Sortie donc de Manuel Valls ministre d’État des Outre-mer (qui l’a mauvaise…) ; entrée de la petite nouvelle Naïma Moutchou (pas mécontente…).
1 – Valls l’a en effet mauvaise
« Forte déception ou un mécontentement profond, souvent associé à un sentiment d’injustice ou de frustration » ; lorsque quelqu’un l’ « a mauvaise », cela signifie « qu’il ressent de la colère ou de la contrariété suite à une situation qu’il juge injuste ou désagréable ». Valls ne le cache pas, et cela est allé crescendo.
« Surprise du chef. Débarqué du ministère des Outre-mer, Manuel Valls reprend le large » indiquait sobrement l’article de Libération du 13 octobre[1]. Inimitié finale de Macron qui, selon les loyalistes radicaux, n’était pas d’accord avec les premières propositions de Valls au conclave de l’hôtel Sheraton de Deva, à Bourail, après un soutien dans faille du Président de la République à son ministre avec l’accord historique de Bougival ? Billard à nombreuses bandes de la formation du nouveau gouvernement ? Comprendra qui pourra.
Valls a rapidement évoqué sa « tristesse », son « regret », sinon son amertume[2]. Mais il souhaite que son action continue et déclare y contribuer en dehors de l’exécutif : « Il faut continuer à discuter, et moi, je vais continuer à discuter, notamment avec le FLNKS, en m’engageant à ce qu’au mois d’octobre, il y ait des discussions ou des négociations pour préparer les amendements sans changer les grands équilibres pour la loi constitutionnelle et organique. J’espère qu’on va poursuivre ça, mais ça dépend de ce qui va se passer ici à Paris, mais aussi de ce qui va se passer en Nouvelle-Calédonie où tout est fragile. Donc j’espère qu’il y aura un esprit de responsabilité qui dominera en Nouvelle-Calédonie comme dans l’Hexagone ».
Quelques jours plus tard, il va un peu plus loin[3] ; surtout ne pas rater sa publication sur Instagram (voir la longue vidéo, en fin d’article, à laquelle il a été fait peu de publicité) où Valls a fait ses « au revoir » à l’hôtel de Montmorin, rue Oudinot. Il développe, et donc longuement, ses actions positives au ministère (en insistant sur ce qu’il nomme la « démétropolisation ») et se lâche : « Je ne vous cache pas ma profonde inquiétude, face aux événements politiques de ces dernières semaines, si périlleux pour notre pays, pour la démocratie et pour la République, […] Je ne vous cache pas non plus mon malaise, pour ne pas dire mon dégoût, face au spectacle politique offert aux Français ».
Même l’Express en rajoute une couche le 18 octobre[4] dans son article : « La charge de Manuel Valls, congédié du gouvernement : "J’ai été victime de la petitesse et du cynisme" ».
N’en jetez plus…
2 – Naïma Moutchou : « Je ne vais pas m’excuser d’être là dans ces fonctions aujourd’hui et je compte bien convaincre qu’on ne devient pas ministre des Outre-mer par hasard »[5].
Devant les sénateurs, elle a brièvement expliqué sa méthode : « Je suis à la tâche, sans posture et sans excès. (...) Je ne promets pas tout, mais je promets d’être là, je promets d’écouter, je promets d’essayer de comprendre et je promets d’agir ». L’article continue : « L’un de ses gros dossiers à gérer sera l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, alors qu’une partie des indépendantistes rejette l’accord de Bougival, signé le 12 juillet dernier. Devant les sénateurs, elle a réaffirmé : "Il y a un accord". Mais elle reconnaît aussi qu’"on ne peut pas faire sans le FLNKS, on ne fera pas sans le FLNKS". "Il faut continuer à avancer. Nous avons la possibilité de préciser des choses. Il faudra le faire dans le consensus", a souligné Naïma Moutchou.
