Patrick Gabriel

Abonné·e de Mediapart

48 Billets

0 Édition

Billet de blog 12 février 2012

Patrick Gabriel

Abonné·e de Mediapart

L'HONNEUR DE SEGOLENE

Patrick Gabriel

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 -L'HONNEUR DE SEGOLENE-

 Ce que nous devons à la candidate de 2007, Ségolène Royal, et à sa constante et courageuse action politique citoyenne et républicaine depuis 5 ans, c'est tout bonnement et pour une large part....la victoire de la gauche en Mai prochain.

Mais puisque nous sommes entre nous, je ne peux -après Bianco et Mignard ici et aujourd'hui- omettre de rappeler -afin de les conjurer à jamais- les choses qui fâchent et qui -fort heureusement sont rentrées dans l'ordre et aux forceps- cinq ans plus tard:

Le courage, la féminine détermination politique, l'innovation, mais aussi la capacité de résilience dont fit preuve Ségolène Royal il y a cinq années, furent malheureusement proportionnels à la trahison d'envergure dont elle fut victime dans son propre parti, et qui est responsable de son échec et donc de celui de la gauche en 2007.

Oui, j'ose l'affirmer, sans cette trahison -sur fond de misogynie crasse et droitière- des (dans l'ordre) jospiniens, fabiusiens et strauss-khaniens, Ségolène Royal avait toutes les chances de devenir la première Présidente de la République Française.

Du même coup, la France gardait toutes les chances d'échapper à l'ouverture de la consternante et trop longue parenthèse sarkozienne -bafouant pendant 5 ans et jusqu'à la caricature de la caricature, l'ensemble du catalogue des valeurs de la République- qui, au moment où elle va enfin se refermer, en sort mondialement ridiculisée et considérablement affaiblie dans tous les domaines.

Non, sarkozy n'a jamais gagné en 2007. C'est Ségolène, et avec elle l'ensemble du peuple républicain de gauche (c'est redondant), qui a perdu.

Une funeste anecdote, une seule: à la sortie de l'un des premiers meetings de SR à la Halle Carpentier à Paris dans le 13e, je me trouvai fortuitement à la table chinoise de hauts responsables du courant jospinien.

A ma grande stupéfaction, puis colère, puis engueulade homérique, j'assistai à un déferlement d'opprobe, de petits et mauvais mots dignes du plus connard abruti des soutiers de l'UMP, jetés contre celle que les militants socialistes avaient choisie pour candidate -et à une très large majorité- devant le futur occupant de la chambre 2802 du Sofitel de New-York !

C'est avec le recul, un peu plus tard, mais à la lumière de ce malheureux dîner privé, que je compris l'ampleur du complot droitier au sein du PS, contre notre candidate, et donc contre la gauche toute entière et en l'espèce -excusez-moi du peu- le peuple de France.

Evidemment -est-il besoin de le préciser ?- François Hollande, à l'époque, n'a jamais, ni de près ni de loin, et tout au long de la campagne, participé à ce sabotage programmé et organisé par les éléphants du PS, corsetés dans leur insupportable fatuité.

Le congrès de Reims suivit, avec -après la trahison- la fraude manifeste et la confiscation à Ségolène du premier secrétariat où elle avait été démocratiquement élue par les délégués.....!

Pendant ce temps là, élu par 53% d'un électorat abusé et désabusé, le petit minable de l'île de la Jatte et du Fouquet's réunis, mettait en place son aréopage de médiocres, sa clique oligarchique, pour une anti-gouvernance de la France qui restera comme l'une des pages les plus calamiteuses de son histoire en temps de paix.

Mais force est maintenant de savoir gré -au degré qu'il vous plaira- à l'omnipotent petit incompétent en fin de service, d'avoir -à force d'aller au-devant des désirs les plus fous de ses maîtres- tout simplement flingué la droite dans le beau pays de France.

Et force aussi de rendre un immense hommage (proportionnel à son immense honnêteté, intelligence, culture et conviction républicaine de gauche) à François Hollande -lui aussi en un temps proche, brocardé, ridiculisé, accusé des pires maux de "molesse" politique- d'avoir réussi, par son talent que seuls ceux qui ne le connaissaient pas ignoraient, à rassembler le parti socialiste tout entier pour le mener à la victoire annoncée.

Mais, je n'oublies pas. Je n'oublies rien. Je ne pardonne pas. Je ne pardonne rien (à gauche, ce concept "moral" du pardon judeo-chrétien à deux balles ne vaut rien). Je prends acte -pour m'en féliciter avec la prudence de mise- de la rentrée dans le rang des Jospin, Fabius et Aubry.

Passons sur l'effacement judiciaire américain de celui que j'avais qualifié ici dans un blog, quelques jours avant l'affaire de New-York, de "meilleur candidat....de la droite"....

Oui, Jospin, Fabius, Aubry sont rentrés dans le rang et j'aurais presque envie de dire à "coups de pompes", par les 54% d'électeurs de gauche qui ont choisi, lors des Primaires citoyennes historiques, François Hollande pour porter nos couleurs.

Mais je ne retiendrai ici que Martine Aubry qui -dans le stricte cadre de 1er secrétaire qui est le sien- fait un magnifique travail militant et je le crois sans arrière-pensée personnelle, au service de notre cause qui est la cause de la France.

Sa puissance "débatteuse" implacable, mise au service de notre candidat et de son projet et programme, est irremplaçable et d'une terrible efficacité. Il n'est pas un porte-flingue de la droite qui n'entre sur le ring d'un plateau TV sans mouiller sa culotte avant de l'affronter.

Pour le moment, la division du travail dans cette campagne,entre elle et Hollande, frise la perfection. L'une et l'autre nous redonnent la fierté d'être socialistes, au sens étymologique et historique de l'appellation.

La filiation, de Jaurès à Mitterrand, est pleine et entière.

Mais... oui, mais....!

Sans Ségolène Royal, comme le rappellent Bianco et Mignard (un peu plus mollement que l'auteur de ces lignes), sans sa courageuse et jamais démentie détermination et son constant engagement politique pour cet immense projet républicain "plus haut que nous", tout entier rassemblé dans Liberté-Egalité-Fraternité, l'histoire de la France du début du XXIe siècle nous aurait peut-être encore joué de sales tours.

C'est aujourd'hui que votre chemin, Madame Royal, devient une voie éponyme (à l'e muet près !).

C'est aujourd'hui, François, que tu dois décider définitivement de faire de notre candidate de 2007, l'un des piliers de ton futur gouvernement socialiste, associée au premier rang, à toutes les grandes décisions que tu vas prendre dans les mois qui viennent, pour sortir la France et son peuple de cette boueuse ornière du honteux sarkozysme.

Ségolène sacrée Marianne -je la vois bien à la Défense avec rang de ministre d'Etat-, donc en effigie de la République, ça serait "pas dégueu"... comme dirait Gainsbourg qui en connut une autre...!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.