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Billet de blog 5 août 2016

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Quelque chose comme un anniversaire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

300ème billet, depuis 8 ans ! je ne calcule pas la moyenne, elle n'est pas terrible. Je n'ai pas une production bien régulière - certains s'en moquent, d'autres s'en réjouissent, d'autres, peut-être, le déplorent. Par une coïncidence qui m'amuse ( bien le seul, sans doute), cela tombe le jour de mon anniversaire. Ce matin, une pluie de voeux venant des fournisseurs auxquels j'ai acheté un produit ou deux par internet - je me demandais pourquoi ils tenaient absolument à connaître ma date de naissance - les petits cachottiers - c'était donc ça ! j'en suis tout ému. Qu'ils trouvent, ici, si jamais ils lisent Mediapart, ce dont je doute fortement, mes remerciements chaleureux et un bras d'honneur pour me prendre pour un crétin qu'ils auraient réussi ainsi à amadouer...

Parlons d'autre chose. J'ai suivi avec intérêt certaines discussions qui se sont développées sur Mediapart et son Club. Une volonté de comprendre ce qui se passe dans ce monde déboussolé. Un désir de ne pas se laisser entraîner par la haine. De ne pas céder à la  panique - ils ont du mérite tant les appels à ne pas avoir peur, à ne pas paniquer se multiplient dangereusement - le plus sûr moyen d'aggraver les choses.La conscience qu'il est urgent de prendre du recul par rapport aux medias, comme toujours avides d'images choc et de répétitions en boucle des mêmes formules. La nécessité de lire, d'analyser, de ne pas s'en tenir à des certitudes ni à des slogans, à des réflexes vides de sens. Et cela me paraît encourageant, sans doute même la seule chose que nous puissions faire pour résister aux obscurantismes divers et variés.

Mais en même temps, se perçoit un anti-intellectualisme plein de rancoeur et de rancune, des automatismes qui ne se remettent jamais en question - sur quelque sujet que ce soit, toujours la même antienne - ce qui était d'avant-garde il y a quelques dizaines d'année, ne l'est pourtant plus forcément dans le contexte actuel ; plus grave encore, des propos haineux contre tous ceux qui pensent différemment, aucun effort pour écouter ce qui se dit, pour lire ce qui est écrit ; inadmissible enfin, des références admiratives à des torchons antisémites comme les Protocoles des Sages de Sion qui ne suscitent pas de révolte. Là est le danger, là est le piège.

Dans ses conférences sur Les deux révolutions françaises, 1798/1792 - 1792/1794, (éditions Utovie) Henri Guillemin faisait remarquer qu'en poussant les gens à crier "A bas l'Eglise ! A bas les curés !" on les détournait de crier "A bas les banquiers ! A bas les affairistes, spéculateurs véreux !" La leçon est toujours à méditer.

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