Dans un article du 19 octobre, Naïma Moutchou persiste[6] : « Je ne veux pas faire sans le FLNKS » et « défend une méthode fondée sur l’écoute et le consensus » alors que le projet de loi sur le report des élections provinciales de fin novembre 2025 (avec corps électoral toujours gelé) à 2026 avant le 28 juin 2026 (avec corps électoral partiellement dégelé selon l’accord de Bougival) a été présenté par elle au Sénat le 15 octobre et doit être présenté le mercredi 22 octobre à l’Assemblée nationale, la promulgation de la loi doit être effectuée avant la date limite du 2 novembre. On peut encore préciser « sa méthode : écouter avec humilité, puis agir avec force ».
3 – Le FLNKS continue sa lutte, mais assez seul…
Ce ne sera pas une tâche facile pour Moutchou, car le FLNKS s’est opposé à ce processus dès qu’il fut enclenché au Sénat où seule une minorité de gauche a soutenu son point de vue (299 pour le report, dont les socialistes ; 42 contre). Ce processus, comme en 2024, n’est rien moins qu’une seconde tentative de Macron (Lecornu en 2025 remplaçant Darmanin qui menait le jeu en 2024) de plaire aux Loyalistes radicaux dont la principale revendication était et est toujours de dégeler le corps électoral ; c’est aussi simple que cela[7] !
Lors de sa conférence de presse du vendredi 17 octobre, le FLNKS a contesté[8] la proposition du report de la date des provinciales : l’article indique « "Rien ne se fera sans le FLNKS", a rappelé son président Christian Téin depuis Paris » ; les mêmes mots que ceux de Moutchou…
La position du Front n’a pas changé depuis sa contestation de l’accord de Bougival : « Ce scrutin, déjà reporté à deux reprises, doit, selon le Front, être organisé le 30 novembre, "pour permettre le renouvellement légitime des institutions du pays" et à la population, trop longtemps privée "d’un rendez-vous démocratique essentiel", de s’exprimer. Son adoption par l’Assemblée nationale, qui l’examinera mercredi 22 octobre, s’apparenterait à "un nouveau passage en force", prévient Romuald Pidjot. Car "nous avons acté l’échec du cycle de négociations" avec l’État et les autres formations politiques calédoniennes, rappelle-t-il en évoquant le rejet de l’accord de Bougival par toutes les composantes du mouvement. "On a l’impression que cet État, dirigé par Macron et son bras droit Lecornu, n’a rien compris à ce pays ni à son histoire. Ils n’ont pas compris qu’on ne peut pas faire sans le FLNKS, sans le peuple kanak. On ne laissera pas Paris nous imposer ses solutions", avertit le responsable indépendantiste. "Une fuite en avant", critique également Christian Téin, présent en visio-conférence depuis Paris ».
Cette position (qui vise simplement à éviter une élection avec dégel au moins partiel qui les désavantagerait) est en partie légitimée par la récente position du Conseil constitutionnel qui estime que le gel du corps électoral est « conforme à l’accord de Nouméa » et à la constitution française[9]. En outre, selon le FLNKS, « Contrairement à ce qui circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, le Groupe Fer de lance mélanésien (GLFM), actuellement dirigé par Fidji, ne soutient pas le projet d’accord de Bougival.... "La solidarité mélanésienne demeure fidèle au droit international et au processus de décolonisation, et non à un accord imposé unilatéralement par l’État français" ». Et « le Front se félicite de la décision de la cour d’appel sur le retour de Christian Téin »[10].
En revanche, le Front apprécie peu l’avis du Conseil d’État rendu le 1er octobre et publié le 15 du même mois légitimant le projet de loi constitutionnelle portant création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » issu de l’accord de Bougival. Le même article indique « "Cette position, traduit une rupture grave du principe de consensus qui fonde le processus de décolonisation" et "ouvre la voie à une imposition unilatérale d’un texte rejeté par les représentants du peuple kanak" ».
La constitutionnaliste Carine David (professeur de droit public à Aix-Marseille) bien connue de nos lecteurs, vient de se radicaliser dans un article du 20 octobre[11] (heure de Nouméa) : selon elle, l’accord de Bougival sans le FLNKS « ne pourra pas aboutir à une solution politique pérenne ». Ce n’est pas contraire à la position du gouvernement Lecornu 2 indiquée par Moutchou, mais sans doute un peu plus radical : bref, elle pense, après hésitations, que le report des élections provinciales est bien un passage en force !
