On lit partout : « Taisez-vous ! », « Fermez-la ! », « Cessez de nous culpabiliser ! ». Je comprends le désarroi et la douleur et je refuse de m’associer à la volonté d’humilier les Insoumis qui parfois pointe, c’est vrai, dans les appels au vote Macron.
Mais l’argument de l’appel au vote Macron, s’il joue en partie sur la morale, ne l’est pas seulement : il est avant tout politique. Car ne l’oublions pas, la France Insoumise n’est pas arrivée 3ème dimanche soir mais bien 4ème, après François Fillon.
Beaucoup disent : « C’est dégueulasse de nous faire passer pour des soutiens de Le Pen, nous qui sommes les vrais combattants anti Le Pen ! ». Là encore l’argument politique s’impose : la France Insoumise a échoué, non pas, moralement, dans sa volonté de battre Le Pen, mais politiquement : Marine Le Pen est au deuxième tour.
L’échec de la France Insoumise est donc bien une défaite politique. La stratégie de Mr Mélenchon n’était pas la bonne. Il faut le reconnaître, politiquement.
Principalement, je crois, parce que dès le début, il y a une aporie (politique) dans la France insoumise : l’inflexibilité programmatique, le refus de toute « négociation » était sa force et la raison d’être de son existence mais aussi ça pire faiblesse (politique) :
Il est impossible de gagner les élections présidentielles françaises sans alliance.
La gauche ne peut diriger ce pays sans toutes ses composantes.
Aujourd’hui appeler à voter Macron n’est pas qu’une injonction morale à refuser le néofascisme , c’est aussi un choix politique pour l’avenir.
La démocratie c’est la morale ET la politique.