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Billet de blog 24 août 2024

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Mur - pour l'abécédaire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                  Entre les quatre murs de sa maison, s'il en a une, l'homme se sent en sécurité. Contre tous les dangers qui viennent de l'extérieur, le mur s'agrandit autour  du village, de la bastide et devient rempart. Comme il faut bien entrer et sortir - portes et fenêtres, pont-levis percent la continuité des parois pour que la lumière entre, pour que les hommes et les femmes puissent entrer à leur tour. "Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée", disait l'autre.

                 Mais le mur sépare, il devient muraille qui entoure un plus vaste périmètre, il arrive même qu'il prenne les dimensions d'une frontière pour empêcher les étrangers indésirables de venir envahir le sol sacré de la nation. Murs de béton ou de fer. Sentinelles qui patrouillent et malheur à celui qui tente d'escalader le mur. Mur de Berlin, mur à la frontière des USA et du Mexique, j'en passe.

                 Tout ces sens sont éminemment concrets et renvoient à des expériences quotidiennes partout dans le monde. L'idée générale est évidemment que l'on se claquemure de plus en plus chez soi, intramuros,  et ce n'est plus un jeu d'enfant, comme à l'origine de ce mot, le prisonnier avait beau être bien serré de mille liens, il finissait toujours par être libéré. On s'enferme et l'on refuse qu'entrent  ceux qui viennent extramuros  nous envahir.

                Si l'on passe au sens figuré, deux expressions peuvent retenir notre attention. "Aller droit dans le mur" - c'est foncer, tête baissée, vers un obstacle infranchissable, c'est se cogner contre une réalité qui se dresse devant nous et ne présente aucune issue, aucune fissure. Mais c'est surtout avoir refusé de voir qu'il y avait des solutions pour n'en pas venir à cette extrémité,  avoir refusé d'entendre ceux qui avertissaient du danger qu'il y avait à marcher tout droit, à avancer sans s'arrêter vers l'obstacle au risque de s'y écraser. L'exemple s'impose de ceux qui refusent de voir l'urgence des mesures à prendre pour lutter contre le dérèglement climatique

                 Et nous voici "au pied du mur", dans l'obligation de faire quelque chose - c'est une question de survie - il n'y a plus à hésiter, à temporiser - il faut grimper, escalader, saper, renverser, faire exploser, n'importe quel moyen est bon pour détruire l'obstacle et retrouver une libre circulation, pour respirer à nouveau. Ardente obligation ! qu'est-ce qu'on attend ?

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