il y avait, hier soir, à Bordaux, comme dans beaucoup d'autres villes en France, un cercle de silence pour "signifier" l'opposition des participants aux centres de rétention administrative. Nous n'étions pas très nombreux, entre 50 et 90, mais c'est difficile de remobiliser après les vacances - même si le cercle a réuni en août et en juillet une cinquantaine de personnes.
Nous avons vu arriver un petit groupe de 4 ou 5 types qui se sont installés au centre du cercle que nous formions, l'un d'eux juché sur une caisse et avec un megaphone nous a prévenus que nous étions des hors la loi et que nous risquions 15 années de prison et 175000 euros d'amende puisque cette réunion en bande organisée revenait à apporter de l'aide aux immigrants clandestins. Il avait, disait-il, des photos de nous tous, et il est vrai que ses petits camarades ne cessaient pas de nous mitrailler, il allait appeler la police parce qu'en tant qu'honnête citoyen il était scandalisé qu'on puisse défier ainsi la loi, il allait déposer plainte dès le lendemain matin, il était bien d'accord que les centres étaient indignes, il leur préférer quant à lui les charters, je crois bien que dans son délire il nous a traités de zélateurs du capitalisme (celui des pays d'origine des immigrants qui touchent les aides de la france et poussent leurs ressortissants à partir). Son "argumentaire" achevé, il n'a pas eu d'autre solution que de faire gueuler une sirène.: le cercle du bruit, disait-il. Au bout de 15 minutes, ils sont repartis.
Le cercle n'a pas bougé, nous nous sommes contentés de leur tourner le dos pour qu'il soit bien clair, aux yeux des passants, que nous n'avions rien à voir avec ces excités d'extrême droite. Force, en ce cas, de la non-violence, certes, du refus de toute discussion, de tout réplique, mais en même temps inquiétude devant cette constante, en notre pays, de la bêtise brune et d'un fanatisme qui peut si facilement être utlisé - la police qui, surveillait de loin, cet été, les rassemblements, n'était pas là ! et il n'est évidemment pas question d'en appeler à sa protection, mais je ne vois qu'une solution pour l'instant : faire circuler l'information pour que nous soyons chaque fois plus nombreux.
J'ai commencé ce blog par un billet sur les cercles de silence. Je n'ai pas souvenir que Mediapart se soit intéressé à ce type de manifestation, je trouve cela dommage.