…
Toujours le 20 octobre au matin, Moutchou développe ses arguments[12], mais sans aller jusqu’à être d’accord avec Carine David et évoquer un passage en force…
Ce qui est sûr, c’est l’incertitude du vote du report à l’Assemblée nationale concernant le report de la date des provinciales sur le Caillou (mais, à mon avis, avec un avantage au vote favorable, grâce au PS) : sur le Caillou, le débat est déjà lancé. À partir du 22 octobre, le « vote du groupe Rassemblement national, qui s’est montré relativement critique envers l’accord de Bougival, sera décisif » indique l’article[13] ; les trois groupes de gauche (La France insoumise, les écologistes et les communistes ; sauf le PS donc, insistons) s’opposent au report et ont déposé une vingtaine d’amendements qui, votés, réjouiraient le FLNKS. Les loyalistes radicaux de Calédonie se disent inquiets mais ne croient pas être abandonnés par le RN.
Deux mots pour finir et élargir notre sujet sur les deux positions principales du PS de « cohabitation » (pour le moment) avec le bloc central (déjà divisé).
Le soutien au report de la date des provinciales (sauf surprise de dernière minute) est une rupture profonde avec tout le reste de la gauche soutenant les indépendantistes du FLNKS, même si la position de ce dernier peut apparaître maximaliste et fruit de vieux jeux internes peu clairs entre la tendance Emmanuel Tjibaou et celle de Cristian Téin ; ce soutien pourra apparaitre dans l’Histoire comme une trahison à la lutte contre la décolonisation, surtout si l’insurrection de 2024 se répète.
La non-censure préalable du gouvernement Lecornu II me paraît moins grave : si le PS se fait « balader » (Lecornu a d’autres moyens que le 49-3 pour ses éventuelles entourloupes[14]), le PS votera la censure ; on lui reprochera seulement de s’être fait avoir encore une foi.
Ce lundi 20 octobre, la discussion sur le budget 2026 commence ; et Lecornu n’est pas à l’aise avec son bloc central[15]…
À suivre donc ; croisons les doigts pour que l’éventuel nouveau passage en force du gouvernement métropolitain de l’automne 2025 ici (du printemps sur le Caillou) ne produise pas les mêmes effets que celui de 2024 (du printemps ici, de l’automne là-bas).
...
Ajouts du mardi 21 octobre
L’Histoire s’accélère aussi là-bas : sur le Caillou, le gouvernement local d’Alcide Ponga (du Rassemblement) est peut-être sur un siège éjectable ; mais ce n’est pas Lecornu qui le remplacerait (on peut plaisanter, non ?).
De quoi s’agit-il ?
Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes fait monter les enchères en changeant de sujet au moment où il s’oppose donc au report de la date des provinciales, passant à l’économique et au social ; selon cet article publié le 21 octobre 2025 (peu avant 16 H à Nouméa, soit vers 7 H du matin ici) il demande, dans une lettre ouverte signée de Pierre-Chanel Téin Tutugoro, son président, adressée à Alcide Ponga (peu avant, soit probablement le 20 octobre à Paris) la démission du président du gouvernement Alcide Ponga et l’ouverture d’un « nouveau cycle politique ».
(On peut trouver cette lettre et l’interview audio de son auteur en fin d’article).
Plusieurs reproches sont listés selon l’article : « des "choix budgétaires contraires à la justice sociale" [c’est une évidence listée dans la lettre et dans l’interview, PC] ou encore "une relation déséquilibrée avec l’État" » ; [c’est le moins que l’on puisse dire, PC].
