Paraît que le PSG est champion ; difficile de l'ignorer, tant les médias nous ont accablés, trois jours avant le match, de reportages en boucle sur les préparatifs, les états d'esprit des uns et des autres, joueurs, commentateurs, futurs spectateurs. Jusqu'à plus soif. En ce qui me concerne. Mais, bon, je comprends la joie des joueurs, celle des supporters. Ce qui m'insupporte ce sont les journalistes sportifs qui poussent des hurlements hystériques à chaque but marqué ; d'eux, j'aurais attendu qu'ils maîtrisent leurs réactions et qu'ils nous informent au lieu de nous enfumer : victoire du PSG = victoire du football français = victoire de la France ? vraiment, rarement une équation a été plus contestable : où le Qatar est-il passé ? où les pétrodolars ? où les salaires indécents des joueurs ? où les magouilles des mercatos ? où le fric récupéré par les sponsors qui vendent à prix fort leur camelote ? Pour ne pas parler de l'abus du mot "historique", mis à toutes les sauces alors qu'ailleurs se passent des événements qui marqueront fortement l'Histoire, si Histoire même il continuera d'y avoir.
Il faut oublier les problèmes du monde, il faut échapper, ne serait-ce que quelques heures, à la monotonie, à l'angoisse du quotidien. Panem et circenses, on sait ça depuis longtemps. Sauf que pour ce qui est du pain, il y en a quand même encore des millions qui n'en ont pas. Et c'est en hurlant dans un micro, qu'on contribue à tenir au loin l'état réel du monde. Indécent et désespérant.