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Billet de blog 17 décembre 2024

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Fallait-il y aller ou pas ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                  Je suis abasourdi par l'unanimité gourmande avec laquelle l'ensemble ou presque de la classe politique, suivie par toute la presse - Mediapart compris - tombe à bras raccourcis sur Bayrou. Quelle faute, quelle gaffe, il n'a pas encore vraiment commencé à gouverner notre pays que, déjà, il commet une bourde, des bourdes impardonnables. Et tous de jubiler - on vous l'avez bien dit !

                  Quelle erreur de communication ! comment a-t-il pu passer à côté de l'occasion de faire de belles photos où on l'aurait vu manifester sa sympathie aux sinistrés de Mayotte ? le ministre démissionnaire de l'intérieur, lui, a su montrer que, devant l'horreur de la situation, il en avait enlevé la cravate qui serre à la fois sa gorge et ses propos.

                  Je ne prends pas parti, je pose seulement quelques questions. Avez-vous oublié Kouchner et son sac de riz ? avez-vous oublié les mines faussement apitoyées d'hommes politiques soucieux de montrer leur bon profil ? avez-vous oublié toutes les analyses, ici même développées, sur l'obsession de nos hommes et femmes politiques pour leur communication, à grand renfort de communicants grassement payés, où l'on montrait avec lucidité que la communication se faisait au détriment du contenu de ce qui était communiqué. Un chroniqueur de Franceinfo avançait, ce matin, un argument qui m'a paru intéressant : la comm est devenue un symbole de cette manière nouvelle de faire de la politique inaugurée par Macron - avant, on procédait autrement et Bayrou, lui, appartient à cette ancienne manière de faire, en un mot, il est ringard -. Et le même chroniqueur ne semblait pas trouver contradictoire cette soumission à la modernité, il avait, lui aussi, oublié les nombreuses communications de Macron qui n'avaient été suivies d'aucune réalisation - ce que le même chroniqueur lui reprochait à juste titre à de nombreuses reprises. Et puis, pourquoi céder à cette injonction d'être "moderne", sans jamais se demander en quoi consiste cette prétendue modernité ? On doit pouvoir, à partir de Paris, réfléchir aux décisions à prendre, veiller à ce que tout soit mis en oeuvre pour aider au mieux les sinistrés, victimes d'un cyclone et d'une situation politique antérieure aberrante ; il ne me semble pas que les sinistrés aient grand chose à foutre  de la visite des gens de Paris et d'une compassion qui ne règle rien dans l'immédiat.

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