C’est vrai : la pression de la Métropole, déjà ancienne, vise à tenter d’imposer au gouvernement local les réformes libérales, sinon ultra-libérales. « Pierre-Chanel Tutugoro a déclaré que si Alcide Ponga ne démissionnait pas, le groupe UC-FLNKS et Nationalistes était prêt à déposer une motion de censure d’ici une semaine ». Sauf erreur de ma part, cette allusion à une motion de censure n’est pas évoquée par Pierre-Chanel Tutuoro, ni dans sa lettre, ni dans son interview (?). Il y a un moyen plus simple de faire tomber le gouvernement : il suffit que le groupe de l’auteur de la lettre démissionne, comme lorsque le mouvement Calédonie ensemble a démissionné mardi 24 décembre 2024 du gouvernement, entraînant automatiquement la chute de l'exécutif local présidé par l’indépendantiste (du Palika) Louis Mapou...
Virginie Ruffenach, du même parti qu’Alcide Ponga, a répondu le même jour, quelques heures après la lettre du groupe UC-FLNKS et Nationalistes (mais sans faire explicitement référence à la demande de démission de Ponga) dans un communiqué intitulé « Réponse aux artisans du chaos » (pourquoi faire dans la dentelle, PC : on se croirait encore en Métropole il y a peu, PC).
Elle n’évoque cependant pas la nouvelle de la veille (mais connue le lendemain et confirmée, (fuseau horaire de Nouméa, par l’article qui suit) quand un autre membre des Républicains locaux : Thiery Santa annonçait sa démission du gouvernement pour des raisons d’ordre personnel.
« Élu sur la liste commune entre Les Loyalistes et Le Rassemblement en janvier dernier, Thierry Santa a annoncé qu’il s’exprimera lors de l’officialisation de son départ. Bien qu’il n'ait pas voulu dévoiler ses motivations, celles-ci seraient d’ordre personnel. Sa démission devrait devenir effective le 1er novembre prochain, toujours selon nos sources ». Ce n’est pas un détail : l’article nous explique pourquoi (petite politicaillerie locale…).
Ce n’est pas son coup d’essai : Santa avait, en décembre 2022, « annoncé sa décision de quitter ses fonctions de président du Rassemblement - Les Républicains pour raisons personnelles, indiquait un communiqué envoyé par Alcide Ponga, qui devenait président par intérim » (article de 2022). Voir l’article de 2022.
LNC proposent une analyse peut-être plus précise des deux premières nouvelles.
Enfin, en Métropole, l’examen du report de la date des provinciales du Caillou avance en commission à l’Assemblée nationale ; voir l’article du 21 octobre mis à jour en fin d’après-midi (fuseau horaire de Nouméa).
Le député de la gauche démocrate Emmanuel Tjibaou, président de l’Union calédonienne et favorable au maintien du scrutin en novembre 2025, y voit (ce n’est pas un scoop) un « passage en force de l'État » (voir l’extrait audio de son interview dans l’article) où il rappelle encore que le document signé à Bougival n’était bien qu’un projet d’accord. Le vote du RN est toujours très attendu ; ses députés étaient absents à la commission de l’Assemblée nationale... L’autre député macroniste et loyaliste du Caillou, Nicolas Metzdorf, indique l’article, est « … très inquiet. L’instabilité hexagonale menace le processus. Je me dis qu’on doit être maudits parce qu’on a mis 6 ans à s’entendre en Nouvelle-Calédonie. Et au moment où on arrive à le trouver, c’est la Métropole qui se divise et se fracture ».
Voir aussi le JT de NC 1ère du mardi 21 octobre qui confirme que l’UC aurait bien demandé une motion de censure contre le gouvernement Ponga, et confirme les informations précédentes.
En fait édition du mardi 21 octobre…
Notons que la motion de censure pour faire chuter le gouvernement existe en effet en Calédonie, mais fut rarement sinon jamais employée ; voir un article de 2012…
https://caledonie-ensemble.nc/motion-de-censure-comment-ca-marche/
L’instabilité sur le Caillou copierait-elle celle de la Métropole ?
Mais la palme d’or reste à la Métropole quand Macron déclare, depuis Ljubljana en Slovénie, que la réforme des retraites n’a pas été suspendue, ne mentionnant qu’un « décalage ». Voir l’article tiré d’une dépêche de l’AFP du 21 octobre en fin d’après-midi.
