Vous avez remarqué que M. Fillon communique sur un chiffre : 500.000 fonctionnaires en moins. Quelques chiffres de l'Insee :
5,4 millions de personnes travaillaient en 2016 pour la fonction publique, soit 20% de l'emploi total en France. 2.4 millions travaillent dans la fonction publique d'Etat, 1.8 millions dans les collectivités territoriales.
Où travaillent-ils ?
- 1.9 millions travaillent dans les Ministères
- 1 million sont des enseignants
- 1.16 million travaillent dans les hopitaux
- 286.000 travaillent dans la police
- 262.000 travaillent dans l'armée.
Etc. Tout le détail ici.
Le statut de fonctionnaire rend quasi-impossibles les licenciements. M. Fillon propose donc d'agir en ne remplaçant pas les départs en retraite. Logique ! Voici ce qu'il propose exactement dans son programme : non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, réduction prioritaire dans la fonction territoriale (où M. Fillon devra composer avec la majorité locale), augmentation du temps de travail des fonctionnaires de 35 à 39 h sans augmentation de salaire (il suffit de leur demander gentiment). Mais regardons cela de plus près.
En 2015, 108.000 fonctionnaires sont partis en retraite. En 2017, ils devraient être entre 100 et 106.000. Pour arriver à la suppression de 500.000 fonctionnaires en 5 ans, il faut donc non pas viser le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, mais le non-remplacement de 100% des fonctionnaires qui partent en retraite. M. Fillon s'est juste trompé d'un facteur 2.
La nuance politique est pourtant de taille : cela signifie que M. Fillon ne peut pas choisir où faire ses coupes. Aucun départ en retraite, qu'il soit dans la police, l'armée, la police ou les hôpitaux, ne doit être remplacé s'il veut tenir sa promesse. Et ces quatre groupes fournissent à eux seuls 50% des départs en retraite. Qu'en pensent les intéressés ? Réponse le 23 avril.