MON PROCES … ET CELUI DE L’ISLAMOPHOBIE D’ETAT
I- Le « prof au couteau » anonyme tombe le masque … et on voit les blessures infligées par Laurent Bouvet
Le Lundi 5 Mai après-midi à Rouen je suis l’accusé d’un procès en appel.
Condamné en première instance, comme Marine Le Pen, je n’ai pas pu expliquer, malgré les quatre heures qu’a duré ce procès, le pourquoi d’un comportement aussi absurde, à part l’altération temporaire du discernement.
Voici.
C’est mon pays qui manque de discernement, en étant désormais officiellement islamophobe.
C’est à dire raciste, si j’en crois ce que j’ai entendu lors de mon propre procès.
Ce n’est pas me dédouaner, les juges en appel trancheront, ce point n’est pas dans mon jugement.
Une enquête de personnalité, j’étais aux assises pour le procès Paty, montrerait un intérêt ancien pour ces questions … de religion, de colonialisme, de laïcité et de République.
Citons
- Ma participation, encore étudiant, à la grande manifestation du CNAL en 1994 contre la Loi Falloux étendue par … Bayrou
- Ma maîtrise de 1994 « Le Ralliement des catholiques à la République dans la Loire »
- Mon sujet d’oral de CAPES « La gauche française et l’Afrique »
- Ma participation à l’Université d’été du ministère de l’éducation nationale en 2002 « Europe et islam, Islams d’Europe » … avec comme invité vedette Tariq Ramadan
Je passe sur les différents stages de formation continue …
Une enquête de personnalité insisterait sur la période 2004-2015 où, en plus de continuer ma carrière professionnelle, je deviens lobbyiste bénévole et autodidacte dans l’éolien, au niveau national, avec déjà cette petite touche perso … et solitaire, d’en faire davantage encore, chevalier blanc « Pro Eole » contre les anti éolien sur les ancêtres des réseaux sociaux et lors des débats publics éoliens en mer normands, à l’occasion desquels j’ouvre mes réseaux sociaux Facebook et X, alors un oiseau bleu et pas du dark porn.
Le coeur du « pourquoi ? » débute en 2014 avec la rencontre de Jean-Louis Bianco, à la tête alors de l’observatoire de la Laïcité : je partage cette vision, différente de celle de Malika Sorel partie au RN, de musulmans que la République accueille … plutôt que d’exclure.
2015 est une année très forte avec quatre événements :
- Charlie bien sûr, dès Janvier
- Le 13 Novembre ensuite, évidemment
- La menace explicite de Daesh contre les enseignants
- la réponse au 13 Novembre qu’est « Nous sommes unis » et sa critique
Charlie est présent lors de cette fameuse heure de cours puis lors des procès, un petit mot sur Charlie, donc.
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme. » DDHC article 11
Charlie lui-même est en train de se rendre compte qu’il a manqué l’après-procès de 2006, la victoire judiciaire ne suffisait pas, il fallait en plus faire de la pédagogie de la caricature : « génération Charlie » et pleins d’autres actions.
La tuerie du 7 Janvier est pour moi un choc personnel (Cabu) et existentiel (la liberté d’expression).
Je décide de m’engager, je deviens volontairement référent Laïcité dans mes deux lycées successifs, brandissant Charlie, le droit au blasphème, l’InclInf voltairien et une laïcité qui ne peut pas être stigmatisante.
Je prend le 13 Novembre comme une erreur terrible des terroristes, ils sont allés trop loin
Et je répond encore davantage en signant le « Nous sommes unis » qui émerge en réaction au 13 Novembre … c’est ma rencontre, via les réseaux sociaux, avec Laurent Bouvet.
Il attaque, avec sa « meute », Bianco et Cadène (que je ferai intervenir dans mon lycée) sous prétexte que le rappeur Médine a signé lui-aussi. Ce texte très consensuel a une liste de signataires pléthorique, le grand rabbin de France ..., mais Laurent Bouvet cible ces trois-là. Notre désaccord est donc ancien, public (mais qui se soucie d’un petit prof quand il est encore vivant?) et total. La bataille contre « Nous sommes unis » est pour moi à l’origine de la création du « printemps républicain » en mars 2016.