L’AFP indique : « "Ni abrogation ni suspension" mais seulement un "décalage" et peut-être bientôt un référendum : Emmanuel Macron est remonté au front mardi sur la réforme des retraites, contredit à l’Assemblée nationale par Sébastien Lecornu, qui a annoncé que la "suspension" serait ajoutée au budget de la Sécurité sociale » après les craintes de l’opposition.
Lecornu l’a gentiment recadré : « "Le président (Macron) s’est exprimé uniquement sur la mesure d’âge tout à l’heure en Slovénie et je suis allé plus loin lors de ma déclaration de politique générale" , a reprécisé le Premier ministre quelques heures plus tard lors de la séance des questions au gouvernement, interrogé successivement par les présidents de groupe du RN Marine Le Pen et du PS Boris Vallaud. M. Lecornu a rappelé avoir bien annoncé la "suspension" tant du décalage de l’âge que celle de l’augmentation du nombre de trimestres de cotisation, sans laquelle la première mesure ne "serait rien". […] Il a par ailleurs indiqué qu’un Conseil des ministres serait réuni jeudi pour ajouter, via une "lettre rectificative", cette mesure de suspension au projet de budget de la Sécurité sociale, comme le demandaient la gauche et le RN. Une telle mesure, alors que M. Lecornu avait d’abord annoncé son intention de procéder par amendement, permet de lever le "doute" qui "s’empare" des oppositions, a expliqué M. Lecornu. Certains craignaient en effet que la voie d’amendement ne permette pas d’acter la suspension en cas d’enlisement des débats et de recours à des ordonnances pour faire passer le budget ».
Ambiance…
L’article continue : « "Le président ferait mieux de consulter son Premier ministre et de lui demander ce qu’il a dit lors de son discours de politique générale", a ironisé le député PS Arthur Delaporte. L’entourage du chef de l’État assure, lui, qu’il n’y a pas de contradiction entre les deux têtes de l’exécutif. M. Macron "veut dire qu’il n’y a pas de suspension ad vitam et qu’il faudra remettre le sujet sur le tapis : par la conférence sociale - également annoncée par M. Lecornu la semaine dernière, NDLR - et par le peuple", lors de la prochaine élection présidentielle ou par référendum, fait valoir cette source ».
Évidemment, Mélenchon en a profité, il a (avant le recadrage de Lecornu) rapidement dénoncé la sortie présidentielle, l’article le mentionnant : « "La réforme des retraites à 64 ans n’est ni abrogée, ni suspendue. Elle est DÉCALÉE. Il est temps dorénavant de partir de la réalité, et non de la propagande des autosatisfaits, pour entrer dans la lutte", a critiqué sur X le leader de La France insoumise. Son bras droit Manuel Bompard a ensuite réagi à l'annonce de M. Lecornu sur l’ajout de la suspension au projet de budget. "Le piège se referme sur le PS. Pour le voir advenir, il devra voter le budget de la sécurité sociale avec toutes les horreurs qu’il contient. Sinon, le gouvernement imposera son budget par ordonnances" ».
À voir ; voir la suite…
Notes
[1] https://www.liberation.fr/politique/debarque-du-ministere-des-outre-mer-manuel-valls-reprend-le-large-20251013_47OUZTRK2ZG2FI5V4Z3OKJLMAQ/
« Après un retour inopiné aux affaires en décembre 2024, l’ancien Premier ministre socialiste est débarqué de façon tout aussi inattendue, ce dimanche 12 octobre, alors qu’il avait été maintenu en poste il y a une semaine. C’est l’un des poids lourds du premier exécutif de Sébastien Lecornu qui n’est pas reconduit dans la deuxième mouture, dimanche 12 octobre, après une semaine politique agitée. Mais si les départs d’Élisabeth Borne (Éducation nationale) et d’Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) peuvent notamment s’expliquer par la suggestion de la première, de suspendre sa propre réforme des retraites pour s’éviter une censure socialiste, et la requête de la seconde, d’appeler la gauche à Matignon, la sortie de Manuel Valls était moins prévisible ».
