Dés son adolescence, il avait l’ambition chevillée au corps. Il n’est pas le seul mas lui, jeune homme moderne, il prit le chemin, peu balisé alors, de l’écologie politique.
Dés Génération Ecologie, il a choisi son camp : celui de l’écologie « responsable », « positive », qui « agit », qui ne voit pas la différence entre le greenwashing et la transformation sociale et écologique. Dans un premier temps, il appuie Brice Lalonde, un macroniste avant l’heure, puis s’apercevant de l’impasse de l’ancien ministre de François Mitterrand, il rejoint Noël Mamère pour ensuite rentrer chez les Verts.
Car notre homme est d’abord un opportuniste au sens premier du terme. Il aime le pouvoir, pas seulement pour ses apparences mais aussi pour sa réalité. Il veut sincèrement faire des réformes en changeant tout pour ne rien changer. Car pour ce vert caméléon, l’écologie est compatible avec le marché, avec le capitalisme qui n’est pas un gros mot pour lui. Et c’est bien là le problème. Son `écologie que j’ai déjà, dans ses colonnes, qualifié de grise est une écologie à son image : en costume – cravate, il faut qu’elle fasse consensus, qu’elle soit propre sur elle, qu’elle négocie avec les lobbies.
Les diners « persos » du ministre et de sa femme, journaliste à Gala sont certes condamnables. Mais les petits arrangements entre amis avec les lobbies sont le véritable révélateur de cette écologie de marché d’avant l’effondrement. FDR, François de Rugy, n’a pas défendu les trains face à l’aviation intérieure. Il a défendu son train de vie et celui de ses semblables, les présidents d’EDF, de Total, d’Engie, de Vinci…
Car, sur le fond, l’affaire De Rugy, c’est la contradiction entre une opinion qui aspire à une vie bonne, une vie digne, un environnement sain et la défense du train de vie bling-bling d’une bourgeoisie d’état mariée aux intérêts privés. Ce que les Gilets jaunes, verts, noirs ou rouges récusent depuis 8 mois samedi après samedi, ce sont ces privilégiés qui se goinfrent sur le dos de l’intérêt général. L’écologie n’est pas une marchandise. Elle n’est pas à vendre à l’encan aux lobbies.
FDR, en passant dans le monde fastueux du Nouveau Monde et de l’ordo libéralisme, est devenu le symbole même des Pinocchio qui nous gouvernent en prétendant représenter l’écologie. Celle ci n’a pas besoins de menteurs professionnels. Elle a besoin d’une écologie de rupture avec le mode de production et de consommation et d’une sobriété heureuse sans homard géant et grands crus à 500 euros. La démission de FDR ne règle rien mais au moins elle fait du bien à toutes celles et tous ceux qui sur le terrain de Notre Dame des landes à Europa City se battent pour
une écologie populaire, sans concession envers les lobbies, les banquiers et les prédateurs de la Terre. Cette écologie libérale de pacotille, elle nous fait dégueuler. Ciao, pantin !