"Il est temps de proclamer le droit de chacun à jouir d'un cadre de vie satisfaisant. Spécialement dans la ville. Réclamer pour tous citadins le droit à la ville, c'est vouloir un urbanisme libéré, qui cesse d'être ce qu'il a toujours été depuis des siècles : un urbanisme de prestige, de profit et parfois de misère.
Pour assurer les retrouvailles de l'homme et de la ville, il faut d'abord reconnaître le droit au logement.
Ce droit requiert que chacun puisse bénéficier d'une habitation satisfaisant à ses besoins et à ceux des personnes vivant avec lui. Il impliquerait que chacun puisse jouir de l'espace, du silence et de la lumière indispensables à son épanouissement.
Le droit au logement implique en outre le droit aux équipements collectifs. La ville-dortoir est la négation de ces autres droits que la communauté urbaine doit satisfaire : droit à l'enseignement, à la culture, aux loisirs, aux sports, aux transports. Les équipements collectifs doivent servir aussi à rompre la ségrégation fondée sur la fortune, l'âge ou la nationalité, qui marque encore nos villes et nos banlieues.
C'est dire que la réalisation du droit au logement implique une politique et des mesures radicalement contraires dans leur inspiration à la loi du profit qui a entraîné les désastres urbains dont nous-mêmes et nos enfants continueront de pâtir."
Qui a bien pu écrire ces lignes et à quand ? Je laisse le suspens durer un peu.