[2] https://la1ere.franceinfo.fr/je-regrette-de-ne-pas-pourvoir-terminer-mon-action-dit-manuel-valls-en-quittant-le-ministere-des-outre-mer-1632485.html
« Ce lundi matin, une passation de pouvoir a eu lieu en toute discrétion rue Oudinot » indique l’article. Mais le regret de Valls n’est pas de quitter le gouvernement (tu parles !) mais celui de ne pas continuer sa mission : « Je quitte sans regret le gouvernement au vu de la situation politique et de ce que nous vivons depuis plusieurs jours. Mais je quitte avec beaucoup de tristesse ce ministère où j’ai beaucoup appris, et je pense qu’il y avait encore beaucoup à faire pour les territoires ultramarins. Notamment contre la vie chère, contre l’insécurité, pour les dossiers de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi pour la reconstruction de Mayotte. […] Neuf mois intenses, où nous avons fait bouger beaucoup de lignes. François Bayrou [l’ancien Premier ministre] en avait fait une priorité en me nommant au rang de ministre d’État, donc ça voulait dire qu’il y avait une priorité vraiment des Outre-mer et ça ne s’était jamais vu, mais ce n’est plus le cas. C’est ainsi. Je souhaite bon vent et bon courage à Naïma Moutchou, c’est quelqu’un qui a beaucoup de qualités, mais je regrette de ne pas pouvoir terminer mon action ». Ou encore : « Il y a quelques jours la Calédonie a été érigée en priorité avant le budget, donc attendons le discours de politique générale du Premier ministre. Je ne peux pas faire d’interprétation. J’ai été nommé dimanche dernier [dans le gouvernement Lecornu] et pas hier, donc comprendra qui pourra. Il n’y a aucune amertume chez moi ».
L’article ne mentionne pas ce qu’il dit dans son interview donnée à la fin de l’article) où il parle « d’abaissement de l’action publique et de la démocratie… […] Il n’y a aucune amertume chez moi, l’amertume, ça rend malade ; et encore moins de rancœur … ».
[3] Sur Marie-France, il y a quatre jours :
« Sébastien Lecornu n’a pas reconduit Manuel Valls à son poste de ministre des Outre-mer. Sans rancune ou non ? […] C’est "sans regret" que Manuel Valls quitte le gouvernement, du moins officiellement. Même s’il affiche le sentiment du devoir accompli, l’ancien candidat à la mairie de Barcelone exprime une certaine amertume et des inquiétudes quant à l’avenir de la vie politique. […] Manuel Valls rend hommage à François Bayrou… mais pas à Sébastien Lecornu. Il conclut en rendant hommage à François Bayrou, qui l’avait nommé à ce poste en décembre 2024. En revanche, le mari de Susana Gallardo Torredediaun n’a pas eu un mot pour Sébastien Lecornu. Ambiance… […] Dans l’espace commentaires, plusieurs internautes ont souhaité bon vent à l’ancien ministre. Certains ont même avoué s’être trompés à son sujet. "Bravo pour le travail accompli !", "Je partage votre analyse, vous quittez vos fonctions alors que les chantiers ouverts pour nos territoires ne sont pas aboutis. Vous aviez une écoute attentive aux problématiques qui sont les nôtres, comme la vie chère" ou encore "On s’est peut-être tous longtemps moqué, mais vous avez fait le job, on n’y croyait pas, contents de s’être trompés", peut-on lire parmi les messages de soutien ».
Je réitère donc que je partage ce commentaire…
[4] https://www.lexpress.fr/societe/la-charge-de-manuel-valls-congedie-du-gouvernement-jai-ete-victime-de-la-petitesse-et-du-cynisme-RESYKT6FNNEGVJZ6UGEGYL42VA/
[5] Voir l’article du 16 octobre, après avoir présenté au Sénat le projet de report des élections provinciales en 2026 :
Elle y présente sa méthode ; on peut déjà la goûter avec cette dernière phrase du titre de l’article où elle précisait déjà, dans la continuité de celle de Valls : « "Il y a un accord", a-t-elle rappelé au sujet de Bougival, tout en reconnaissant : "on ne peut pas faire sans le FLNKS, on ne fera pas sans le FLNKS". Et d’ajouter : "Il faut continuer à avancer. Nous avons la possibilité de préciser des choses. Il faudra le faire dans le consensus" ».
