Voici bientôt 10 ans que je n'ai plus de télévision. Sans regret au vu de ce que je découvre avec horreur quand je me laisse prendre au piège d'aller regarder, chez des amis, une soirée électorale ! Hier soir, l'ambiance était chaleureuse, le plateau télé délicieux et le vin excellent (un pinot gris, vendanges tardives) mais France II. !!! D'autres , plus pointus dans l'analyse politique, analyseront les résultats, diront leurs joies, leurs déceptions, leurs inquiétudes, leur espérance. Je veux simplement donner quelques remarques faites au fur et à mesure que la soirée avançait
- appris avec stupeur l'arrivée d'un outil visiblement indispensable à un journalisme de haute qualité : la moto ! dont l'unique mission est de suivre la voiture du candidat NS dans l'attente insoutenable de l'apercevoir au travers des vitres fumées et d'être là s'il lui arrivait de baisser la vitre pour agiter une main jaune ou dire un mot. Quelle imprudence pour un résultat nul ! j'espère qu'ils auront une prime pour ce moment intense d'investigation courageuse. Terrifiant.
- vu avec stupeur que, pour FII, Bernard Tapie est encore quelqu'un qu'on peut inviter sur les plateaux de la télévision en tant qu'escroc ayant particulièrement su mener son yacht dans les eaux troubles du pouvoir. Il paraît que c'est un représentant de la société civile, qu'il a encore des choses à dire qui méritent d'être entendues - ne me sont parvenues que quelques éructations sans grande subtilité. Mon ami Laurent Mauduit a dû avoir la même nausée que moi. Terrifiant.
- aperçu un personnage que j'ai pris pour un maître d'hôtel - j'ai bien sûr la plus grande considération pour la profession - qui accueillait les "personnalités-du-monde-politique" et les conduisait jusqu'au plateau où elles allaient s'étriper avec méthode et tenter un unisson assez maladroit, on n'entendait pas toujours toutes les amabilités qu'elles échangeaient - il semblerait que ce soit le président de Francetélévision ou de FII seulement, je ne suis pas très au fait. Lamentable.
- entendu l'argument répété à satiété par les tenants de NS : les sondeurs, quels nuls, zont rien vu, zont rien compris et NS est le menteur qui fait mentir les instituts de sondage. Spécialité remarquable, en vérité. Peut-on me rappeler le bugdet consacré par l'Elysée aux sondages à répétition ? serait-ce la preuve que le bientôt ex-président a dépensé une fortune - pas la sienne, la nôtre - pour rien ? Lamentable.
Je suis sûr que vous avez vu d'autres choses qui vous ont surpris, scandalisés ou même amusés.Pour moi, une chose encore, le seul moment de poésie pure : la salle de la Mutualité vidée de ses militants avec le ballet improvissé sur la scène derrière le micro par une jeune femme. Et un symbole fort : le cortège du candidat débarquant sur une rue discrète, le long de la Mutualité, en impasse !