-caledonie-reconnaitre-la-force-du-geste_6621763_3232.html
Idem note 6.
[9] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/interview/entretien-manuel-valls-le-rejet-de-cet-accord-serait-un-saut-dans-l-inconnu
Sur l’économique, moins légèrement abordé, rien de nouveau.
[10] https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/180725/avenir-de-la-nouvelle-caledonie-les-independantistes-evoquent-un-projet-et-non-un-accord-definiti
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