« Dans ses premiers pas en tant que membre du gouvernement, Naïma Moutchou a donc tenu à le saluer [Manuel Valls], mais aussi à défendre sa légitimité à occuper ce poste. "Il se trouve que, comme [Manuel Valls], je n’appartiens pas à ces terres. Je n’en porte pas la mémoire dans ma chair. Néanmoins, je les connais bien pour les avoir longtemps étudiés, écoutés, défendus aussi comme membre de la commission des lois à l’Assemblée nationale ».
[6] Article du 19 octobre 2025 :
[7] En 2024, le passage en force de Darmanin ne l’était pas tant que ça : la proposition de loi organique de dégel pouvait être suspendue en cas d’accord général de toutes les parties prenantes ; on sait ce qu’il advint le 13 mai… En 2025, c’est la conséquence de l’accord « historique » de Bougival, renié plus tard, à tort ou à raison, par le FLNKS.
[8] Voir l’article des Nouvelles calédoniennes (LNC) du 17 octobre :
[9] Voir l’article du 19 septembre 2025 :
« Les sages de la rue de Montpensier reconnaissent que, si sur le principe le gel du corps électoral va à l’encontre de principes consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, l’Accord de Nouméa fait exception. Dans sa décision, le Conseil rappelle que ce "gel" a été voulu par l’accord de 1998 et intégré dans la Constitution par la révision de 2007 ». Le Conseil précise cependant, indique l’article : « Alors que les discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se sont enlisées depuis le rejet du projet d'accord de Bougival par le FLNKS, le Conseil précise que "des modifications pourront être apportées aux dispositions transitoires définissant ce corps électoral (...) pour tenir compte des évolutions de la situation démographique de la Nouvelle-Calédonie et atténuer ainsi l’ampleur qu’auront prises, avec l’écoulement du temps, les dérogations aux principes d’universalité et d’égalité du suffrage" ».
[10] Voir l’article du 16 octobre :
« La justice avait permis le retour de Christian Téin dès le 24 septembre, mais le parquet avait fait appel de cette décision ». Appel rejeté donc. Cependant, le dossier judiciaire n'est pas clos : « "Il appartient maintenant aux juges d’instructions, d’ici quelques mois, de décider soit de classer ce dossier, c’est-à-dire de rendre un non-lieu, soit de renvoyer les personnes mises en examen devant un tribunal pour être jugées", rappelle maître François Roux [l’un des avocats de Téin]. Mais cela n’interviendra pas avant le début de l’année prochaine, souligne l’avocat ».
[11] https://la1ere.franceinfo.fr/nouvellecaledonie/pour-la-constitutionnaliste-carine-david-l-accord-de-bougival-sans-le-flnks-ne-pourra-pas-aboutir-a-une-solution-politique-perenne-1634489.html
Carine David hésite, tourne autour du pot, mais finit par prendre une position presque claire de soutien au FLNKS.
« Il y a une sorte de politique de l’autruche sur cette problématique. Mais on ne peut certainement pas considérer qu’il pourra y avoir une mise en œuvre de Bougival, sans que l’Union calédonienne, et donc le FLNKS, dans sa configuration d’aujourd’hui, aient effectivement donné leur accord. Donc il faudrait absolument reprendre les négociations. Après, comment arriver à mettre autour de la table le FLNKS, c’est compliqué. Parce que, outre les difficultés internes au FLNKS, le fait que l’État, coûte que coûte, mette en marche la machine pour valider Bougival n’est pas de nature à ouvrir la discussion et amener le FLNKS à vouloir négocier. Cette difficulté n’est pas mince ».
