Ca se passe à Bordeaux. La famille N. est tchétchène - le père, la mère et 6 enfants. Le dernier est né en France, il a 4 mois. Les aînés sont scolarisés. Ils ont fui leur pays pour des raisons politiques. Monsieur N. était menacé de mort. Ses 6 frères ont été assassinés ou sont portés disparus. La soeur de Monsieur N. a obtenu le statut de réfugiée politique en France pour les raisons que l'administration française refuse de prendre en compte pour son frère.
La malchance a voulu que Monsieur N. se réfugie d'abord en Pologne, mais ayant été averti que sa vie et celle des siens étaient menacées, il s'est enfui en France. La Préfecture de la Gironde, en contradiction avec le Règlement Dublin II, entend les renvoyer en Pologne, en dépit des souhaits des N. de demander l'asile politique et de retrouver, ici, la seule famille qui leur reste, alors qu'on sait que leur vie, là-bas, serait en danger.
Ils vivent dans des conditions extrêmement précaires, dans un logis sordide et sans aucune hygiène. La santé de Monsieur N. s'est dégradée, mais la Préfecture refuse de lui donner un dossier de demande de soins. Ils sont soutenus par une chaîne de solidarité et, en décembre a eu lieu un parrainage citoyen pour leurs enfants.
Les derniers recours ayant échoué, devant l'obstination de la Préfecture, dont les arguments semblent bien dilatoires, demande a été faite au ministre de l'Intérieur de faire en sorte que l'asile leur soit accordé pour des raisons humanitaires. On attend le résultat d'un "examen attentif de leur situation, dans le respect des textes en vigueur", selon les termes du directeur du cabinet de Hortefeux. Mais le temps presse, d'autant que la convocation de toute la famille, à la Préfecture, le 19 janvier prochain, soulève de nombreuses inquiétudes.
Que faire ? d'abord faire circuler cette information, alerter vos réseaux, ensuite envoyer une lettre s'appuyant sur ce message au ministre de la Défense, maire de Bordeaux pour lui demander d'intervenir auprès des services concernés pour que la famille N., qui a déjà été suffisamment éprouvée, puisse trouver, ici même, les conditions d'une vie de nouveau normale. Et surtout agir vite.