Tempêtes et catastrophe climatique. Même si le raccourcit semble exagéré de prime abord, il serait absurde de ne pas en faire un parallèle, en effet depuis le mois de décembre passé, ici en Bretagne, nous subissons les assauts violents des tempêtes sur tempêtes. [Rajout le 25.3.14 confirmé ici (4)]
Pour celle-ci de cette nuit qui a privé plus de 23 000 foyers d’électricité sur les départements bretons, les météorologues l'ont nommé « Petra », en décembre dernier c'était la tempête « Dirk ». Des appellations légendaires ou romantiques toutes aussi sympas les unes que les autres. Il y avait eu « Joackim » en décembre 2011, celle qui avait provoqué le naufrage du cargo TK Bremen, mais surtout privé d'électricité jusqu'à 600 000 foyers au plus fort des vents provoquant les incidents et ruptures de câbles. Des noms presque amusants, pour ces phénomènes météos qui pourtant ne cessent de fragiliser un peu plus les installations en réseaux des infrastructures électriques, et provoquent des minis « black out » sur les réseaux secondaires dont ERDF se vante presque à chaque fois de rétablir le service au plus rapide.
Des lignes ou des usines ?
En décembre 2011, Jean-Yves Le Drian faisait la part des choses, par le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile après l'échouement d'un cargo sur une plage classée du Morbihan, lors de la tempête Joachim (1) : « C'est parce qu'elle est très attachée à la protection de son littoral et à la préservation de ses espaces naturels, trop souvent souillés par des pollutions volontaires, que la Région Bretagne a décidé de déposer plainte et de se constituer partie civile près le tribunal de grande instance de Brest », expliquait alors le Président de la Région Jean-Yves Le Drian. Une plainte visant également à faire prendre en compte le « préjudice écologique » et l' « atteinte au patrimoine naturel » de la région, et à « faire savoir que la Bretagne ne laissera plus rien passer concernant la pollution maritime ». Un cas typique de détournement de l’attention, basé sur l’émotion du naufrage qui en rappelait d’autres, sans faire le moindre commentaire sur la fragilité des réseaux électriques, alors que simultanément à l’avènement de ce naufrage, pas loin du quart de la population du grand ouest était privée du service de la fée ! Le déni évident et étonnant venant de Jean Yves Le Drian, le militant de premier ordre pour la promotion de la sécurisation de l’approvisionnement électrique en région Bretagne, via l’implantation d’une usine à gaz, le promoteur signataire du Pacte électrique breton par la construction de la CCCG de Landivisiau, du sentiment écologiste prit en flagrant délit de contradiction de gestion des risques.
Il est aussi utile de rappeler, toujours à propos de sécurisation du service électricité en Bretagne, de renouveler la lecture de l’avis du CESER, une délibération datant de 2010 et répondant au projet pour la construction de cette centrale à gaz à la pointe de Bretagne, un projet porté par l’Etat et la représentation Régionale, notamment par l’actuel Ministre de la Défense Jean Yves Le Drian, l’ex Président du Conseil Régional de Bretagne.
Extrait : […//…Le pacte sans rechigner ......... Sur le triptyque énergétique proposé par le conseil régional et l'État, l'assemblée consultative a adhéré pleinement à la volonté de maîtrise de la consommation, de développement des énergies renouvelables (notamment marines) et à la nécessité de la construction d'une unité de production de pointe pour faire face au risque de rupture d'alimentation électrique au nord-ouest de la région. Aucune voix ne s'est levée pour s'opposer à ce plan….//…]
Vagues-submersion et nucléaire de bord de mer
Tempêtes et gestion des risques ! L’institut météorologique, qui précise (2) que cela risque d’engendrer «des submersions sur les parties exposées ou vulnérables du littoral des départements concernés», et «Dans un contexte de littoral fragilisé, le déferlement de fortes vagues associé à des niveaux marins encore élevés entraîne un phénomène vagues-submersion à nouveau remarquable, qui nécessite une attention toute particulière». Rien que ce commentaire devrait nous guider à repenser le cas de la centrale nucléaire du Blayais, décembre 1999 (3), un jour de grande frayeur pour M. Juppé le Maire de Bordeaux, ou quand trois réacteurs avaient été mis à l'arrêt pour cause d'inondation des sous sol et d’une partie de la plateforme de la centrale nucléaire située sur la rive de l’estuaire de la Gironde. Une installation nucléaire âgée de plus de 30 ans pour trois de ses réacteurs ...
Des digues ou des usines ?
(1) Cargo échoué : la région Bretagne va porter plainte
Par Francetv info avec AFP / Mis à jour le 18/12/2011
http://www.francetvinfo.fr/meteo/tempete/joachim/
(2) Tempête Petra : 23.000 foyers privés d’électricité en Bretagne
(3) Inondation de la centrale nucléaire du Blayais : à deux doigts de la catastrophe
http://tchernoblaye.free.fr/centrale/centrale.htm
Pour lire plus loin : 05 février 2014, par Emmanuel Versace
Pourquoi une houle géante déferle sur la Bretagne ? (Blog Le Monde.fr)
Depuis le 20 décembre, les côtes européennes sont balayées par des tempêtes, plus fortes les unes que les autres. Dirk, Hercules puis Brigit, Nadja et maintenant Petra, des noms dignes d'acteurs de films de série Z qui n'ont pas fait franchement rire les milliers d'habitants touchés par ces phénomènes météorologiques.
http://libresglisses.blog.lemonde.fr/2014/02/05/surf-kite-surf-meteo-pourquoi-une-houle-geante-arrive-sur-la-bretagne-petra-brigit-tempete/
(4) Un rapport de l'Organisation météorologique mondiale souligne que le XXIe siècle compte déjà 13 des 14 années les plus chaudes jamais observées. http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/24/les-phenomenes-extremes-observes-en-2013-coherents-avec-l-evolution-du-climat_4388586_3244.html