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Billet de blog 12 mai 2015

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agacements, 5

Il paraît qu'Alain Minc est «épouvanté» par la réforme du collège proposée par Najat Vallaud-Belkacem. Le pauvre se demande avec angoisse: «où va-t-on?» – la question est philosophiquement profonde, abyssale même, on en conviendra aisément. Il a confié ses états d'âme au Club de la Presse d'Europe 1.

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Il paraît qu'Alain Minc est «épouvanté» par la réforme du collège proposée par Najat Vallaud-Belkacem. Le pauvre se demande avec angoisse: «où va-t-on?» – la question est philosophiquement profonde, abyssale même, on en conviendra aisément. Il a confié ses états d'âme au Club de la Presse d'Europe 1. Il pointe également l'erreur majeure de la ministre qui s'en est pris aux "pseudo-intellectuels" : de toute évidence, Minc s'est senti visé - inutile de rappeler (mais je le fais quand même, on appelle cette figure de style "prétérition", j'en fais cadeau à Minc, il saura certainement en faire bon usage) la façon dont il intervient dans le champ intellectuel : trucages, pillages, contrefaçons éhontées, utilisation de nègres, etc. - et il tente de rallier à sa cause le groupe entier des intellectuels que Najat Vallaud-Belkacem s'est bien gardé de condamner en bloc. La ficelle est un peu grosse.

                             Par ailleurs, Minc est-il un spécialiste des questions de l'Education nationale ? Son avis, en la matière, a-t-il un quelconque intérêt ? Cet essayiste "brillantissime", selon les medias qui ne se sont pas encore aperçus que ce brillant avait singulièrement terni, continue d'être invité, selon la technique bien connue du "micro-people" qui consiste à accorder une importance toute particulière aux "avis" sur n'importe quel sujet des quelques habitués pas spécialement "avisés" mais censés faire de l'audience. Pathétique.

                                                                                      *****

                            Il semble que les spéculations des Académiciens n'aient pas été très heureuses, ces temps derniers. Spéculations financières, s'entend, pour ce qui est des autres on peut en disputer. Ces messieurs qu'on pensait uniquement accaparés par la rédaction de leur dictionnaire ont aussi à gérer des fonds considérables (suite à des legs, des fondations, des privilèges d'un autre temps) ; ils le font en toute indépendance, en toute irresponsabilité, en toute opacité - comme ils ne le feraient certainement pas s'il s'agissait de leurs propres deniers. Il serait temps que des voix s'élèvent, parmi ceux d'entre eux dont on sait qu'ils peuvent s'indigner des scandales du monde dans lequel nous vivons, pour dénoncer cette gabegie et trouver un meilleur usage de ce pactole ou de ce qu'il en reste.

                          Par quelle étrange association d'idées ces deux agacements se sont-ils trouvés réunis ? Les académiciens sont-ils de "pseudos-intellectuels" ? Minc, au secours !

                                                                                       *****

                           Pour amener de l'eau au moulin des défenseurs de l'enseignement du latin, cette anecdote : un jeune artisan entre dans un bureau de tabac pour acheter des cigarettes, si jeune qu'il craint qu'on les lui refuse (en quoi il se trompe probablement) et qu'il précise les acheter pour son patron qui travaille à côté, dans la même rue, dans une maison dont la propriétaire "une mamie est morte a priori."

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