Face à la « laïcité » stigmatisante de Laurent Bouvet et ses troupes je brandis encore plus Charlie et une Laïcité non stigmatisante, mais très ferme, pas de complexe à signaler les voiles en sortie scolaire par exemple. Ligne de crêtes …
Extrait de mes « vies parallèles 2021 » en hommage à Samuel Paty
« Il est temps que cela cesse, les Musulmans n’ont pas besoin de se rallier à la République, un voile n’est pas forcément anti républicain, marquant l’inégalité homme-femme, oui, plus sûrement, mais c’est un combat de longue haleine que je mène aussi en tant que référent Egalité Fille Garçon, dans cette ambiance post #MeToo … mais toujours énormément machiste. Tout terrorisme, tout extrémisme, tout entrisme politique doit être combattu sans faiblesse … et la plupart des musulmans, ou « de culture musulmane » ou ..., laissés tranquilles. »
Logiquement je choisis Macron contre Valls, le « terreau » contre « l’apartheid ».
Quelle ne fut pas ma rage de voir Laurent Bouvet devenir le « Monsieur Laïcité » de MON ministère (qui est aussi celui de Samuel Paty) avec Jean-Michel Blanquer en 2017, venu de chez Fillon.
La mécanique infernale est enclenchée.
J’annonce publiquement par écrit en 2018 que Laurent Bouvet va forcément franchir la ligne rouge du racisme d’État.
Ce que Bouvet fait en 2019.
Mon « #Bouvetdémission » avant même celui des « islamistes »
Laurent Bouvet me cible lourdement, démontrant en plus des faits que j’ai raison de revendiquer la primeur des « #BouvetDémission » … puis meurt deux ans plus tard, dans la célébration éhontée.
Seul face à ses insultes, seul face à sa célébration, encore plus amère.
Entre temps ce que je craignais est arrivé, Samuel Paty, un prof assassiné, comme annoncé en 2015 par Daesh.
Je ne réagis pas immédiatement par rapport à cela, j’ai d’abord une longue phase d’identification, nos « vies parallèles », ce qui joue un rôle essentiel dans le craquage du 21 Octobre 2023 et se poursuit encore, par exemple dans mes démarches en réponse à l’appel à l’aide de sa sœur, Mickaëlle, rencontrée le 16 Octobre 2024.
Le lien entre Samuel Paty, Daesh et Laurent Bouvet est encore diffus, son procès, notamment la plaidoirie de l’avocat de Sefrioui, rassemble les liens, pas vraiment avec Daesh, avec Bouvet, non cité (mais voir mon billet 3 « #BouvetDémission » … écrit et publié AVANT cette plaidoirie).
Entre temps, les profs morts s’accumulent, Dominique Bernard, pendant que je suis en train de préparer l’hommage à Samuel. Pire, son propre (ancien) élève, d’office, tous les profs …
Je ne fais pas que m’identifier à Dominique Bernard, j’attends en plus une réponse politique, que je formalise dans un texte diffusé officiellement, par voie hiérarchique (a-t-il été lu?) en préparation de la réunion entre adultes du 16 Octobre.
Les vacances approchent, toujours pas de réponse … Tu m’étonnes
Survient le 21 Octobre 2023 … la suite en appel
II- En observation de l’islamophobie d’État
Je craque donc. Je suis mis à l’écart, je me mets à l’écart, coupant les réseaux sociaux, je vois les ministres EN défiler … Et puis il y a quelque chose qui m’y ramène, ce n’est pas seulement moi l’altération du discernement, c’est le pays tout entier.
Mon procès est renvoyé, du 29 Mars au 18 Avril, motif « le contexte »: le proviseur de Ravel vient de démissionner, je ne suis pas allé jusqu’à de telles extrémités.
Depuis, cela n’arrête pas : la ministre Aurore Berge qui cède à Odoul … alors qu’il ne faut rien céder à l’extrême droite, rien.
