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Billet de blog 31 octobre 2008

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de la décence ordinaire

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je pérégrine entre Paris et Rouen. Retrouvé, avec toujours le même plaisir, la bibliothèque Jacques Doucet. Petite pièce feutrée, murs tapissés de dossiers qui contiennent une partie du fonds remarquable de manuscrits de littérature française, accumulé par ce mécène qui avait su s'entourer de bons conseillers (Aragon, en particulier). Il n'y a pas foule. C'est à côté, à la bibliothèque Ste Geneviève, que les étudiants se pressent. Recherche de luxe, pourrait-on dire, et comme on en rêverait pour tout le monde.

Trois après-midi de bonne pioche, comme dirait Flaubert dont le dernier tome de la correspondance m'accompagne. Heureuse époque où l'on s'écrivait et où l'on pouvait garder les lettres qu'on avait reçues dans des porte-feuilles de cuir souple. Ce que nous écrivons, sur internet, s'efface presque au fur et à mesure - ce qui devrait nous inviter à beaucoup plus de modestie. La correspondance sur laquelle je travaillais, entre Guillemin et Hoppenot, fourmille de détails passionnants et toute une époque revit, entre 1945 et 1968.

Pour lire dans le métro, quand on y peut respirer, un petit livre de Bruce Bégout dont je recommande vivement la lecture. Sur la décence ordinaire, qui est un concept essentiel d'Orwell. Et qu'il est bien utile de lire en ces moments où l'indécence des pseudo-élites nous a foutus dans la mouise qu'on sait. Il y a des analyses de simple bon sens que les caciques de la gauche seraient bien inspirés de méditer, histoire de se remettre dans la tête les valeurs qui sont celles des gens ordinaires - l'honnêteté, le sens presque inné de ce qui est moche et de ce qui est convenable.

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