Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
En lisant l'excellente biographie que Benoît Chantre a consacrée à René Girard, je tombe sur ce passage :
Nous sommes en juin 1967 et Chantre écrit :" Bien avant son accord sans réserve avec Aron sur la nature des "événements de mai", René Girard partage avec le future auteur de De Gaulle, Israël et les Juifs (avouant que pendant cette semaine "une bouffée de judéité fit irruption dans (sa) conscience de Français"), un attachement fort pour Israël. Or ce sujet est devenu brûlant pour les Juifs de France. C'est le moment où Claude Lévi-Strauss se désolidarise d'Aron et prône un anticolonialisme de principe, allant jusqu'à assimiler les Arabes palestiniens aux Peaux-rouges massacrés par l'Occident. L'auteur de Tristes Tropiques s'oppose alors très vivement à la judaïsation d'un certain nombre d'intellectuels français. A son tour, Emmanuel Lévinas, qui avait salué dès 1951 la création de l'Etat d'Israël comme "l'occasion enfin offerte" de renouer avec "la morale prophétique", s'inquiète de la situation faite aux Palestiniens qui trahit ce projet." (p.455)
Pas inintéressant de relire ces prises de position dans le contexte actuel.
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