Et puis Retailleau au #dôme « A bas le voile » …
L’État est officiellement islamophobe, tombé dans le piège du « frérisme » et de l « entrisme »
Laurent Bouvet déjà avait sur réagi en 2019, pas pour des raisons électoralistes de campagne interne à droite, lui (Retailleau est en train de prendre cher sur l’Algérie, Tebboune redevenant notre ami, Retailleau passe pour le seul furieux empêcheur)
En demandant la démission de Laurent Bouvet en 2019, j’avais alerté sur la nécessité de séparer un discours d’extrême droite raciste des institutions, Bouvet l’avait fait à titre personnel son montage photo sur Facebook et il n’était que petit conseiller, « sage » (sic!), pas ministre … Retailleau l’a dit comme ministre, c’est donc plus grave.
On ne s’est pas assez arrêté sur ce #dôme catastrophique pour les ministres présents … mais aussi « pour la République » (son titre), et même pour le pouvoir israélien (son objectif officiel, via une structure … présidée par le lobbyiste de Bibi).
Le voile, l’ « entrisme », l’islamophobie utilisés contre les soutiens en France de la Palestine par
Blanquer, Berge, Valls … par le lobby du pouvoir israélien
D’une succession trop longue de limites franchies ce soir-là, j’en retiendrai deux, une intime, une autre tellement scandaleuse pour moi l’ami d’Israël, le pourfendeur de l’antisémitisme de gauche AVANT le 7 Octobre, qu’on ne me croira pas, qu’on ne me comprendra pas, j’ai l’habitude. Deuxième énorme cadeau fait à la cause palestinienne, lors d’une soirée organisée par le lobby du pouvoir israélien
La sœur de Samuel Paty à la même tribune que Jean-Michel Blanquer contre lequel elle est en procédure, c’est une blessure intime, je ne m’étalerai pas ici, juste, çà augmente le passif.
Et puis … la négation du génocide à Gaza, réitérée quelques jours après par Yvan Attal qui était dans la salle, tout sauf un hasard, donc.
A rapprocher de Bardella à Yad Vashem au même moment.
Au dôme, l’exploitation habituelle de la Shoah pour contrer la reconnaissance du génocide en cours des Palestiniens a pris une tournure très risquée … pour l’existence d’Israël. Réitérée plus tard par Yvan Attal dans un média ami, cette approche me terrifie, tellement que je dois la partager.
Pour continuer son génocide, le pouvoir israélien, qui n’est pas tout Israël, a choisi de sortir de l’impasse … en abolissant volontairement la notion même de génocide. Le pouvoir israélien sacrifie la Shoah à la poursuite de son génocide, c’est l’injure de Bardella à Yad Vashem.
Cela va même plus loin, et au dôme et ensuite avec Yvan Attal : les Palestiniens sont accusés de vouloir obtenir des territoires suite à ce génocide comme Israël a été créé suite au génocide, sauf que ce ne sont pas des Palestiniens qui le disent, c’est Ben Gourion, annonçant la création de l’État d’Israël.
Oublier volontairement Ben Gourion qui parle de la Shoah pour justifier la création d’Israël du point de vue des puissances occidentales, il le dit explicitement, on en est là.
Bien sûr il y aura des dénégations, je serai sûrement attaqué … mais je maintiens mon analyse, c’est trop important, ce sont ceux qui oublient Ben Gourion qu’il faut mettre sur le grill.
Moi je garde Ben Gourion, je garde la création d’Israël, je garde la Shoah, je garde la notion de génocide, c’est la bascule du dôme qui me fait basculer à mon tour, m’étant bien gardé auparavant de sortir de mon couloir volontairement très franco-centré.
Que les porte-voix de l’Israël d’aujourd’hui se réclament comme moi de l’Israël de la fondation !
Plutôt que de le nier
Médiatiquement, les deux fois, ces dérives ont été notées, et le si fréquent bad buzz … mais pas à la hauteur voulue, je m’exprime, petit vermisseau, pour qu’à l’avenir … soit Ben Gourion ne soit plus oublié, soit que l’abandon de la notion de génocide, et donc l’abandon de la Shoah et de la création d’Israël soit plus clairement verbalisés. A suivre, pas sûr que je sois entendu.
L’écho médiatique et le bad buzz d’une bêtise, du côté de l’Université Lyon 2, un prof qui a du arrêter son cours, ce fût aussi mon cas, pas pour les mêmes raisons. Une bêtise, car transformant en victime celui qui était visé.
