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Billet de blog 24 septembre 2012

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Le "type" vous salue bien, monsieur Minc

Je n'ai pas la télévision et ne m'en porte pas plus mal. De temps à autre, on me rapporte tel ou tel propos, on me fait regretter de n'avoir pas vu tel téléfilm ou tel débat - sans que pour autant je revienne sur ma décision de ne plus perdre mon temps à regarder du rien.

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Je n'ai pas la télévision et ne m'en porte pas plus mal. De temps à autre, on me rapporte tel ou tel propos, on me fait regretter de n'avoir pas vu tel téléfilm ou tel débat - sans que pour autant je revienne sur ma décision de ne plus perdre mon temps à regarder du rien. Samedi soir, m'a-t-on dit, il y avait une émission de Laurent Ruquier - il y invite, je crois avoir compris, des comiques ou assimilés, quelques camelots qui viennent y promouvoir leur camelote _ et parmi eux, Alain Minc. En soi, ce dernier point serait banal - c'est la saison. Comme chaque fois qu'il passe à la télévision, on rappelle gentiment à Minc qu'il a, jadis, été condamné pour plagiat. Ca doit l'agacer, considérablement, mais c'est le prix à payer -en plus de l'amende !- pour continuer à parler alors il a un sourire un peu crispé, mais il fait front. Ces derniers temps, il avait trouvé ce qui lui paraissait une réponse imparable : c'était, sur l'air du repenti, d'avouer sa faute : j'ai commis une erreur, mais quelqu'un qui a un QI comme le mien, ne recommence pas deux fois la même connerie. Bon. Mais les présentateurs de télé, qui n'ont pas un aussi gros QI que Minc, y reviennent, sur cette histoire, presque à chaque nouvelle occasion. Minc fut même contraint, par Michel Pollack, de me faire des excuses publiques, un soir de Saint-Sylvestre ! Bon, bon.

                                 Rebelote, samedi. Il lui faut donc trouver quelque chose d'autre. Il parle donc de ce "type" qu'il a plagié, qui l'a attaqué et fait condamner - le reste importe peu. "Type", le mot était sans doute choisi - même si monsieur Minc n'a pas un vocabulaire très riche - pour la nuance de mépris dont il était chargé. Et de manière à peine subliminale, des adjectifs rodaient, "sale type" ou "pauvre type". Mérite même pas d'avoir un nom, le type en question - on l'a, à juste titre, complètement oublié -. Eh bien, je surprendrai sans doute monsieur Minc en revendiquant ce terme - il me faut pour cela passer par un peu d'érudition et d'étymologie - mais monsieur Minc pourra se renseigner auprès de ses collaborateurs habituels. "Tupos", en grec, désigne au sens premier la marque, l'empreinte ; puis on l'utilise pour les caractères d'écriture et les ouvrages de sculpture et même pour les enfants, qui portent la marque de leur ascendance ; enfin "typos" signifie image, exemple, modèle. Toute modestie mise à part, ce sens me sied à merveille  et le QI de monsieur Minc a fait une pointe- c'est bien cela qui m'a, jadis, décidé à entrer dans un combat que j'ai finalement gagné et que monsieur Minc a perdu - montrer que l'on peut dénoncer les mensonges, les turpitudes, les malhonnêtetés, les impostures, les incompétences, les escroqueries de ce monde pourri et être entendu par la Justice ; montrer qu'il ne faut pas avoir peur de se battre contre tout un réseau de complicités et de complaisances et qu'il faut - parce que la tête repousse - toujours recommencer, ne jamais renoncer, ne jamais accepter l'injustice sous quelque forme que ce soit, ne pas avoir peur de rappeler à temps et à contre-temps qu'il n'y a aucune fatalité à ce que les choses continuent d'aller comme elles vont.

          Mais ce combat est dérisoire. Sur d'autres terrains, les enjeux sont infiniment plus graves. Je le sais parfaitement. Il n'empêche que ce que l'on appelait, jadis, le combat des idées, a aussi son importance et que dénoncer les faux-semblants, sous quelque forme qu'ils se manifestent, n'est pas sans conséquence.

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