A quoi ressemblent, dans la réalité de ce qui est accessible aux internautes, les chiffrages publiés par les candidats ? Réponse : à rien. Ou presque.
Fillon : une page simple avec deux trois chiffres, un graphique bien explicite pour mémé, on nomme ça "Cadrage économique" et hop ! l'affaire est dans le sac pour le champion du sérieux en costard.
Macron : deux petites pages (100% d'augmentation sur Fillon !) par ci par là. On ne se mouille pas, on ne vérifie pas trop ce que la program team raconte (vous apprenez page 7 de son programme que le Français moyen gagne 2140 € net par an, on mélange salaire moyen et salaire médian, ni vu ni connu et hop ! Puisqu'on vous dit que la France va bien). L'important c'est de faire sérieux et présidentiable. N'est-ce pas curieux pour un banquier ?
Hamon : le chiffrage, pas la peine, de toutes façons j'adapte mon RU en fonction des commentaires, je ferai quelques déclarations à la presse et hop !
Mélenchon : ses détracteurs diront qu'il promet beaucoup de choses. Il n'empêche : c'est quand même le seul candidat à oser parler 5 h 26 minutes uniquement du chiffrage de son programme à ses concitoyens, de façon détaillée et pédagogique, et à l'avoir mis en ligne depuis un moment. Bon courage pour vos soirées.
Mention spéciale pour Le Pen : ce sont les seuls à nous fournir en ligne un tableau excel lisible ! Purée. Je sens que je vais voter FN. Hélas, joie de courte durée, c'est le chiffrage de 2012. Pas de chiffrage en 2017. J'y ai cru, mais non.
Vive le sérieux, n'est-ce pas ?
En regardant le débat, hier, je me demandais : mais de quoi la candidature de M. Lassale est-elle le nom dans ces élections ?
Eh bien en fait, je crois que j'ai trouvé. C'est un baromètre du sérieux général.