Observateur gêné de l’un (dôme) et de l’autre (incident Lyon 2 … où je fus étudiant comme Samuel Paty), j’ai participé entre temps au premier space d’une structure toute jeune « Stop Hagrah » contre l’antisémitisme et l’islamophobie.
J’ai été le premier à intervenir … de la salle … et mon intervention, trop originale, a été mal comprise … une fois de plus.
Je la remets donc ici par écrit.
Je ne suis pas concerné par l’islamophobie : je ne suis pas musulman, je n’ai aucun musulman dans mes proches, ni dans mon quartier … J’ai pu être traité d’islamophobe dans le cadre de mon métier, que je n’exerce plus temporairement … trois ans ... le même que celui de Samuel Paty, et en conséquence de raciste par un juge pendant mon procès, pas pour racisme.
Un soutien, la démonstration de ma non-islamophobie lors de mon procès en appel le 5 Mai à Rouen (800 personnes dans le space, dont des gens de l’Eure) ?
Si vous voulez, je ne dis pas non.
Mais l’essentiel est ailleurs.
J’incarne la lutte contre l’islamophobie … et pas seulement comme non-musulman
Comme militant de la Laïcité.
Je fus le premier à demander la démission de feu Laurent Bouvet suite à son montage horrible sur les mamans voilées terroristes, mega bad buzz, voir sa nécrologie favorable dans Charlie Hebdo.
Laurent Bouvet lui même, en réaction dès 2019, a bien montré combien j’avais eu raison de l’interpeller.
2019, le moment de la bascule, de l’aveu de tous.
Les gens du dôme lient leur islamophobie à ces soutiens de la Palestine que sont les « musulmans », on l’a bien vu lors du Space.
Ne faisons pas la même erreur, dénonçons le lien qu’ils font, fortement. Mais la lutte contre l’islamophobie et la Palestine méritent mieux que d’être liés, d’office.
La lutte contre l’islamophobie n’est pas un problème de Palestine, c’est un problème majeur pour la société française … et pas que pour les musulmans, pour la société française dans son ensemble.
Samuel Paty est mort d’islamophobie
L’aspect caricature est très important, mais, au fond, on trouve l’islamophobie … pas chez lui évidemment, ni chez moi … mais dans le ressenti des acteurs qui pourraient se sentir concernés : les élèves, pour lui comme pour moi (sans caricature), les parents … la réaction immédiate du juge, « racisme », un délit, quels que soient les faits (blasphème ou réelle racisme en raison de la religion ou encore … rien du tout me concernant … ou même pire, « provocation » pour dénoncer l’islamophobie).
L’islamophobie menace notre modèle de société, notre modèle républicain, mot si galvaudé, voir dôme.
De manière un peu provocatrice en début de Space, j’ai insisté sur le renforcement du droit au Blasphème, pour bien le garantir et ne s’occuper que du racisme … et pas non plus de la Palestine, cause à laquelle j’ai offert et le lobby islamophobe du dôme et la notion de génocide.
Pour moi, de l’extérieur, les musulmans sont persécutés, leur liberté religieuse est fragile, on se sert de « la Laïcité » en la dénaturant pour déclencher, bientôt, une guerre de religions … et pas que depuis le RN englué dans ses affaires judiciaires.
Me voici donc, comme je l’ai dit, ancien, avec une approche originale, au plus près des Sefrioui, à combattre évidemment, comme des islamophobes à la Bouvet, à combattre tout autant.
Vu que je suis en appel pour violence avec arme, je précise, combattre par le débat.
Ne perdons pas de temps à nous perdre dans du contre productif style Lyon2 ou du décolonial ou je ne sais quoi.
Il ne s’agit pas de se faire plaisir mais d’être efficaces.
Cà urge.
Pour résumer
1. L’islamophobie c’est du racisme
2. C’est une menace pour l’ensemble de la société française et pas seulement pour les musulmans
3. C’est bien sûr d’abord une menace pour les musulmans
4. Tenir bon sur le droit au blasphème et la lutte contre l’antisémitisme
5. Ne pas victimiser les adversaires
...
Le 5 Mai c’est mon procès en appel … mais j’en ferai aussi le procès de l’islamophobie.
Venez, relayez