Hamon et Mélenchon doivent s'unir, entend-on encore à cette heure-ci. Sinon, ils porteront la responsabilité de la défaite de la gauche, et peut-être même celle de la victoire de l'extrème droite.
Il est trop tard, institutionnellement parlant, pour cette jonction. C'est idiot, d'ailleurs : les deux hommes sont d'accord sur les véritables objectifs politiques : urgence démocratique nécessitant une nouvelle Constitution, urgence écologique nécessitant des moyens massifs, urgence sociale de remettre l'humain au centre de l'économie. Bref, ils sont d'accord sur l'essentiel -un essentiel unanimement partagé par le peuple de gauche.
Mais heureusement, les électeurs sont les véritables maîtres de cette jonction, s'ils dépassent les querelles de clochers. Eux seuls peuvent produire ce rassemblement. Hier encore, Benoit Hamon pouvait se targuer d'être central à gauche. Qu'en est-il aujourd'hui ? Tout démontre que le centre de gravité de la gauche est désormais chez Jean-Luc Mélenchon. Les sondages, certes, mais aussi l'extraordinaire dynamique de la France Insoumise sur le terrain, en font le candidat le mieux placé pour l'emporter. Surtout si on compare cet élan enthousiaste au malaise général constaté dans les rangs des militants socialistes.
L'extrème droite, si elle est forte, n'est pas encore qualifiée pour le second tour, quoi qu'on en dise. L'équipe de Macron torpille son propre programme : ce n'est plus une équipe, c'est le radeau de la Méduse recueillant les naufragés du PS et des Républicains. Merci pour le baratin du renouvellement. Nous, électeurs, pouvons être certains que sur ce radeau, cette équipe finira par s'entre-dévorer, ou pire, par se refaire un petit entre-soi de notables pro-CETA, pro-lobbies, pro-sauvetage des banques par le contribuable et pro-pantouflage. Pourquoi changeraient-ils maintenant ? Pourquoi changeraient-ils les règles ? En réalité, ces élections vont se jouer dans un mouchoir de poche. Où la gauche a toutes ses chances.
Peuples de gauche, unissez-vous sans attendre un accord de vos favoris ! L'heure est propice à l'avènement d'une VIe République, car l'un de ses promoteurs est aux portes du second tour. Il ne lui suffit que d'une chose : que nous unissions nos forces. Et que nous choisissions le mieux placé pour l'emporter.