À la question, « Le FLNKS qualifie le processus en cours de "passage en force". Est-ce que cela vous semble être le cas ? », elle répond. « Un peu quand même, j’avoue. Ce qui me dérange, dans ce qui est en train de se passer, c’est qu’on y aille, comme je le disais, sans le FLNKS. Or, on voit très bien que systématiquement, il y a besoin de temps dans la négociation. Certains vont vous dire qu’on a déjà pris beaucoup de temps. Mais la difficulté - et on l’a vérifié en Calédonie ces dernières années - est que si on n’y va pas de manière consensuelle, on voit ce qu’il se passe. Ça a été le cas en 2021 avec le passage en force sur le troisième référendum, où il y a eu boycott et ensuite l’arrêt des négociations. Puis on l’a vu en 2024, avec le passage en force sur le corps électoral, qui a généré les émeutes. Ce que je crains, ici, c’est qu’on fasse un passage en force en passant outre le refus du FLNKS, plutôt que de tout mettre en œuvre pour retourner à la table des négociations, et de prendre Bougival comme point de départ de la négociation, avec des ajustements, qui ne sont certainement pas énormes non plus ».
« C’est-à-dire ? » rétorque l’interviewer. « Je pense qu’il y a certaines choses qui sont demandées, qui sont relativement simples à mettre en œuvre, c’est-à-dire une affirmation plus appuyée de l’identité kanak, des renégociations à la marge sur le corps électoral. Mais je pense que l’idée n’est pas de remettre un corps électoral gelé. Il y a quelques ajustements à faire, qui pourraient faire basculer, à mon avis, un certain nombre de militants et de membres du bureau politique du FLNKS.
Je ne suis pas loin de considérer qu’on est sur un passage en force ». Elle est ainsi presque claire...
[12] Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer : "Je crois profondément qu’un chemin vers le destin commun est encore possible" | Les Nouvelles Calédoniennes
Elle insiste surtout sur le volet économique.
Petit détail peut-être sans importance, on apprenait le 18 octobre que Laurent Prévost, ancien haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie de 2019 à 2021 (période marquée par la Covid-19 et l’organisation du 2e référendum d’autodétermination) était nommé directeur de cabinet de la ministre des Outre-mer (il le fut déjà en 2008 puis en 2024 avec l’ancien ministre délégué François-Noël Buffet). Voir :
[13] Voir l’article de LNC du 20 octobre en fin d’après-midi (de Nouméa) :
L’article note que « le parti de Marine Le Pen a exprimé des réserves concernant l’accord signé le 12 juillet en région parisienne. Marine Le Pen l’avait en effet qualifié d’"ambigu", évoquant un compromis qui se contenterait "d’acheter du temps" ». Mais cette position était (et est sans doute toujours) en fait « Calédonie française » et non un soutien à l’indépendance ; que Christian Téin affirme avoir rencontré le RN ne changera probablement pas la donne, mais qui sait, ne serait que pour précipiter la chute du gouvernement comme une prémisse à la motion de censure…
[14] Voir l’article d’Acteurs publics du 16 octobre :
Article 40 (déjà évoqué par Lecornu : les dépenses supplémentaires de la suspension de la loi sur la réforme des retraites de 2023 devront être compensées par des économies ou des recettes supplémentaires) ; vote bloqué (Le vote bloqué est une procédure parlementaire prévue par l’article 44.3 de la Constitution. Il permet au Gouvernement de demander un vote sur l’ensemble ou sur une partie d'un texte en discussion en ne retenant que les amendements que le Gouvernement a proposés ou acceptés.), etc. Par exemple (ce qui est déjà annoncé par Lecornu II) le vote de la suspension de la reforme des retraites pourra s’accompagner de renoncements par le PS à des suppressions de réformes jugées pourtant iniques de la sécurité sociale.
[15] Article du 20 octobre sur Europe 1 :
Et, toujours le 20 octobre, sur BFM TV, Bellamy exhorte les membres LR du gouvernement Lecornu II de le quitter ; sinon ils seront exclus (idée que ne partage pas le président du Sénat, Gérard Larcher) :
« D’une certaine manière, ils se sont exclus d’eux-mêmes », assure François-Xavier Bellamy.